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Le Matinal N° 4376 du 24/6/2014

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Mobilisation d’investisseurs étrangers pour le Bénin: Diagnostic du fiasco de la Table ronde de Paris
Publié le mardi 24 juin 2014   |  Le Matinal


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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La Table ronde économique pour le financement du développement du Bénin tenue du 17 au 19 juin à Paris n’a pas tenu la promesse des fleurs. Contrairement au spectacle ubuesque qui l’entoure pour faire croire qu’elle a été une réussite, c’est plutôt à un fiasco que ses organisateurs l’ont conduite du fait de leur incurie et de leurs manœuvres dilatoires à brasser du vent devant des réalités qui ne trompent pas mais, qui sautent à l’œil nu.

Ils ont annoncé, à qui veut les entendre et non les écouter, qu’ils ont obtenu un engagement de la Communauté internationale à hauteur de 12 milliards de dollars. Autrement, comme l’affirme l’organisateur en chef et Modérateur attitré de ces assises d’une nullité à nulle autre pareille, sur les ondes d’une radio internationale, ils s’attendaient à avoir des engagements à hauteur de 6 milliards de dollars et puis, ils ont eu le double. Pruiiiiiiiiiii ! Du pipeau !

Comme nous l’annoncions dans nos éditions passées, il n’en est rien. Ils n’ont quasiment trouvé rien de nouveau à mettre sous la dent lors de cette Table ronde qui, à en croire la boutade d’un ami, n’a été finalement qu’une forme ovale !

Aussi extraordinaire que cela puisse paraître les organisateurs des assises de Paris annoncent sans état d’âme, dès la fin de la première journée de leur ballade parisienne, qu’ils ont obtenu des engagements de leurs partenaires qui dépassent leurs attentes. Ainsi, au détour d’un communiqué de presse hautement médiatisé, ils affirment qu’ :

« …Au terme des échanges et discussions, les déclarations et annonces des Partenaires au développement ont permis de préciser pour certains, le niveau de leur appui financier au développement du Bénin. Ainsi, la Table Ronde a permis d’enregistrer des annonces à hauteur de 5.606 milliards de francs CFA (soit environ 11,200 milliards dollars US). Ce niveau d’engagement financier atteste de la qualité et de l’excellence des relations de coopération et de partenariat entre le Bénin et ses partenaires… ».

A lire ce communiqué de presse, on aurait cru que les billets de banque vont désormais tomber dans l’escarcelle du Trésor public béninois telles des alouettes toutes cuites mais, c’est plutôt des annonces d’intentions et pas du tout des engagements fermes comme le reconnaît malicieusement leur communiqué de presse du 17 mai 2014.

Cela ne saurait être autrement d’autant qu’aucun partenaire technique et financier sérieux ne peut s’engager à injecter derechef ses fonds dans un trou sans issue que constitue le mode de gouvernance sous le régime e de Yayi Boni. Un régime dans lequel, les procédures régulières de gestion sont reléguées au second plan pour satisfaire les désirs du chef qui veut tout contrôler mais, qui en réalité se perd dans un dédale.

Il est en conflit permanent avec les grands hommes d’affaires de son pays et espère ainsi atteindre la croissance économique. Pour se faire, au lieu de compter sur ses propres forces, ils sont allés faire le « lala soumi » (mendiant, ndlr) dans l’hexagone car, de leur fait, ils ont déjà tout détruit du tissu économique du Bénin au cours des huit années d’errance gouvernementale à ne plus en finir. Il y en a marre !!!

Embrouille préparatoire

Pour organiser cette Table ronde, que dis-je, leur ballade parisienne, ils nous ont dans un premier temps annoncé vouloir aller mobiliser à Paris une somme de 6.529 milliards de F. Cfa auprès des investisseurs internationaux. Puis, comme s’ils se sont réveillés de leur torpeur, j’allais dire, revenir de leurs élucubrations, ils ont ramené leurs ambitions à la baisse en parlant après de 2.900 milliards de F. Cfa.

Mais en réalité pendant qu’ils parlaient ou ondulaient dans les chiffres du montant dont ont besoin leurs projets retenus au portefeuille de Paris, ils ont en fait un besoin de 12 milliards de dollars pour concrétiser leurs divers projets. Mais, rapporte une source très informée de leurs manœuvres, pour des raisons de communication, ils ont dû mentir à l’opinion publique voire internationale pour ne pas écorcher les oreilles qui trouveraient surréalistes leurs désirs financiers.

Car, aller récolter l’argent sur la place financière internationale, n’est pas une sinécure encore moins un jeu d’enfant à manier à sa guise ou à ses desiderata. Premier couac d’une Table ronde organisée autour du mensonge d’Etat ! Autre preuve de l’embrouille qui a entouré cette grande messe de Paris réside dans le détail de la synthèse faite des engagements des Ptf.

Alors que, le 17 juin 2014, leur communiqué de presse parlait de 5.606 milliards de F. Cfa, le tableau de synthèse établi le lendemain fait état de 5.746,5 milliards de F. Cfa. C’est comme si, pour les concepteurs du mensonge, les chiffres sont « élastiques » et on peut les élargir à sa guise. Pourvu que l’objectif de communication à outrance soit atteint afin qu’ils donnent une bonne image à leur vaste blague parisienne.
Le second couac qui plombait, d’ores et déjà, la tenue de cette assise, n’a pas manqué d’avoir des répercussions à Paris.

En effet, le Patronat des entreprises béninoises s’est désolidarisé de cette initiative d’autant qu’il n’accorde pas de crédit à ses organisateurs qui, à ses yeux, sont peu crédibles en matière de tenue des engagements librement consentis ou du respect des décisions de Justice, citadelle de démocratie et garante des investissements privés. Conséquence : à Paris, le Medef (Mouvement des entreprises françaises, ndlr), le Patronat de la France n’a pas daigné être présent à la Table des baladeurs de Paris.

En son temps, nous avions averti qui veut bien comprendre, que les investisseurs privés internationaux se parlent de part le monde. Et qu’aucun investisseur sérieux, ne se décide un matin d’aller investir dans un pays étranger sans s’assurer du climat favorable des affaires qui, du reste, est très délétère actuellement au Bénin du fait des princes ayant tout désarticulé par leur mode et système de gestion.

Pas de nouveaux Ptf

Alors, pour cacher leur vacuité face à ce boycott du Patronat béninois qui annonce, d’ores et déjà, l’issue non concluante de leur Table ronde, les organisateurs de la kermesse parisienne, se sont empressés avant leur départ de Cotonou, de concocter un communiqué de presse qu’ils ont rapidement au soir de la première ballade, balancé dans les réseaux et les médias à leur solde. L’objet de cette action de communication est d’inonder les oreilles triviales qui se seraient laissées embobeliner par leur communiqué de presse mensonger.

Car, en réalité, quel partenaire technique financier serait venu à une première journée d’une assise pour s’empresser de s’engager pour des projets dont les études de faisabilité ne sont pas faites ? On s’est contenté d’imaginer ou d’évaluer à son niveau un coût approximatif de réaliser d’un ou tel projet pour amener les Ptf à s’engager. Mais, connaissant le manège qui ne trompe d’ailleurs pas, ces Ptf se sont contentés de faire seulement des annonces et n’ont pris donc aucun engagement formel qui nécessite un document écrit.

Autrement, de l’annonce à l’engagement, il y a bien des étapes à franchir auxquelles les Ptf ne vont certainement pas se laisser prendre telles des mouches aguichées par un parfum embaumant du lait. Encore que ces Ptf dont parle la synthèse des « engagements », sont des partenaires traditionnels du Bénin. C’est dire que rien de nouveau n’a été inventé sous les cieux parisiens pour booster le développement du Bénin à la Table ronde de Paris. Le schéma est resté tel ! Ils auraient dû rester donc à Cotonou pour la tenue de leur Table ronde au lieu d’aller dilapider les fonds publics dans leur ballade dans l’hexagone.

Se méfier de ces gens-là…

Sébastien Ajavon, président du Patronat béninois, l’a dit et le redit souvent, à ceux qui ont les oreilles pour écouter et comprendre que, les dirigeants actuels du Bénin n’inspirent pas confiance dans les relations qui les lient au secteur privé. Il illustre souvent ses propos par la non application jusqu’à cette date des résolutions de la Table ronde avec le secteur privé organisée en octobre 2012 par le gouvernement de Yayi Boni.

Ils n’ont pas honoré leurs engagements pris au niveau national et c’est à l’international qui ne connaît presque rien au pays, qu’ils vont pouvoir être sérieux en déférant à leurs engagements ? Malin, qui pourra témoigner en faveur de ces gens-là dont le mode de gestion inquiète aussi les Ptf qui, certainement, ne vont pas se presser à concrétiser leurs annonces à la Table ronde de Paris. Ceci parce qu’ils savent bien et sont aussi attentifs aux manœuvres et velléités qui se dessinent, chaque jour, dans les comportements des dirigeants actuels au regard du respect de l’ordre constitutionnel. Qui est fou ?

Le « Baron d’Ararouna » a beau dire ou expliquer à qui veut l’entendre, mais personne ne le croit dans sa profession de foi à respecter l’ordre constitutionnel. L’organisation de cette Table ronde parisienne, n’est pas pour Yayi Boni de faciliter les choses d’autant que, nombre de ses compatriotes s’interrogent sur l’opportunité de cette assise qui se tient à moins de deux ans de son départ impératif du pouvoir.

Les Béninois se demandent la nécessité d’organiser une Table ronde économique d’autant qu’ils affirment (les dirigeants) chaque matin que l’Economie nationale se porte bien et que le Bénin a renoué avec la croissance.

Est-ce avec des incantations économiques qu’on leur rabâchait les oreilles en cachant la réalité qui se trouve dans les caisses de l’Etat ? Ou à quelle fin inavouée est destinée la tenue de ces assises dont les fruits, si fruits vraiment il y a, ne pourront voir le jour ou être concrétisés avant le délai constitutionnel imparti aux adieux que Yayi Boni doit faire aux Béninois au matin du 06 avril 2016 qu’il pleuve ou qu’il neige ?

Emérico Adjovi

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