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Tractations pour le contrôle de la structure de gestion des élections: Emmanuel Tiando en pole position pour présider la CENA pendant 7 ans
Publié le lundi 23 juin 2014   |  L`événement Précis


L’ancien
© Autre presse par DR
L’ancien ministre du travail, Emmanuel Tiando


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Le nom de l’homme est de plus en plus cité pour briguer la présidence de la prochaine Commission électorale nationale autonome (Cena). On le met davantage à l’index depuis que le poste du représentant des magistrats a été pourvu par les députés, dévoilant ainsi les cinq grandes figures appelées à siéger au sein de cette Cena tant attendue. Dès sa désignation par la majorité parlementaire, en plus du professeur Moise Bossou, d’aucuns avaient déjà soupçonné que ce choix n’était pas fait à dessein lorsqu’on sait qu’Emmanuel Tiando est l’un des hommes de confiance du chef de l’Etat qui pourrait se battre de tous ses moyens pour le conduire à la tête de la Cena. Les tractations vont d’ailleurs bon train depuis peu du côté du pouvoir et de la mouvance présidentielle où l’on s’active déjà pour assurer un succès sans faille à cette candidature, lorsqu’une fois installés, les membres de la Cena auront la lourde tâche de procéder à l’élection de leur président. La carrure d’Emmanuel Tiando ainsi que sa riche expérience académique et politique militent aussi en sa faveur. La préparation, l’organisation, le déroulement, la supervision des opérations de vote et la centralisation des résultats sont des tâches assez importantes et sensibles nécessitant des hommes d’une certaine dimension intellectuelle et d’un sens élevé de responsabilité, surtout en ce qui concerne la présidence de l’institution. Et d’aucuns jurent déjà qu’il n’y a pas meilleur choix à faire, au-delà même des considérations politiques. Certains prédisent cependant la seule femme du groupe, Geneviève Boko Nadjo, représentant les magistrats. La promotion de la gent féminine aux instances de prise de décision, tant défendue ces dernières années est un paramètre qui ne pèse pas moins ici. Mais il va falloir compter aussi avec les gros enjeux politiques en vue. Des enjeux qui ne placent guère une femme de la trempe de Boko Nadjo au cœur des actions à mener. Pas pour le moment, en tout cas.
A noter que la prochaine Cena aura un mandat de 07 ans, d’après le nouveau code électoral voté en 2013 par le parlement.

(Voici les CV des cinq membres de la nouvelle Cena)
Geneviève Boko Nadjo : Pas la première expérience

Juriste de formation, Geneviève Boko Nadjo a été désignée comme la représentante des magistrats. Elle est diplômée de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Option magistrature). Elle a également un Master en management des élections. Elle a été membre de la Commission électorale départementale pour les législatives de 1999, donc connait bien les rouages des élections au Bénin. Elle a été également membre suppléant de la Cena pour la présidentielle de 2001 et les législatives de 2003. La magistrate est reconnue pour son activisme au profit des droits de l’Homme et surtout pour la cause de la femme. A ce titre, elle coordonne, en effet, depuis 1999 le Réseau d’Ong de défense et de promotion des droits de la femme (Wildaf-Bénin). Elle a été aussi présidente du conseil d’administration du Forum des organisations de la société civile de l’Afrique de l’ouest (Foscao) et membre de l’Association internationale des femmes juges. Procureur de la République de Cotonou entre 2008 et 2009, Geneviève Boko Nadjo avait, par la suite, occupé le poste de Directeur de cabinet du ministre de la Justice entre 2009 et 2011. Née en 1956 à Dakar et mariée avec 03 enfants, elle a été, de 2013 à ce jour, Conseiller à la Cour d’Appel de Cotonou.

Emmanuel Tiando :
Docteur en Histoire et enseignant à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l’Université d’Abomey-Calavi, Emmanuel Tiando est né en 1952. Successivement, il fut député à l’Assemblée nationale, Conseiller technique du président de la République, chargé de l’enseignement primaire, Directeur adjoint de cabinet du Président Mathieu Kérékou de 1989 à 1991, Directeur de la culture populaire au Ministère de la culture, de la jeunesse et des sports. Depuis l’avènement en 2006 du président Yayi Boni, Emmanuel Tiando n’a cessé de bénéficier de sa confiance. Il a siégé dans son premier gouvernement en qualité de ministre du Travail et de la fonction publique, poste qu’il a occupé jusqu’au 22 octobre 2008, date du remaniement ministériel à la faveur duquel il a été remplacé par Kint Aguiar. Mais, le chef de l’Etat ne l’a pas abandonné pour autant. Il a fait partie des trois conseillers nommés par décret n° 2009-350 du 08 juillet 2009, en dehors de Antoine Alabi Gbègan et José de Souza, pour siéger au Conseil économique et social (Ces) 4ème mandature, laquelle a été officiellement installée le 16 juillet 2009 pour un mandat de 5 ans. A ce poste, il n’a pas pu achever son mandat, le président Yayi ayant estimé qu’il pouvait lui être utile ailleurs. Il a été nommé Secrétaire général de la présidence de la République par le Conseil des ministres du 12 septembre 2012. A ce poste, il a succédé à Edouard Ouin Ouro. Mais avant cette promotion, Emmanuel Tiando était aussi membre du Conseil national de l’éducation (CNE). C’est un homme de confiance du président de la République qui siégera à la prochaine CENA. Né à Tora (Tanguiéta), il est marié et père de quatre enfants.

Freddy Houngbédji :
Agé de 48 ans, Freddy Houngbédji est un ancien étudiant des facultés de droit de Rennes et de Paris. Il a prêté serment d’avocat pour la première fois au milieu des années 1990 avant de faire ses armes au sein du cabinet parisien Garnault, le plus réputé de l’époque en France en matière de contentieux aéronautique. Fils de Me Adrien Houngbédji, Freddy est, entre autres, détenteur du Diplôme d’études supérieures spécialisées (Dess) de Juriste d’Affaires et du Diplôme de Juriste conseil d’entreprise (Djce). Entre 2000 et 2002, Me Freddy Houngbédji a été conseil juridique au Cabinet Saïdou Agbantou (Cotonou). Il gèrera les affaires juridiques à la Société générale-Bénin entre 2002 et 2008. De 2008 à 2010, il a dirigé la Fondation Zinsou puis a renoué avec le barreau du Bénin le 28 Avril 2010. Il a été désigné en 2014 comme l’un des représentants de la minorité parlementaire à la CENA permanente. Freddy Houngbédji a fondé en 1987 « Relais béninois », une association de soutien moral et matériel à la jeunesse estudiantine béninoise.

Docteur Basile Fassinou :
Né en 1956 à Sakété dans le département du Plateau, Basile Fassinou est titulaire d’un Doctorat d’Etat en médecine. Marié et père de plusieurs enfants, il est actuellement assistant technique du Financement basé sur les résultats (FBR) de la Banque mondiale. Il est également médecin-promoteur de la clinique de Fidjrossè. En 2009, il a été candidat au poste de spécialiste des questions électorales (Mirena/Lépi). De 2010 à mars 2011, Basile Fassinou fut gestionnaire du processus électoral au sein de l’Union fait la Nation (UN). Riche d’expériences dans les milieux politiques, il a une connaissance approfondie de la mise en place de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). M. Fassinou a, en outre, assez de connaissances en matière d’organisation des élections. En effet, il a été membre de la Commission électorale départementale (CED/Littoral) en 2001 et membre de la Commission électorale nationale autonome (CENA) en 2007 et 2008 pour l’organisation des élections communales et législatives. Enfin, il a été désigné membre de la prochaine CENA pour un mandat de 7 ans.

Moïse Bossou :
Moïse Bossou est né en 1944. Constitutionnaliste de formation, il a été militant du Parti du renouveau démocratique (PRD) où il a été pendant longtemps directeur de cabinet de Me Adrien Houngbédji. A l’avènement au pouvoir du président Yayi Boni en 2006, M. Bossou a viré dans la mouvance. Devenu admirateur du Chef de l’Etat, il a été désigné Conseiller à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) où il a exercé en qualité du président de la Commission des relations extérieures et de la coopération. Bénéficiant toujours de la confiance de la majorité présidentielle, le professeur Moïse Bossou fait partie des cinq membres de la prochaine Commission électorale nationale autonome (CENA).

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