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La construction du siège du FNM : Un naufrage financier à éviter à tout prix
Publié le lundi 13 mai 2013   |  24 heures au Bénin




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Dans un article en date du 6 mai, votre journal écrivait avec titre à la une ceci : Construction du siège du FNM : Un éléphant blanc en gestation.

Dans cet article, il a été révelé certains aspects opaques du chantier à savoir : Le manque de panneau de signalisation pour un immeuble de type R+4 ; l’absence de matériels adéquats sur le terrain, l’oisiveté des ouvriers sur un chantier en phase de démarrage, l’anonymat autour du nom des entreprises adjudicataires des différents lots du projet etc…


Faisant suite à ces différentes préoccupations, il ressort des récentes investigations menées, ce qui suit :

Dans le souci de s’offrir un immeuble digne de son statut, le Fonds National de Micro Finance (FNM) a fait recours à un maître d’ouvrage délégué afin d’avoir son siège construit et livré clé en mains. Pour l’instant, le nom du maître d’ouvrage délégué retenu dans le cadre de ce chantier n’est toujours pas révélé. Ce dont on est certain, c’est que cette structure ne dispose pas de l’expertise des sociétés comme l’Agetur, l’Agetip, la Serhau Sa etc….. Elle pourrait être de création récente.

Selon nos enquêtes, l’architecte ayant conçu le projet d’un coût global de quatre milliards, est le même qui construit actuellement, le siège d’une banque dans plusieurs pays africains. Débordé, ce dernier consacre peu de temps à ce projet. Certes, il envoie ses collaborateurs prendre part aux différentes réunions. Mais au finish, personne ne prend de décisions sans le retour du patron. En conséquence, le chantier tourne au ralenti. Un grand retard sur le chronogramme préétabli est ainsi observé. Ce qui à terme va affecter le coût du projet.

Un mauvais départ

Selon nos sources, tous les lots du chantier ne sont pas encore attribués à ce jour. C’est ce qui justifierait l’absence du panneau de signalisation sur le chantier ont déclaré quelques employés du FMN interrogés.

Seul, le marché du gros œuvre est attribué à une entreprise dont le promoteur est membre influent d’un parti politique proche du pouvoir. Au niveau de l’expertise de cette entreprise, il ressort que cette dernière a quelques éléphants blancs à son actif. Les travaux de pavages de route qu’elle a réalisés font partie des plus mauvais de la ville de Cotonou. Il en est de même pour le chantier d’un ministère qui est resté inachevé depuis plus de cinq ans.

En procédant à l’attribution du marché des gros oeuvres, comme l’affirment les personnes interrogées, le maitre d’ouvrage délégué a commis une erreur lourde de conséquence que l’Agetur, la Serbau et autres ne pourront jamais commettre. En matière de travaux publics, tout démarrage de chantier n’est possible que quand toutes les entreprises retenues apres le dépouillement des offres sont connues. Ce qui n’est pas le cas sur le site actuellement.

La coordination de ce chantier pose déjà un problème et on se demande comment les réunions de chantier sont organisées ?

Le projet de la construction du siège du FNM est donc mal parti. De ce fait, la question se pose alors de savoir pourquoi a-t-on démarré les gros oeuvres en attendant l’attribution des autres lots du chantier ? Sur quelle base l’avance de démarrage a été débloquée et pourquoi les travaux piétinent-ils avec des ouvriers oisifs et sous équipés sur un chantier de quatre milliards ?

Renchérissement du coût du projet

D’une manière générale, et c’est souvent le cas dans ce type de marché, un mauvais départ entraine soit un abandon du chantier, soit un renchérissement du coût des travaux.

Dans son état actuel, les travaux de construction du siège du FNM, risque de coûter plus chers que le montant initial. Au lieu de quatre milliards prévus au départ, ce projet risque de revenir au FNM à sept voire huit milliards si le chronogramme des travaux n’est pas respecté dans les délais.

L’augmentation du prix du ciment et celui des matériaux de construction dans le temps sont de nature à alourdir le budget initial de ce projet.

Dans tous les cas, l’augmentation du prix des matériaux de construction, conduit souvent au blocage du chantier. Les entreprises sont alors tenues chaque fois de renégocier leur contrat. Il s’en suit alors un cycle suspension des travaux avec comme conséquence, abandon de chantier ou livraison tardive de l’immeuble avec une note salée pour le maître d’œuvre.

Dans sa configuration actuelle, la construction du siège du FNM risque de ne pas échapper à cette règle.

Un blocage à dessein

Selon quelques spécialistes des travaux publics, les mauvais départs qu’on observe dans ces genres de chantier sont orchestrés artificiellement et participent d’une stratégie savamment conçue pour se faire du beurre.

En effet, compte tenu du non respect des délais contractuels contenus dans le dossier d’appels d’offres, le maître d’ouvrage est souvent amené à résilier son contrat avec le maître d’ouvrage délégué et les entreprises de départ. Le chantier est alors mis en régie. C’est à dire qu’on fait recours à d’autres entreprises pour achever les travaux. Ces nouvelles entreprises sont ensuite payées directement par le maître d’ouvrage sur une simple présentation de factures et sans aucun contrôle.

La suite est connue. Reprises fantaisistes des travaux, surfacturation tout azimut, travaux fictifs etc...Si rien n’est fait, le projet de construction du siëge du FNM sis à Houeyiho risque d’être un éléphant blanc.

C’est pourquoi, le directeur général du FNM dont le dynamisme est connu de tous, est invité à éviter ce naufrage architecturo-financier à sa structure compte tenu de la place stratégique qu’occupe cette structure dans le dispositf de lutte contre la pauvreté du chef de l’Etat.

Jean Tonon

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