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Suspension de la fourniture de l’eau potable à Attogon
Publié le jeudi 10 juillet 2014   |  24 heures au Bénin


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© Autre presse par DR
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Les populations de l’arrondissement d’Attogon peuvent désormais pousser un ouf de soulagement. La Sbee a remis à sa place, le disjoncteur de son compteur qui alimente le réseau d’adduction d’eau potable de la localité, dès ce mercredi soir, pour permettre à la population d’avoir accès à l’eau potable surtout en ces temps difficiles marqués par la propagation de l’épidémie de choléra dans la région (déjà 18 morts à Toffo, et des cas signalés à Lon -Agonmey, à Allada).

C’est ce qu’il faut retenir essentiellement de la séance de travail que le Préfet des Départements de l’Atlantique et du Littoral a eu avec les membres du comité de gestion de l’adduction d’eau villageoise (AEV) d’Attogon, le chef d’arrondissement, des cadres de la mairie d’Allada, le chef d’agence Sbee, des sages, notables et représentants de jeunes d’Allada centre et d’Attogon.

Il s’est agi d’une séance de clarification qui a permis au Préfet Placide Azandé de connaître les vraies raisons de la coupure de la fourniture de l’eau potable aux populations en raison du disjoncteur de la Sbee enlevé pour non paiement de factures évaluées à 3.419.272 F Cfa au titre de la période d’août 2009 à mars 2014.

Interpellé sur la gestion qui est faite de l’adduction d’eau villageoise (AEV) d’Attogon centre, ses responsables ont apporté leur part de vérité. Ils estiment que les impayés de factures de la Sbee s’expliquent par le non recouvrement de l’exploitation de l’adduction d’eau villageoise (AEV) évalué à plus de 5 millions de F Cfa. « On apurait un peu un peu nos dettes à la Sbee. Mais à partir de septembre 2012, on a plus rien payé », a indiqué le président du comité de gestion de l’adduction d’eau villageoise (AEV) d’Attogon centre.

Mais pour le chef service technique de la Mairie, Fortuné Guédou, ces arguments sont « fallacieux », ne tiennent pas debout. D’entrée de jeu, il a remercié le Préfet qui s’est autosaisi du dossier afin de sauver les populations. Ensuite, il a déclaré que les problèmes d’Attogon par rapport à la gestion de l’adduction d’eau villageoise (AEV) datent de plus de 8 ans et s’expliquent par la mauvaise gestion, la dilapidation des fonds issus de son exploitation. Le réseau, a-t-il poursuivi, n’est pas entretenu ; les fonds de son exploitation sont utilisés à d’autres fins.

Le chef service de la planification de la mairie, Amnock Akpo, a abondé dans le même sens, affirmant que le comité de gestion a fait preuve de mauvaise gestion. « Il n’a pas voulu faire le point de sa gestion à la mairie. Il a fallu que les membres du comité soient interpellés à la compagnie de gendarmerie avant que nous ayons un point fantaisiste. Le comité a bien de l’argent dans son compte. Pendant qu’il ne payait pas ses factures à la Sbee, il allait à la Clcam pour retirer des millions qu’ils ont su dilapider.

Le dernier retrait est évalué à 3 millions », a-t-il souligné, avant de faire savoir que les 33 millions « dilapidés » n’ont pas servi à la cause de la communauté. « Ils ont pris des fonds publics pour s’entretenir (primes et autres avantages) et construire de prétendues infrastructures sociocommunautaires alors même qu’ils ne sont pas habiletés à le faire. Même le chef d’arrondissement a pris de l’argent. Les procès verbaux sont là.

Et ce sont des primes exorbitantes, des heures supplémentaires de réunions sont aussi payées aux membres du comité pendant qu’ils sont incapables de payer la Sbee. Résultat : la Sbee a enlevé son disjoncteur et les populations n’ont plus accès à l’eau potable depuis une semaine, dans un environnement de choléra », a-t-il révélé.


La Mairie rend donc responsable Georges Anato Délé de la situation. Ce dernier a reconnu être bien au courant de la gestion qui est faite des fonds issus de l’exploitation de l’adduction d’eau villageoise (AEV), simplement en tant que chef d’arrondissement.


Lorsque le Préfet a demandé au chef d’arrondissement sur quelle base légale et sur les instructions de qui lesdits fonds ont été ainsi gérés, il a laissé entendre qu’il n’a jamais donné de l’ordre au comité de gestion de dilapider les fonds mais qu’il a reçu « l’autorisation » du député Lucien Kokou Houngnibo, alors maire d’Allada, suite à une séance de travail tenue dans son bureau.

« A un moment donné, je ne suis plus associé à la gestion du comité, je ne vise plus ses documents », a-t-il déclaré pour clamer son innocence. « Je ne peux pas dire que je ne suis pas impliqué dans la gestion du comité. Je suis au courant, mais je ne suis responsable de rien.

Le problème date avant ma prise de service. Et ce que nous avons fait dans le cadre de la gestion de l’adduction d’eau villageoise d’Attongon, nous avons eu le feu vert de l’ancien maire Houngnibo. J’ai le document », a déclaré haut et fort Georges Anato Délé. Mais les troublantes révélations des cadres de la mairie et des représentants des populations d’Attogon l’ont confondu.

Les sages l’ont notamment accusé et le rendent responsables des déconvenues que pourraient engendrer cette situation. « L’épidémie de choléra est déjà à nos portes. 18 morts déjà enregistrées. Nous sommes obligés de boire l’eau non potable. Nous ne savons pas encore ce qui nous attend. Pour nous, populations d’Attogon, c’est le chef d’arrondissement qui est responsable de la situation. Sur la radio Alliance Fm, il a reconnu les faits et s’est dit prêt à mourir pour devenir le Mandela d’Attogon et que personne ne peut lui demander des comptes », a fait savoir l’un des sages présent.

Il faut préciser que le trésorier du comité de gestion de l’adduction d’eau villageoise (AEV) a contesté le point des factures impayées fait par le chef d’agence de la Sbee.

Après avoir écouté les uns et les autres, le Préfet Placide Azandé a relevé des actes de mauvaise gestion « qui ne resteront pas impunis ». Il a rassuré les populations que la lumière sera faite sur la gestion des 33 millions de F Cfa. « L’accès à l’eau potable des populations est une préoccupation majeure pour le chef de l’Etat.

Son engagement quotidien est ferme pour que toutes les localités du Bénin soient couvertes. Dès lors, aucune action visant à priver les populations de l’eau potable ne serait être tolérée. Elle sera découragée. Le comité doit fidèlement rendre compte de sa gestion.

On saura qui est qui et qui a fait quoi.

C’est clair. Mais en attendant, il nous faut agir très vite pour sortir les populations de ce calvaire. Tout un arrondissement sans l’eau potable, ce n’est pas bien pour l’image de la commune », a-t-il martelé.

Au regard de la gravité de la situation et de l’urgence pour sauver les populations, le chef d’agence de la Sbee à Allada a pris le ferme engagement de remettre à sa place le disjoncteur pour ramener le courant afin de relancer le fonctionnement du réseau d’adduction d’eau villageoise.

Sur place, il a appelé au téléphone ses collaborateurs pour la matérialisation de son engagement. Vendredi prochain, toutes les parties se retrouveront à la mairie d’Allada pour accorder leurs violons sur le point des factures impayées de la Sbee et sur les voies et moyens appropriés à prendre pour régler dans un délai très court le montant dû à la Sbee. « Nous allons passer après à une autre étape qui consistera à situer les responsabilités.

Les structures compétentes de la République prendront le dossier en main pour la manifestation de la vérité », a rassuré le Préfet Placide Azandé avant d’appeler à la paix, à l’unité et à la cohésion. Tous ses invités, notamment les sages et notables et les représentants des jeunes, l’ont remercié pour son geste qui a permis de décanter la situation.

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