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Le Matinal N° 4387 du 9/7/2014

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Ennuis politico-juridiques pour le député de la 8ème circonscription électorale: Rachidi Gbadamassi victime de ses propres coups
Publié le mercredi 9 juillet 2014   |  Le Matinal


Rachidi
© Autre presse par DR
Rachidi Gbadamassi


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Le député de la 8ème circonscription électorale, Rachidi Gbadamassi est dans de beaux draps. En cherchant à tout prix à plaire au Président Yayi Boni, il tombe dans son propre piège et se retrouve face à d’énormes ennuis politico-juridiques. Les derniers développements de l’affaire relative à l’assassinat du juge Coovi l’accablent et interviennent à un moment où la proposition de loi portant suppression du droit de grève aux magistrats dont il est l’initiateur provoque l’indignation générale.

Ça va mal, très mal chez Rachidi Gbadamassi. A l’origine de la loi portant suppression du droit de grève aux magistrats en République du Bénin, il doit affronter la justice dans le dossier relatif à l’assassinat du juge Séverin Coovi. Plus que quiconque, il est en conflit avec les travailleurs de l’appareil judiciaire. Ce n’est pas aujourd’hui que ses ennuis ont commencé. Le député s’est brusquement retrouvé dans le viseur du chef de l’Etat pour avoir rendu visite à Patrice Talon dans la capitale française Paris. Un acte que Yayi Boni n’a pas vu d’un bon œil. Selon des informations, pour avoir rencontré dans l’Hexagone l’ennemi n°1 du chef de l’Etat, Rachidi Gbadamassi risquait de le payer gros. Craignant des représailles du président de la République, le député tente par tous les moyens de séduire Yayi Boni. Il a multiplié les opérations de charme en direction de ce dernier. Au nombre des actes posés dans ce sens, il y a cette loi portant suppression du droit de grève aux magistrats. Rachidi Gbadamassi en est l’initiateur. Il offre ainsi une aubaine au chef de l’Etat qui s’y est engouffré en espérant que le vote de ce texte lui permettra de casser les grèves dans le milieu judiciaire et d’avoir la paix. Mais cette idée est loin d’être une victoire. Avant ce débat qui fait grand bruit aujourd’hui, Rachidi Gbadamassi s’était déjà illustré dans des déclarations fracassantes à Bembèrèkè lors d’un meeting de remerciement de Garba Yaya, nouveau directeur de cabinet du ministre de la Communication. Il avait indiqué que le K.o sera encore au rendez-vous à la présidentielle de 2016 et que cette victoire viendra du camp de Yayi Boni. Ces propos n’avaient que pour objectif de montrer au président de la République qu’il ne l’a pas lâché et qu’il reste un fidèle allié. De plus, l’ancien maire de Parakou, certes connu pour ses œuvres de bienfaisance s’est également montré un peu plus entreprenant sur ce terrain. Devant les populations, il déclare que les actes qu’il pose sont l’œuvre du président de la République. L’homme a retrouvé toute sa verve ces derniers temps pour tout simplement s’offrir les bons offices du Chef de l’Etat. Malheureusement, les choses vont très mal pour lui. A commencer par le rebondissement de l’affaire de l’assassinat du juge Séverin Coovi dans laquelle, un témoin vient de faire un témoignage accablant contre sa personne (Lire Le Matinal du 08 juillet 2014). Un élément sans doute capital pour aider la justice à faire la lumière sur ce dossier. Ce témoignage sera-t-il considéré comme une "pièce à conviction" par le Tribunal ? Toute la question est à ce niveau. Et si, les faits allégués étaient avérés, l’horizon s’assombrirait pour le député. Cela tombera très mal pour lui, puisque les Magistrats ne lui pardonneront pas son initiative à l’Assemblée nationale pour leur ôter le droit de grève.

Positionnement sur la liste-Fcbe

Pourquoi Rachidi Gbadamassi cherche-t-il à être forcément un allié politique du Président Yayi Boni quand on sait que celui-ci ne veut visiblement plus le sentir dans son entourage après avoir su qu’il a rencontré Patrice Talon ? Conscient de la réalité, le député de la 8ème circonscription électorale fait des pieds et des mains pour être positionné sur la liste-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent) aux élections législatives de 2015 afin de se prémunir des garanties pour faciliter sa quatrième réélection consécutive aux députations. En 2007, l’Honorable Gbadamassi a été élu sur la liste-Upr (Union pour la relève) de Issa Salifou. En 2011, après avoir spectaculairement viré dans la mouvance, il a été tête de liste-Fcbe. Ce qui lui a assuré brillamment sa troisième élection au Parlement. Aujourd’hui, avec la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) à polémique, l’ancien maire de Parakou ne compte plus sur ses propres forces pour retourner à l’Assemblée nationale sans la liste-Fcbe. C’est une véritable équation difficile à résoudre. A cet effet, il joue toutes les cartes pour gagner la confiance du Chef de l’Etat. Mais, très attaché à sa révision de la Constitution, le Président Yayi Boni ne mise pas sur des députés de la trempe de Rachidi Gbadamassi qui pourraient le trahir après leur réélection. Et, sans encore obtenir gain de cause auprès de son mentor, il retombe dans le collimateur de la justice béninoise avec le rebondissement de l’affaire Coovi. Ce faisant, M. Gbadamassi traverse sans doute l’un des moments difficiles de son aventure politique.

Jules Yaovi Maoussi

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