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Adjinakou N° 2218 du 7/5/2013

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Relance de la croissance économique : Les bailleurs inquiets pour le Bénin
Publié le mercredi 8 mai 2013   |  Adjinakou




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Les Ambassadeurs des pays de l'Union Européenne accrédités au Bénin, en marge de la conférence de presse qu'ils ont animée lundi dernier, ont affiché leurs inquiétudes par rapport à la relance de la croissance économique au Bénin alors que l'Afrique connaît une croissance soutenue de l'ordre de 6 %. Cette alerte donc des Partenaires techniques et financiers constitue un défi pour le Bénin qui doit mettre la barre haute afin de combler son retard.

Les Partenaires techniques et financiers de l'Union européenne ont effectué une sortie médiatique le lundi dernier pour se pencher sur la question de la relance de l'économie nationale. En effet, les défis à relever par le Bénin d'ici à 2015 sont connus. Ils sont liés à la croissance et au développement. Selon Françoise Collet, chef de la délégation de l'Union européenne au Bénin, le premier défi, c'est bien la croissance. " Vous avez un taux de croissance démographique de l'ordre de 3,5 % contre un taux de croissance économique du même ordre même si pour 2012 les chiffres affichent 5,4 %. Cette différence-là n'est pas suffisante pour entraîner le développement du pays. Il faudra un différentiel plus important entre ces deux chiffres " a-t-elle déclaré. Ainsi donc, il faudra au préalable, résoudre cette équation si l'on veut vraiment relancer la croissance économique au Bénin. C'est une condition imparable pour sortir le Bénin de sa situation économique actuelle. " Les deux autres choses que je vois, c'est qu'on peut bien avoir la croissance sans emploi. La croissance ne signifie pas nécessairement la création d'emploi. En fait, la croissance doit être équitable et durable. Ce qui n'est pas encore le cas au Bénin ", soutient Françoise Collet qui regrette le fait que le régime fiscal du Bénin soit totalement déséquilibré avec un secteur informel qui ne produit aucune recette fiscale. " Tout le monde sait que le secteur privé béninois ne se porte pas bien. On sait aussi ce qu'il faut faire. Il y a un vrai défi à relever. Imaginez-vous un homme d'affaires des Pays-Bas qui veut venir investir en Afrique puisque ça bouge. Ne connaissant pas l'Afrique, il va demander une petite étude prospective. Cette étude lui révèle qu'il y a un pays qui s'appelle Bénin et qui se trouve parmi les 10 derniers pays du rapport Doing Business. Quand il aura à faire un choix, va-t-il venir au Bénin ? J'en doute fort. Je crois donc que le Bénin a vraiment un travail à faire dans la relance de son secteur privé. C'est important que le Bénin ne perde pas le train de la croissance en Afrique. Si on laisse des wagons derrière, ce sera difficile de les rattraper ", a déclaré l'Ambassadeur des Pays-Bas, Jos Van Aggelen. Le Bénin est donc dans le viseur des Ptf en l'occurrence, ceux de l'Europe, qui s'interrogent ainsi sur l'absence réelle des fruits de leurs actions au Bénin, car ces dernières, bien coordonnées par les têtes pensantes béninoises, devraient renforcer le développement du pays. Lorsque les rapports annuels, de travail, d'enquête… sont biaisés, alors que les Ptf ont commandité des rapports parallèles pour leur propre gouverne, quelle crédibilité veut-on qu'on accorde à notre pays ? La situation est donc alarmante et il y a lieu de voir la réalité en face pour avancer et réorienter les politiques sectorielles de développement.


Situation inchangée
Les Béninois vivent quotidiennement le calvaire. Ils éprouvent d'énormes difficultés à s'assurer le minimum vital par jour du fait d'une flambée généralisée des prix des denrées alimentaires. Une flambée qui se justifie par la politique du gouvernement dans les domaines de la promotion agricole, du développement du secteur privé pour ne citer que ceux là. L'engagement du gouvernement dans la production cotonnière est d'ailleurs loin de donner les résultats escomptés. Ainsi, l'énergie physique et les ressources financières englouties au cours de la dernière campagne agricole n'ont pas permis d'atteindre les 450 mille tonnes de coton annoncés en début de campagne. Et pourtant, les responsables concernés ont soutenu pendant longtemps que le Bénin pouvait atteindre ces chiffres. Et jusqu'à ce jour, l'on ne connait pas les chiffres officiels de la campagne cotonnière 2012-2013.

C'est dans ce contexte actuel que les Ptf ont conseillé que le Bénin doit tout mettre en œuvre pour rattraper son retard vis-à-vis des autres pays de l'Afrique d'ici à 2015, date fixée pour l'atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement. Mais doit-on de facto attendre la réaction des Ptf pour reconnaitre que la situation est critique, même si beaucoup de rapports affichent que le Bénin est classé dans les profondeurs ? La question mérite d'être posée. Il faut certainement disposer des verres en bois pour ne rien voir de loin.

Gathum Gbaguidi

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