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Le Matinal N° 4380 du 30/6/2014

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Candide Azannaï lors à la sortie officielle de « l’Afp-Houenoussou » à Abomey « …Je ne partage pas vos idéaux et vos objectifs » : « Monsieur le Président Honorable Houangni,
Publié le lundi 30 juin 2014   |  Le Matinal


Candide
© Autre presse par DR
Candide Azannaï


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Monsieur le général Francis Awagbè Béhanzin,

Je suis ici à cause de vous deux parce que c’est vous qui m’avez invité. Je ne suis pas membre de l’Alliance. Je ne fais aucune confusion. Je ne veux pas que ma présence ici soit l’objet d’une interprétation tendancieuse et malicieusement sélective. Je suis ici parce que vous m’aviez invité et je dois répondre à votre invitation, parce qu’à des moments donnés, j’ai pu compter sur vous pour essayer de retirer des échéances malheureuses pour notre peuple.

Je vous dis publiquement ici merci pour votre collaboration au moment où j’avais senti la nécessité de mettre en place le groupe parlementaire « Cnp » pour décourager définitivement la malheureuse aventure de la révision de la Constitution. Je suis ici pour vous rendre ce témoignage et vous dire combien vous aviez été utile à la nation en répondant à cette aventure. Voilà ! Il faut savoir retourner l’ascenseur. C’est pourquoi, j’ai fait violence sur mon calendrier pour être ici.

Secundo, je suis ici parce que je dois assez de respect filial à Francis Awagbè Béhanzin avec qui je partage des liens familiaux. Il m’a vu à l’occasion de la messe des obsèques du révérend père Alphonse Quenum et il m’a dit qu’il faut que je sois là et je lui ai promis. Et je suis là. Enfin, je suis ici parce que je suis d’ici et tout ce qui se passe ici m’intéresse même si je ne partage pas tout ce qui se passe ici. Et je ne partage pas vos idéaux et vos objectifs.

Je respecte votre Alliance, votre souci de se mettre ensemble. Mais je ne partage pas votre vision. Je dois le dire parce que je suis fils d’ici, je suis descendant d’ici et nous n’avons peur de personne, c’est notre terre. Si nous ne nous disons pas la vérité ici, si nous ne nous affirmons pas ici, est-ce que c’est ailleurs que nous allons nous affirmer ? Je me dois la vérité.

Ça ne va pas dans ce pays. Et oui, ça ne va pas. Je n’accepte pas que quelqu’un qui est au pouvoir persécute les enfants de ce pays. Tout chef qui pousse à l’exil un seul enfant de ce pays n’est pas mon ami. Je combattrai un chef de ce genre. Je le ferai. Je suis ici, et le bonheur, les intérêts de chaque enfant d’ici m’intéresse. Je le dis haut et fort.

Je sais que certains ont peur de la nudité comme le disent certains philosophes. Ils ont tellement peur de la nudité qu’ils dédaignent la vérité toute nue. Oui, vous verrez la vérité toute nue. La vérité est que Vodonou est encore en prison. Vodonou doit sortir de la prison avant que je ne crois en votre Alliance. Vodonou ne peut pas être en prison et nous allons nous réjouir ici.

Cette Alliance n’aura aucune valeur si lundi, vous ne vous rendez pas en prison pour dire à Vodonou comment nous allons faire pour qu’il sorte de la prison. Voilà la première chose, ce pourquoi je suis ici. La deuxième chose, il faut que tous les citoyens béninois qui sont persécutés ou contraints à l’exil, il faut que vous réfléchissez à comment ils doivent revenir dans ce pays car certains sont fils de Guèdègbè. Patrice Talon est Guèdègbé. Au non de quoi quelqu’un qui pousse un enfant de Guèdègbé à l’exil sera encensé. Je n’accepte pas.

Je ne veux pas y croire. Je vais mener ce combat. J’ai les moyens de ce combat. J’ai les moyens matériels, financiers, moraux et organisationnels. J’ai des réseaux pour le faire et ça se fera. Troisième chose qui m’intéresse, il faut que nos unions se passent sur la base de la franchise. Nos populations ont besoin de la vérité. Et c’est la vérité qui doit nous réunir.

C’est pourquoi je le dis. Lorsque nous regardons sur l’échiquier national, nous voyons qu’il y a un déséquilibre de la vérité. Ceux qui couvrent la vérité, ceux qui trompent la vérité sont encore largement parmi nous. C’est ça ce qui se passe. Nous sommes ici, nous nous regardons mais !!!! Certains disent que nous ne nous aimons pas. Le problème n’est même pas là.

C’est est-ce que nous aimons Abomey ? Est-ce que nous comprenons l’histoire de nos ancêtres ? Est-ce que nous savons pourquoi nos ancêtres ont combattu ? Ils ont combattu n’ont pas pour leurs poches, leurs maisons ni pour leurs intérêts. Ils ont combattu pour la grandeur et la dignité du Bénin. C’est ça le sens que nous devons saisir.

La quatrième raison de ma présence est que je suis venu ici pour vous encourager de vous réunir. Mais à partir d’aujourd’hui, que cessent les rouilles, les coups-bas, car allez à gauche, allez à droite, prend de l’argent chez X la nuit, prend de l’argent chez Z le jour, dis à X qu’on va le servir, dis à Z qu’on va le servir et le jour, on commence par courir, il faut que cela cesse. C’est ça le mal qui mine le plateau d’Abomey en particulier et le Bénin en général.

Et enfin, notre pays a besoin de redressement économique, notre pays a besoin de créer de la richesse, de donner du travail à ses enfants. Ça doit être votre préoccupation. Mais cette préoccupation, nous ne pouvons la régler que lorsque nous changeons le modèle de développement que nous avons. Il faut penser à avoir une nouvelle vision économique et de développement. Car, le mal, c’est de traîner depuis la colonisation, depuis les indépendances, le même modèle. Le modèle doit être changé car, nous sommes riches.

J’ai dit aux étudiants que j’encadre que si on me donnait le Bénin un jour, que je n’ai pas besoin de l’or, du pétrole ni du fer ni des mines ni de rien du tout pour gouverner mais, j’ai seulement besoin de la vérité et de l’exemplarité. La question aujourd’hui, c’est le chômage, la vie chère. Ça ne va pas. La question, c’est lorsque 1.000 F n’a plus la valeur de 1.000 F. Le Zémidjan souffre et n’a rien. … La vérité, c’est que nos écoles sont désarticulées. Il n’y a plus l’âme de cette nation qui jadis, on nous appelait « Quartier Latin de l’Afrique ».

La vérité n’est plus honorée, c’est le mensonge qu’on tente d’habiller. La vérité, c’est qu’on loue le mensonge. La vérité, c’est qu’on veut que même si vous aviez raison, vous alliez vous s’agenouiller devant celui qui a tort. La vérité, c’est qu’on achète tout, on achète l’homme, on achète la conscience de l’homme. J’en terminerai lorsque je vous aurais dit, lorsque vous protestez, vous défendez les libertés et les droits de l’Homme, vous êtes persécuté et menacé. Oui, je suis persécuté et menacé mais, n’ayez pas peur.

Un Député est en moyenne à douze millions l’an. Au nom de quoi il doit prendre de l’argent avant de voter le budget. C’est honteux, je ne resterai pas dans cette honte-là. On demande aux Députés de prendre de l’argent pour voter une loi et d’empêcher les magistrats de faire la grève. Ça ne se passera pas dans ce pays car, si le feu a gagné la maison du pauvre et qu’on ne l’éteint pas, quand il va atteindre la maison du riche, il ne trouvera personne.

Et c’est comme ça, on parle de la révision de la constitution. Je remercie ceux qui ont dit qu’ils ont fait l’Alliance pour aider le Président à finir son mandat. Tant mieux, je prends acte de ça. Mais, je vous dis que si Yayi Boni le veuille ou non, le 06 avril 2016, il partira de gré ou de force. Je ne suis pas des vôtres. Mais si par hasard vous pensez que je peux être utile à quelques choses, je suis disponible mais dans la vérité, la dignité et dans la clarté. Pas dans la soumission, ni dans l’hypocrisie. Bon vent à vous, bonne réunion à vous, je vous remercie. »

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