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Sommet de l’Union Africaine : Les leaders africains autour de la question agricole à Malabo
Publié le vendredi 27 juin 2014   |  la nation benin


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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Le président de la République prend part, depuis hier jeudi 26 juin à Malabo, à la 23è session ordinaire du sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine. La question agricole y mobilise fortement les leaders africains présents à ce rendez-vous.

Les temps ont véritablement changé ! Loin des tensions politiques et autres conflits qui occupent d’habitude l’agenda des sommets, les leaders africains mobilisent leurs énergies autour de ce qui pourrait consacrer une croissance forte pour le continent : l’agriculture. La question revient au cœur des débats de la 23è session du sommet de l’Union Africaine, ouverte hier à Malabo, la capitale équato-guinéenne. Le thème : transformer l’agriculture africaine pour la prospérité de tous et l’amélioration des conditions de vie grâce aux opportunités de croissance inclusive et de développement durable ! Depuis Maputo, en 2003 où les pays ont pris l’engagement de consacrer au moins 6% de leurs budgets à l’investissement agricole, diverses politiques et programmes ont été déployés, rappelle Nkosazana Dlamini Zuma, président de la Commission de l’Union Africaine. Néanmoins, la révolution agricole tant espérée n’est pas toujours au rendez-vous. Malabo tient à faire le bilan à mi-parcours des activités engagées par chaque pays et poursuivre la réflexion sur les nouvelles approches pour développer le secteur agricole et éradiquer la faim sur le continent. D’autant plus que l’année 2014 a été déclarée celle de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique. La priorité, selon la présidente de la Commission de l’UA, doit se tourner vers la modernisation des pratiques agricoles, de manière à mettre la science et la technologie au service de l’agriculture africaine. « Nous avons besoin d’agir davantage et plus vite, d’accroître l’investissement public et privé dans les projets d’irrigation afin que les producteurs ne soient plus à la merci de la pluie », martèle-t-elle. Nkosazana Dlamini Zuma invite surtout la jeunesse à s’investir dans les métiers agricoles. Mais il revient aux gouvernements de créer le cadre incitatif à cette fin, tempère-t-elle. Investir dans ce secteur demande aussi de promouvoir un marché agricole dynamique entre les pays du continent, de faciliter les échanges intra-régionaux et d’aller vers la transformation des produits locaux. Créer de la valeur ajoutée ! « La transformation économique de l’Afrique nécessite une révolution dans la productivité agricole », enchaîne Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations Unies, appelant les leaders africains à répondre aux défis nutritionnels des populations et à la résilience climatique. Pour lui, l’agriculture ne doit plus simplement fournir le manger aux populations. Elle doit être une source d’emplois, un moteur pour le développement économique et un contributeur aux services environnementaux. Au-delà des investissements dans le secteur agricole, Ban Ki-Moon préconise une industrialisation rapide qui conduise à la création d’emplois. « Il faut exporter davantage de biens à valeur ajoutée, développer les marchés régionaux, éliminer les flux financiers illicites et assurer une utilisation plus rationnelle et plus responsable des ressources naturelles», avance-t-il. Pour son baptême de feu à l’Union Africaine, Abdel Fattah El-Sisi, le nouveau président égyptien salue l’intérêt de ses pairs pour la question agricole. «Le développement de l’agriculture et la sécurité alimentaire représentent des défis importants pour les pays africains. Et il y a un lien étroit entre l’agriculture et de nombreuses questions objet de négociations internationales. L’Egypte entend devenir l’une des voix fortes du continent dans ces négociations», promet-il.L’agriculture se nourrit aussi de paix et de stabilité, pointe Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée-équatoriale, hôte du sommet. « Il est impératif de garantir la sécurité et la stabilité de nos Etats respectifs, d’autant que l’agriculture reste le secteur économique le plus vulnérable pendant les moments d’instabilité, de guerre y compromis de terrorisme», précise-t-il.Si les ressources naturelles dont dispose le continent africain suscitent beaucoup de convoitise, c’est plutôt la jeunesse de sa population qui séduit Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol, invité d’honneur du sommet. « Si l’on ne devait retenir qu’une seule raison pour expliquer que le futur sera africain, celle-ci suffirait à elle-même. Le défi est de fournir aux jeunes Africains l’occasion de surprendre le monde par leur créativité, leur énergie et leur travail », argue-t-il, affirmant que son pays croit au présent et à l’avenir de l’Afrique et est décidé à parier sur eux. Problème persistant ! La question agricole en Afrique mobilise aussi les agences spéciales des Nations Unies telles que la FAO et le FIDA dont les patrons prennent une part active au sommet de Malabo. On estime à environ 200 millions, le nombre de personnes sous-alimentées sur le continent. Et en dépit de la croissance retrouvée ces dix dernières années, l’Afrique reste le seul continent où l’on prévoit une aggravation du problème de la faim au cours des vingt prochaines années si des mesures radicales ne sont pas prises pour garantir la sécurité alimentaire.Au sommet de Maputo, en 2003, les chefs d’Etat africains ont adopté le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA). A travers ce programme, l’Union Africaine ambitionne d’accroître la productivité des produits vivriers du continent, aux fins de garantir aux populations plus de sécurité alimentaire et de rendre les exportations plus rentables. Mais le bilan onze ans après, est largement en deçà des attentes.

Boni Yayi prône une stratégie régionale agricole

De nombreuses initiatives existent déjà au niveau régional pour harmoniser les politiques agricoles, à l’instar de la Politique agricole commune de la CEDEAO. Mais le président de la République demande davantage de synergie afin que la question agricole soit portée par des stratégies d’intégration. «Notre continent sera ce que sera son agriculture», défend Boni Yayi, lors de la session plénière sur le thème du sommet. Pour lui, les pays africains doivent faire face aux défis liés à l’accès au foncier, à la maîtrise de l’eau, à la mécanisation agricole, à l’accès au financement. Il indique à ses pairs que son gouvernement s’est déployé à augmenter de façon substantielle le budget du secteur agricole en le portant à plus de 12% des investissements publics. «Aujourd’hui l’agriculture représente 14% du Produit intérieur brut, et nous voulons nous retrouver à 20% dans les années à venir», assure-t-il. Mieux, le chef de l’Etat annonce que 5000 gestionnaires de fermes seront formés dans le cadre de la promotion de l’entreprenariat, grâce à l’appui du Centre régional Songhaï dont le label devrait inspirer de nombreux pays africains. Pour rappel, la 23è session du sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine se tient autour du thème. ’’Transformer l’agriculture africaine pour la prospérité de tous et l’amélioration des conditions de vie grâce aux opportunités de croissance inclusive et de développement durable’’. Plusieurs chefs d’Etat du continent ont également soumis leur vision à la plénière et partagé avec les participants les expériences réussies et les défis de la production agricole. Tous défendent que l’agriculture doit figurer parmi les priorités de l’agenda du développement post 2015. G.A.


Par Gnona AFANGBEDJI, Envoyé spécial à Malabo

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