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« Pour l’Alliance ABT, il faut aller plus loin en priorisant les entreprises nationales » Assan Séibou, ancien député
Publié le dimanche 6 juillet 2014   |  24 heures au Bénin


La
© Autre presse par DR
La 3ème Conférence publique de l’Alliance ABT


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Assan Séibou, ancien député et membre de l’Alliance ABT s’intéresse ici aux résultats de la table ronde de Paris. S’appuyant sur la position de sa formation politique, il indique que les financements promis sont encadrés par de nombreuses conditionnalités. Comme l’Alliance ABT, il suggère de prioriser les entreprises béninoises lorsqu’il sera question de l’exécution des marchés liés à ces financements.

Que pensez-vous de la tenue récente de la table ronde de Paris

Assan Séibou : Comme vous le savez déjà, l’Alliance ABT à laquelle j’appartiens, a salué la tenue de cette table ronde. Elle vient à point nommé pour trouver des ressources afin de réaliser les grands projets structurants qui sont dans le pipeline du gouvernement depuis des années. Nous nous en réjouissons parce que si nous encourageons le gouvernement à réaliser ces projets, nous savons qu’ils permettront de réduire la pauvreté et de résorber le chômage endémique chez nous.

On remarque pourtant que les investisseurs privés béninois ont été absents à ce grand rendez-vous…

Bien sûr, il faut déplorer cette absence. A l’Alliance ABT, nous pensons intimement que le développement du Bénin ne peut et ne doit se faire que par les Béninois. J’ai vu certains opérateurs économiques nationaux à Paris, mais j’ai constaté aussi que le patronat a sorti un communiqué pour dire clairement son désaccord. Ce qu’il y a c’est que nous avons intérêt à ce que les entreprises béninoises participent à la construction de notre pays. C’est ce qui va permettre d’embaucher nos jeunes diplômés. Et c’est ce qui donnera à nos entreprises l’expérience dont elles ont besoin pour améliorer leurs performances. Toute autre politique est une marche à reculons, et nous pensons qu’il faudra tout faire pour corriger le tir. Mais lorsque je regarde les promesses qui ont été faites à Paris, je remarque qu’elles sont surtout le fait des organismes internationaux. A 90% au moins, les promesses de Paris proviennent de la Banque Mondiale, du FMI, de la BIDC, de la BOAD, etc. Donc, ce ne sont pas des organismes bilatéraux mais multilatéraux. A cet égard, il y a une chance que les entreprises béninoises trouvent leurs comptes en soumissionnant aux appels d’offres qui seront lancés. C’est là où tous nous devrons nous battre, c’est là où le patronat lui-même devra se battre pour que les projets soient prioritairement réalisés par des nationaux. Une analyse minutieuse de la liste des projets montre que la plupart d’entre eux sont déjà attribués à des étrangers.


En êtes-vous sûr ?

Prenons le cas du projet Epine Dorsale concernant le volet de la réhabilitation des rails, qui figure parmi ceux présentés par l’Etat. Nous savons que c’était attribué à l’entreprise Petrolin qui appartient à Samuel Dossou avant d’être attribué à nouveau sur fond de polémique à Bolloré qui est une entreprise française. Si nous ne prenons garde, nous risquons de faire face à des procès interminables qui vont même bloquer le projet. Puisqu’il faut craindre des grincements de dents ou des peaux de banane sur d’autres par des Béninois mécontents, nous pensons que c’est à ce niveau que se trouve le véritable challenge de l’après-table ronde. Et nous devrons tous nous y mettre. Parce que ces promesses sont importantes pour notre pays et devrons profiter nécessairement aux entrepreneurs béninois. La deuxième raison c’est qu’en définitive, ce sont des dettes que nous devrons rembourser, ce sont des dettes que nos enfants et nos petits enfants vont rembourser un jour. Si le Bénin ne priorise pas ses propres entreprises, il aurait trouvé le plus sûr moyen de rapatrier encore tous ces fonds vers l’extérieur. C’est ce que pense l’Alliance ABT.

A partir de quand pensez-vous que les fonds promis seront disponibles ?

Attention ! De la promesse à la disponibilité des fonds, il y a encore un long chemin à parcourir. Ces promesses ne sont pas encore des engagements. Avant qu’elles ne deviennent des engagements de ces organismes, il faut que leurs organes délibérants siègent d’abord. Les organes délibérants, ce sont les conseils d’administration. Et les conseils d’administration ne peuvent pas siéger et délibérer que sur des dossiers finalisés alors que pour certains projets, il a été mentionné que l’étude n’est pas encore faite. C’est pour cela qu’il faut se réjouir de l’annonce qu’a faite le gouvernement de mettre en place un comité de suivi chargé de veiller à ce que les assises de Paris ne soient pas lettres mortes. A ce niveau, il faut s’interroger sur les conditionnalités que toutes ces institutions et tous ces organismes bilatéraux ont posées ou vont poser à notre pays avant de financer ces projets.

Justement, êtes-vous sûr que ces fonds seront bien gérés ?

Ces fonds doivent être bien gérés. Je parlais tantôt des conditionnalités. En réalité, cet argent, ce sont des prêts qu’on nous fait, mais des prêts conditionnés. Ne vous en faites pas, la Banque Mondiale a déjà posé certaines conditions parmi lesquelles l’organisation à bonne date des élections et la bonne gouvernance. L’Alliance ABT pense que ce sont là les conditions sine qua non de la réussite de la table ronde pour aujourd’hui et pour demain. Nous n’aurons même pas le choix, parce que ces institutions n’ont pas l’habitude de faire des cadeaux aux Etats qui gèrent mal. Mais nous veillerons tous au grain.

Propos recueillis par la rédaction

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