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Justice : Des experts africains en concertation contre la peine de mort à Cotonou
Publié le jeudi 3 juillet 2014   |  La Nation


Ouverture
© aCotonou.com par TOP
Ouverture du Forum National sur la Diaspora
Jeudi 19 Décembre 2013, Palais des Congrès, Cotonou : Le Forum National sur la Diaspora est lancé Photo : M. Nassirou Arifari Bako, Ministre des Affaires Etrangères, de l`Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de l`Extérieur


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En dépit des plaidoyers et autres actions de sensibilisation, certains pays, notamment africains résistent encore à l’abolition de la peine de mort.

Pourtant, des experts et plusieurs acteurs du système judiciaire s’accordent à reconnaître qu’il faut la supprimer des sanctions à l’encontre de ceux qui tombent sous le coup de la loi. Cette problématique est au cœur de la Conférence ministérielle sur l’abolition de la peine de mort en Afrique dont les travaux des experts ont démarré hier mercredi 2 juillet au palais des Congrès de Cotonou.

La démarche lente, prenant appui sur sa canne, l’Ougandais Edward Mpagi franchit les marches et se positionne devant le parterre d’experts, de juristes, d’universitaires, d’acteurs des médias invités à Cotonou dans le cadre de la Conférence ministérielle sur l’abolition de la peine de mort en Afrique.

De cette tribune, et d’une voix qui cache à peine son émotion, cet ancien condamné à mort raconte son histoire dans la salle bleue du palais des Congrès de Cotonou où il y avait silence et frayeur. A l’idée que l’homme qui se tient devant eux et qui raconte son innocence, sa condamnation… bref son calvaire et le combat de ses proches qui l’ont aidé à se tirer des griffes de la mort qui l’attendait, les participants à cette conférence ont compris combien était importante la mission qui les réunissait à Cotonou.

Selon le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine, de la Francophonie et des Béninois de l’Extérieur (MAEIAFBE), Nassirou Bako Arifari, «les assises traitent d’une problématique séculaire, à la fois sensible et grave, parce qu’elle touche au droit à la vie qui est la source des droits de l’Homme ». Avant cette rencontre, le Bénin avait déjà par le passé, du 13 au 15 avril 2010, abrité une conférence régionale africaine pour envisager l’abolition de la peine de mort, a rappelé Eusèbe Agbangla, secrétaire général du MAEIAFBE.

En réalité, la réunion qui a débuté hier est celle des experts et elle intervient en prélude à la Conférence ministérielle proprement dite prévue pour demain vendredi 4 juillet à Cotonou. Elle a bénéficié du soutien de l’Union Européenne dont le représentant au Bénin, Josep Coll a rappelé l’attachement de son organisation à la question du respect de la personne humaine.

Elle y affiche un soutien ferme et en fait une priorité mondiale, a-t-il souligné. « La peine de mort est une sanction cruelle et inhumaine. La peine de mort n’est pas la justice. Mais elle représente l’échec de la justice et n’exerce aucun effet dissuasif sur la criminalité», martèle ce dernier. Rappelant des propos du secrétaire général des Nations Unies, Josep Coll soulignera par ailleurs que «prendre une vie est un geste trop absolu, trop irréversible pour qu’un être humain puisse l’infliger à un autre, même si c’est fondé par un processus juridique».

Une marche lente

Ces observations sont largement partagées par Kayitossi Zainab, présidente du Groupe de travail sur la peine de mort et les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires en Afrique.Pour ce qui est de la situation sur le continent, elle reconnaît que les Etats africains ont déjà pris conscience de l’abolition de la peine de mort. Seulement cinq Etats africains ont recouru récemment à la peine de mort.

Il s’agit de l'Egypte, du Bostwana, du Sud Soudan, de la Gambie et de la Somalie, soit 10% des 54 Etats. Pendant ce temps, le nombre d’Etats abolitionnistes augmente et depuis 2007, cinq Etats ont légalement aboli la peine de mort pour tous les crimes. Huit des 17 abolitionnistes ont par ailleurs inséré des dispositions prohibitives dans leurs Constitutions.

Ce qui fait dire à Kayitossi Zainab qu’il y a un «progrès dans les mentalités ». Autrement, le combat engagé par la commission africaine en 2005 avec la création d’un Groupe de travail pour l’abolition de la peine de mort porte ses fruits. Mais il faut, souhaite Kayitossi Zainab, mettre en place un instrument juridique via un protocole additionnel à la Charte africaine pour accélérer cette marche vers la disparition entière et totale de ce qui est considéré comme une suppression de la vie sans en être auteur.

Alors, propose le ministre Nassirou Bako Arifari, il faut « poursuivre le plaidoyer en la matière et … trouver les voies et moyens pour parvenir à la suppression pure et simple de la peine capitale à l’échelle du continent d’une part et à sa substitution selon les législations de chaque pays par des sanctions plus adéquates ».

Pour ce qui est du Bénin, il est logé à l’enseigne des pays respectueux de la vie humaine. Depuis 2012, il est le 17è Etat africain abolitionniste et le 77è au niveau mondial. Les travaux des experts réunis à Cotonou seront meublés par des échanges d’expériences via l’exposé de chaque pays, des travaux en groupe, des ateliers thématiques et des travaux en commission.

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