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La Presse du Jour N° 2170 du 7/7/2014

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L’honorable Karimou Chabi Sika Orou au sujet de la loi sur la magistrature : « La procédure ira à son terme »
Publié le lundi 7 juillet 2014   |  La Presse du Jour


Karimou
© Autre presse par DR
Karimou Chabi Sika


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« En matière de justice, après Dieu, c’est le juge. J’ai le sentiment que tous les magistrats n’ont pas conscience de la portée spirituelle de leurs fonctions. « C’est par ces propos que le député Karimou Sika CHABI OROU justifie le ciblage des magistrats par la proposition de loi visant la suppression du droit de grève aux juges béninois.
Honorable CHABI Sika, qu’est-ce qui est réellement mis dans le texte de loi querellé?
C’est une proposition de loi qui modifie l’article 18 de la loi portant statut de la magistrature. Les anciennes dispositions consacrent le droit de grève aux magistrats. Les nouvelles tendent à ôter ce droit de grève. La question bête qui en découle est de savoir pourquoi une loi vient donner ce droit de grève aux magistrats alors que la Constitution elle même l’a consacré. C’est parce que la constitution donne au législateur le droit de confirmer, de restreindre ou de supprimer ce droit. Le législateur qui l’a donné le reprend.
Quelle lecture faites-vous de la contestation dont est objet votre démarche?
Elle est corporatiste. Elle défend les intérêts d’une corporation et non un intérêt général. C’est le rôle premier de tout syndicat.
Avez-vous été surpris par la réaction des magistrats?
Non !
Et pourquoi avoir ciblé les magistrats ?
À cause de la fonction. En matière de justice, après Dieu, c’est le juge. J’ai le sentiment que tous les magistrats n’ont pas conscience de la portée spirituelle de leurs fonctions. J’ai le profond sentiment que je contribue à leur rendre un service spirituel dont ils n’ont pas conscience.
La douane Béninoise est la première structure à se voir retirer l’exercice du droit de grève, aujourd’hui la justice. Est-ce à dire que la liste est extensive comme le craignent certains?
On ne privera jamais les enseignants par exemple du droit de grève. Mais les agents de santé ne peuvent pas croire à une grève sans service minimum. Le législateur béninois ne participera pas à des assassinats passifs.
La proposition de loi est préjudiciable à la constitution, notamment à son article 31, qu’en dites-vous?
Aucun magistrat sérieux ne peut croire que la proposition de loi viole l’article 31 de la constitution. Je vous demande de vous référer à la jurisprudence de la Cour constitutionnelle.
Votre proposition de loi et la séparation des pouvoirs sous un régime démocratique comme le nôtre. La loi, une fois votée, peut affaiblir le pouvoir judiciaire. Votre réaction?
Merci pour cette question. Les magistrats défendent la séparation des pouvoirs. C’est-à-dire que les magistrats jugent et les députés légifèrent. Ensuite, ils défendent l’indépendance de chaque institution. C’est-à-dire qu’aucun député ne peut aller dicter aux magistrats comment ils doivent juger. Monsieur le journaliste, trouvez-vous logique que les magistrats viennent dire aux députés comment ils doivent voter les lois? Pourquoi deux poids une mesure? Les magistrats ne doivent pas oublier la noblesse de leur fonction et son fondement: la justice. Aucun manteau de syndicaliste ne l’autorise. Il y a une primauté. Ils sont magistrats avant d’être syndicalistes. Ils ne sont pas syndicalistes puis magistrats!
Qu’en est-il de la procédure parlementaire ?
Elle suit son cours normal. Vous savez, l’obstruction parlementaire fait partie intégrante du parlementarisme. Donc nous sommes en plein dans le jeu parlementaire.
Comment vous vous expliquez les désistements des signataires! Trois déjà, ça fait beaucoup non?
Les désistements ? J’avoue ne pas comprendre grand-chose à cela. Il paraît que pour signer on prend deux millions et qu’il y a un autre circuit où pour retirer la signature c’est vingt millions. Tout ça, c’est de la diversion. Pour que la proposition de loi soit recevable et valable, il faut juste une seule signature. Ceux qui s’offrent pour payer les retraits de signature ont encore du pain sur la planche pour invalider la proposition de loi. Nous sommes en train de les pister pour les confier aux magistrats. J’espère que le moment venu, les magistrats ne diront pas qu’ils sont en grève.

A quoi les Béninois doivent-ils s’attendre ?

Il y a deux groupes de Béninois. Ceux qui pensent que le plus important c’est la grève intempestive et illimitée des magistrats. Ceux-là ne savent pas que le droit de grève des magistrats n’est pas un droit absolu, il peut être suspendu ou supprimé lorsqu’il vient en concurrence avec des droits absolus. De l’autre côté, ceux qui tiennent à concilier le droit de grève des magistrats, qui n’est pas un droit absolu, et les droits absolus à la justice et à la liberté. Les droits à la justice et à la liberté sont des droits absolus. Je suis du deuxième groupe.
Propos recueillis par Dieudonné Mètonou (Radio Hémicycle)

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