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La Presse du Jour N° 2169 du 4/7/2014

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Velléités des dirigeants africains de s’éterniser au pouvoir : la révision opportuniste de la Constitution à nos portes
Publié le samedi 5 juillet 2014   |  La Presse du Jour




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Le Togo vient de modifier sa Constitution en faveur du président de la République. Désormais, Faure Gnasingbé pourra faire le nombre de mandats qu’il veut à la tête de son pays. Une menace qui guète aussi le Bénin.
Feu vert pour Faure Gnasingbé pour s’éterniser au pouvoir au Togo. Le Parlement togolais a opté pour le maintien de la non-limitation du mandat présidentiel. 63 des 93 députés ont voté pour que cela en soit ainsi. C’est là une œuvre des députés favorables au président en place. Des 63 députés, 62 viennent du parti présidentiel, l’Union pour la République (UNIR). Incontestablement, l’enfant est sur la même lancée que son feu père. Avec ce vote, Faure Gnasingbé peut se présenter autant de fois qu’il voudra à la présidentielle de son pays. La même menace plane sur le Bénin depuis quelques mois. Depuis sa réélection, le président Boni Yayi a clairement affiché son envie de réviser la Constitution du Bénin, même s’il refuse que c’est une révision opportuniste pour rester au pouvoir après le 6 avril 2016. La bataille est lancée entre anti et pro-révisionnistes. Pour l’instant, l’on ne sait quel sort subira la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Puisque la 6è législature de l’Assemblée nationale semble être réticente au projet, des dispositions seraient en train d’être prises pour donner la majorité au pouvoir en place à la prochaine législature ; alors, les jeux seront facilement faits. Mais on n’en est pas encore là…
La Rdc, le Congo, le Burkina Faso…
Le Parlement du Togo a tranché et a eu gain de cause en faveur du président de la République. On est dans l’expectative au Bénin. Mouvance au pouvoir et opposition s’affrontent en ce moment sur le même sujet au Burkina Faso, en République démocratique du Congo (Rdc) et au Congo Brazzaville. Les débats font rage. Les opposants soupçonnent les gouvernants de révision opportuniste de la Constitution. Blaise Compaoré, Denis Sassou-Nguessou et Joseph Kabila s’en défendent. Seulement, il est désormais difficile de les croire. Ainsi va la démocratie en Afrique. Dommage et triste !
Le message de Holo à Yayi
En installant les membres de la Commission électorale nationale autonome permanente (Céna) le mercredi 02 juillet 2014, le président de la Cour constitutionnelle a rappelé l’article 47 de la Constitution du Bénin qui doit faire un pique dans les oreilles des partisans d’un troisième mandat du chef de l’Etat en place. Aujourd’hui, personne autour du président de la République n’a le courage de dire son opposition à l’idée de voir Boni Yayi rester au pouvoir après le 6 avril 2016. A entendre les messages de soutien au chef de l’Etat, l’on a bien du mal à croire le contraire. Soupçonné, Yayi aussi clame à la face du monde qu’il n’a nullement l’intention de s’éterniser au pouvoir. Toutefois, il est utile de rappeler aux uns et autres les dispositions constitutionnelles qui ne permettent pas au président de la République du Bénin d’aller au-delà de deux mandats. C’est ce qu’a fait Pr Théodore Holo lorsqu’il invitait les nouveaux membres de la Céna à organiser les futures élections à bonnes dates. «(…) Les élections législatives ne sont pas plutôt terminées que vous devrez déjà vous remettre à l’ouvrage pour organiser l’élection présidentielle dans le respect de la Constitution qui dispose en son article 47 que « le premier tour du scrutin de l’élection du Président de la République a lieu trente jours au moins et quarante jours au plus avant la date d’expiration des pouvoirs du Président en exercice» qui intervient le 5 avril 2016 à minuit, et aussi dans le respect de l’article 42 de la Constitution qui prescrit que «Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels». « C’est dire donc, Madame et Messieurs les membres de la Céna, que rien ne saurait justifier le report de ces deux élections capitales qui constituent les moments forts de notre vie démocratique depuis les premières consultations électorales législatives et présidentielles de 1991», a dit Théodore Holo, président de la Cour constitutionnelle du Bénin. Voilà qui est clair. Les partisans d’une révision opportuniste de la constitution sont prévenus.

Jean-Marie Sèdolo et Grégoire Amangbégnon

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