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Les magistrats dans le collimateur du pouvoir
Publié le lundi 7 juillet 2014   |  24 heures au Bénin


Bénin
© Autre presse par DR
Bénin : les autorités appelées à sursoir à l`étude du projet de loi portant interdiction de droit de grève aux magistrats


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Il s’agit d’une monstruosité, d’une chose sotte et aveugle, une chose en dehors de tout bon sens, de toute vérité, de toute justice, une chose qui nous ramènerait à des siècles en arrière : retirer le droit de grève aux magistrats. Après les douaniers, le gouvernement veut réduire les magistrats au silence.

Faire d’eux des plantons de la République, de purs exécutants qui devront lever leur doigt avant de parler. Le plus extraordinaire, là où la farce devient inévitablement drôle est que le gouvernement se donne la prétention de faire une œuvre indispensable et saine.

Or, ce gouvernement qui arrache un à un les acquis démocratiques est issu des plus troublantes élections de l’ère démocratique du Bénin.

Pourtant, il ne s’embarrasse pas à se mettre dans les costumes de citoyens exemplaires capables de valider le vécu des autres. Le minimum démocratique pour un pays n’est même pas assuré. Incapable d’organiser les élections, le gouvernement refuse à la constitution d’exister mais cherche à faire la loi à la République.

Mais il suffit de regarder ceux qui veulent donner des leçons de vertus aux magistrats pour découvrir le pot aux roses. Quelques acariâtres à la solde du pouvoir, des repris de justice, des divorcés sociaux réfugiés à l’assemblée nationale, des hommes aux passés troubles et aux présents indécents. Comme s’il suffisait d’être député pour être un homme honnête et de justice et s’élever au rang de citoyen d’honneur. Quelle triste démocratie ! Mais dans quelle République sommes-nous ?

Où des députés sont achetés comme de petits pains, vendus pour des miettes, de petites gens sans élégance, des parasites honteux, des hommes sans talent qui, pour de simples pourboires sont prêts à détruire ce que dix millions de citoyens ont construit avec grande peine. Des députés à l’immoralité parfumée, auparavant réduits à l’expression de la misère humaine, qui ont trouvé en la politique, une occasion d’exhiber leur bas instinct.

« Plus l’eau est trouble, plus la pêche est abondante ». Pourtant dit-on, les députés gagneraient près de dix millions à l’année, le salaire minimum de près de trois cents Béninois payés au Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG). Le gouvernement semble tenir le parapluie à la mafia politique, à la racaille, aux énergumènes qui narguent le peuple et ses institutions sous prétexte qu’on est au pouvoir.

Dans un pays plus crédible, certains parmi les signataires du projet de loi ne seraient même pas acceptés plantons à l’assemblée. Or au Bénin, tout est permis. Le cochon se plaint de l’insalubrité de la maison du mouton. L’Assemblée nationale ne devrait pas être une usine de recyclage d’intellectuels usés où les signatures sont vendues aux enchères aux plus offrants, mais un endroit de débats constructifs par de braves gens, des représentants dignes du Bénin, travaillant à la seule prospérité du pays et d’assurer sa grandeur.

Qu’on arrête donc d’affabuler, vouloir jeter le magistrat en pâture au nom d’une supposée paix sociale ou le mettre sous clé ne fera qu’affaiblir beaucoup plus une démocratie déjà vidée de sa sève. Pour le gouvernement comme les magistrats les comptes à rendre, les droits et devoirs sont les mêmes. La solution au bras de fer récurrent entre le pouvoir et la maison justice est bien connue. Il ne s’agit que de respecter les textes et règles de chaque association professionnelle et d’honorer les promesses et engagements éventuels.


Jules Djossou



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