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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Proposition de loi portant suppression du droit de grève des magistrats: L’UNAMAB reçoit le soutien des centrales syndicales - (Ces dernières annoncent une marche sur l’Assemblée Nationale…)
Publié le vendredi 27 juin 2014   |  Le Confrère de la Matinée


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© Autre presse par DR
Le Magistrat Michel Adjaka président de l’Unamab


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La salle d’audience G du Tribunal de Première Instance de Cotonou a servi de cadre, hier jeudi 26 juin 2014, à une sortie médiatique effectuée par l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (UNAMAB) pour protester contre la proposition de loi portant modification de l’article 18 de la loi n°2001-35 du 21 février 2003 portant statut de la magistrature. A l’occasion, le syndicat a été soutenu par les secrétaires généraux des principales centrales et confédérations syndicales ainsi que d’autres syndicats de la justice et de l’administration publique.

La justice béninoise traverse depuis une dizaine de mois environ, une zone de turbulence. Les travailleurs dudit secteur, en l’occurrence les magistrats, pour réclamer la correction de nominations irrégulières et la satisfaction d’un certain nombre de revendications utiles pour garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire ont déclenché un mouvement de grève.

Après quelques tentatives de dialogue avec le syndicat au début du mouvement, le gouvernement s’est par la suite muré dans un mutisme inextricable, malgré les moratoires du syndicat des magistrats (qui ont pris fin le 20 mai dernier) pour éprouver sa bonne foi. C’est dans ce contexte que des députés de la majorité présidentielle, Chabi Cica et André Okounlola, soutenus par 45 députés, ont introduit au parlement, une proposition de loi qu’ils souhaitent adopter en procédure d’urgence.



Protestations des syndicats de la justice

La sortie médiatique effectuée par l’UNAMAB qui s’est tenue hier au TPI de Cotonou est venue en réaction face à cette proposition de loi aux allures de réprimande à leur mouvement de revendication. Devant des travailleurs de la justice déterminés et engagés et des professionnels des médias présents en nombre, les secrétaires généraux KAKPO Bessé Kuassi, Clément DASSI et KOUTON S. Dominique respectivement du SYNTRA-JUSTICE, du SYNTRAJAB, du SYNAGOJUB et le porte-parole du COSYNAB ont exprimé leur ferme soutien au syndicat des magistrats. De ce qui ressort des interventions de ces derniers, le droit de grève est un droit constitutionnel et de plus, le Bénin a ratifié des accords internationaux qui le contraint à le respecter ; Il n’est donc pas question pour le gouvernement encore moins l’assemblée nationale, d’intenter une quelconque action pour en interdire la jouissance. Au cas où l’on se retrouverait dans une telle situation, pour les intervenants, il ne s’agirait que d’un assassinat programmé du pouvoir judiciaire dont l’indépendance est nécessaire pour une bonne démocratie. Au-delà, ils expliquent leur soutien à l’UNAMAB par le fait que le combat contre cette proposition de loi des députés est un combat que doit mener tous les syndicats, d’autant plus que si le droit de grève des magistrats est supprimé aujourd’hui, celui des autres catégories de travailleurs peut à l’avenir subir le même sort.



Protestations des centrales syndicales et du Président du BE/UNAMAB

Ils seront appuyés par les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales : CGTB, CSTB, CSA-BENIN, COSI-BENIN et l’UNSTB. Pour Pascal TODJINOU de la CGTB, « Le dialogue qui va conduire à la suppression du droit de grève des magistrats » trouvera les travailleurs sur son chemin. Paul Essè IKO de la CSTB quant à lui, rassure: « Personne ne peut enlever le droit de grève aux magistrats si nous sommes debout ».

Le président du Bureau Exécutif de l’UNAMAB, Michel ADJAKA, dans son intervention, a remercié tous les syndicats présents pour la solidarité manifestée à l’endroit de son syndicat. En réponse aux allégations selon lesquelles, le droit de grève a été supprimé dans certains pays démocratiques, il explique que le Bénin a une histoire, et que c’est par la grève que la conférence des Forces vives de la Nation de février 1990 a été organisée ; c’est la grève qui a permis l’avènement de la démocratie. « Nous n’avons pas la même Constitution que le Sénégal, l’Afrique du Sud… ». Selon le Pdt du BE de l’UNAMAB, à travers cette proposition de loi, c’est l’assassinat de la justice qui est programmée, d’autant plus qu’au-delà du retrait du droit de grève, les magistrats ne pourront même plus se réunir en association pour défendre leurs droits et les intérêts de leur corporation. A noter que les centrales syndicales ont annoncé une marche sur l’Assemblée Nationale à Porto Novo le 3 juillet prochain.

Mastiano Bernard DAVID

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