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Le Matinal N° 4380 du 30/6/2014

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Tentative de suppression du droit de grève aux magistrats:Offensives contre le régime
Publié le mardi 1 juillet 2014   |  Le Matinal


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Alors que les barons du régime Yayi à l’image du député Djibril Débourou multiplient les manœuvres pour obtenir le vote de la loi portant suppression du droit de grève aux Magistrats, l’initiative est de moins en moins soutenue. Les syndicats de tous ordres y sont opposés et ne se font pas prier pour dénoncer les agissements du Pouvoir. Ainsi, le projet de Yayi Boni constitue une nouvelle source d’agitation sociale.


Plus que quiconque, le chef de l’Etat est en conflit avec les acteurs de la justice. Les relations entre eux s’étaient déjà dégradées en raison de l’insensibilité du régime en place à faire face aux problèmes exprimés par les organisations syndicales du secteur de la justice. L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), le Syntrajab et le Syntra-Justice ont toujours fustigé les agissements du régime non seulement pour son mépris à l’égard des travailleurs, mais aussi pour sa propension à mettre la justice aux ordres. Ce sentiment que tous partagent se confirme aujourd’hui avec le projet de loi introduit à l’Assemblée nationale dont le vote aboutira à retirer le droit de grève aux magistrats. Ces derniers étant toujours en mouvement de paralysie pour revendiquer leurs droits qui ne datent pas d’aujourd’hui à savoir, la correction des nominations irrégulières dans les Cours et Tribunaux, leur sécurité, la suspension de l ’application des décrets querellés, ils se sentent plus en danger qu’ils l’étaient. Depuis quelques jours, ces revendications sont sans doute déclassées et c’est le projet de loi visant à interdire la grève et l’exercice du syndicalisme dans le secteur judiciaire qui cristallise les attentions et fait grand bruit. Face aux manœuvres du régime pour faire passer ce texte qui n’a rien à voir avec l’Etat de droit et les pratiques démocratiques, des voix s’élèvent de plus en plus pour appeler le Président de la République à revoir sa position, ou tout simplement à enterrer son projet. L’Unamab à travers son président, Michel Adjaka avait commencé par organiser ses offensives contre le gouvernement. L’organisation, consciente, que le pays subit de plein fouet les conséquences de la grève dans le secteur judiciaire, a prévenu des risques et des dangers de l’adoption d’une loi privative des libertés syndicales au sein de l’appareil judiciaire. La réplique, sera musclée, prévient Michel Adjaka. Le Syntrajab et le Syntra-Justice sont aussi au front pour soutenir les magistrats.

Tous s’arment contre Yayi

Aucune organisation ne veut attendre que Yayi Boni aille au bout de ses intentions avant de commencer par prendre ses responsabilités. Tous les grands regroupements ont aussi commencé par s’armer. Spontanément, la Cgtb de Pascal Todjinou, la Cstb de Paul Essè Iko, la Csa-Bénin de Dieudonné Lokossou, la Cosi de Noël Chadaré ont manifesté leur soutien aux magistrats. Il est question de défendre par tous les moyens les libertés démocratiques, a lancé le Sg/Cstb, jeudi dernier au Tribunal de Cotonou à l’occasion d’une sortie de protestation de l’Unamab à laquelle ont pris part les Centrales syndicales. Le dernier soutien en date provient du Barreau. Me Charles Badou a indiqué sur la chaîne de télévision Canal3 que l’organisation dont il se réclame se ligue contre le projet du roi du Palais de la Marina. « Cette loi doit être combattue à tout prix », a fait savoir l’ordre des avocats. « Ce sera une conspiration contre la démocratie et une remise en cause de l’Etat droit », a soutenu Me Baparapé. Ces différentes positions exprimées signalent la mise en place d’un front informel pour lutter contre Yayi Boni et ses députés marionnettes signataires de la proposition de loi. Tout cela ressemble à une offensive des magistrats dans la guerre qui les oppose au Pouvoir en place. Mais, bien au-delà, il faut y voir une réponse sans faille de l’Unamab et de ses alliés aux manœuvres développées pour ôter le droit de grève aux acteurs de la justice et les contraindre à l’asservissement. Malgré ces différentes réponses aux manœuvres en cours et l’amenuisement du soutien au projet, (deux des signataires de la proposition de loi ayant retiré leurs signatures), le régime affiche toujours sa volonté et sa détermination à réaliser son rêve. Hier à l’Assemblée nationale, le député Djibril Débourou a indiqué que le retrait du projet n’est pas à l’ordre du jour. Il suit son cours et aboutira, a-t-il déclaré. Ses collègues Chabi Sika, André Okounlola ont également laissé s’échapper leur position. Rien n’empêchera cette loi d’être votée, ont-ils soutenu. Les offensives et les contre-offensives se multiplient désormais, laissant le fossé se creuser entre les citoyens. Cela rappelle à notre mémoire, les lendemains douloureux de la présidentielle de 2011. Le Bénin sortait divisé d’un inattendu scénario : le K.o de Yayi Boni dont le pays ne s’est pas encore remis. Chaque jour que Dieu fait, les ingrédients se réunissent pour que les mêmes vagues emportent le peuple. Beaucoup craignent que la situation actuelle se mue en mécontentement général, favorable à l’éclosion des crises. Cela est palpable d’autant plus que de nouvelles agitations sont en vue.

Fidèle Nanga

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