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La Presse du Jour N° 2171 du 9/7/2014

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Correction de la Lépi et péril sur la démocratie béninoise : Antoine Détchénou et le Front citoyen sonnent la grande mobilisation
Publié le vendredi 11 juillet 2014   |  La Presse du Jour




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Le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques (FCSAD) que préside le Professeur Antoine Détchénou est décidé à aller au bout de son combat contre l’opération qui se déroule en ce moment relativement à la correction d’une Liste électorale permanente informatisée (Lépi) qui n’existe pas. Hier, jeudi 10 juillet 2014, il a organisé au Chant d’oiseau à Cotonou un atelier pour mettre l’accent sur le danger qui se profile à l’horizon si rien n’est fait pour arrêter la supercherie actuellement en cours au Cos-Lépi.

Cet atelier qui a enregistré la participation de plusieurs personnalités politiques et de la société civile se veut, a dit le Président Détchénou, un creuset pour faire la lumière sur les insuffisances de la Lépi, ses lacunes graves et engager dès à présent des actions concrètes en vue de barrer la route au K.O qui se prépare.
Dans son discours, le Président du FCSAD n’y est pas allé du dos de la cuillère. Il a mis chacun devant ses responsabilités. Mais avant, il a rappelé les actions déjà menées par sa structure et qui ont connu des fortunes diverses. D’un séminaire à un autre et d’un colloque à un autre, le Front du Professeur Détchénou n’a cessé de donner l’alerte. En décembre 2012 déjà, il a réclamé sans succès l’audit technique et financier de la Lépi. En mars 2014, le Front a dénoncé le Cos/Lépi qui, selon lui, ne peut pas corriger l’introuvable Lépi. « Cette appréciation de la vanité de toute correction de la Lépi s’inscrivait dans la logique du séminaire d’octobre 2013 où le Front citoyen a élaboré une alternative à la Lépi et donc à un approfondissement de sa pensée sur la Lépi », a ajouté le Président Détchénou dont la structure voulait éviter une mort programmée de la démocratie.
Mais malheureusement, a poursuivi le Président Détchénou, cette mort programmée est presque certaine avec la sacralisation par l’actuelle Cour Constitutionnelle du Bénin de la loi fondatrice de la Lépi qui n’est qu’une loi ordinaire pouvant être abrogée par une autre loi ordinaire. En agissant comme elle l’a fait, a dit le Président du FCSAD, la Cour Constitutionnelle a offert au gouvernement un argument massif pour s’engager dans la grande imposture des élections, et cela pour rééditer un K.O à tout point semblable à celui de la présidentielle de 2011.
Il n’y a pas de Lépi
Il n’y a pas de Lépi, a soutenu le Président Détchénou dans son discours. Il a ajouté que les documents actuellement stockés au CNT sont faux et truqués. « Ils ne servent à rien et leur examen ne donnera rien », a ajouté M. Détchénou. L’ensemble de ces documents, a-t-il poursuivi, ne constitue pas une liste électorale fiable. « La Lépi n’existe pas et parce qu’elle n’existe pas, elle ne peut pas être corrigée », a dit avec force le Président du Front citoyen. Face à cette réalité, l’urgence est à l’action, a-t-il estimé par ailleurs. Pour lui et après le constat de la vanité de l’outil pompeusement baptisé Lépi qui a été fait, il est bon de crier le ras-le-bol et de prendre les dispositions pour que le Bénin soit doté d’un fichier électoral techniquement correcte, fiable, au-dessus de tout soupçon. « Il est aussi mieux que nous nous mettions ensemble pour proposer une alternative à la Lépi actuelle », a conseillé le Président Antoine Détchénou. « C’est d’ailleurs le sens et la signification de l’atelier que nous organisons ce jour. Heureux serions-nous si l’objectif que nous visons peut être atteint dans un avenir immédiat. Ce n’est pas une affaire du Front seul. C’est l’affaire de tous ceux qui ont le sens de la dignité de notre pays et qui veulent à tout prix sauvegarder notre démocratie chèrement acquise mais qui aujourd’hui est en panne », a-t-il conclu.
La cause était commune
Au cours de cet atelier, la cause était vraiment commune puisqu’autour du Président Détchénou se sont mobilisées diverses personnalités. Marius Francisco, Marthys Adidjatou, Victor Topanou, Théophile Montcho, Assan Seybou, Béatrice Lakoussan, Affo Djobo Amicétou, Karimou Rafiatou…n’ont pas voulu se faire conter l’événement. Ils étaient tous là et ont apporté leurs contributions diverses au succès de l’atelier de réflexion organisé par le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques. Outre le discours du Président Détchénou et les interventions de certaines personnalités, l’assistance a suivi une communication présentée par l’ancien ministre de la justice Abraham Zinzindohoué.

La communauté internationale et la Cour Constitutionnelle au banc des accusés

Tous ceux qui sont intervenus au cours de l’atelier organisé par le Font citoyen n’ont raté guère la communauté internationale et la Cour Constitutionnelle.
Pour le Président Détchénou, la décision rendue récemment par la Cour Constitutionnelle et qui fait de la Lépi l’outil sans lequel aucune élection ne peut être organisée au Bénin est ni plus ni moins la mort programmée de la démocratie béninoise. En agissant comme elle l’a fait, a dit le Président du FCSAD, la Cour Constitutionnelle a offert au gouvernement un argument massif pour s’engager dans la grande imposture des élections, et cela pour rééditer un K.O à tout point semblable à celui de la présidentielle de 2011.
Au nom de l’Union fait la Nation, l’ancien ministre Théophile Montcho a relevé l’incongruité contenue dans la décision de la Cour Constitutionnelle et dans les déclarations faites par son Président lors de l’installation des membres de la Cena. Dans ses propos lors de cette cérémonie, le Président de la Cour Constitutionnelle avait mis en garde contre tout report des élections législatives de 2015 et de la Présidentielle de 2016. Comment peut-on concilier ces propos avec la décision prise par la Haute juridiction, s’est interrogé M. Théophile Montcho qui s’en est pris vertement à la communauté internationale.
« C’est la communauté internationale qui a soutenu et financé la Lépi du K.O et du chaos. A l’époque, l’Union fait la Nation avait prévenu contre l’imposture qui se préparait. Mais la communauté internationale, représentée par le PNUD, l’Union Européenne…avaient fait semblant de ne rien voir. C’est normal que la hiérarchie de cette communauté internationale refuse aujourd’hui de financer la correction de la Lépi parce qu’après avoir dépensé près de 44 milliards de F Cfa, les responsables au sommet du PNUD et de l’UE ne peuvent pas encore financer quelque chose d’aussi monstrueux que leurs représentants avaient qualifié de nickel. A 65 %, tout ce qui est arrivé du terrain après l’audit participatif est inexploitable pour une véritable correction de la Lépi. Tant que nous resterons silencieux, tout nous tombera sur la tête. N’attendons pas la communauté internationale pour nous déterminer par rapport au combat pour une Lépi fiable », a conseillé le représentant de l’UN.
« La Lépi n’est pas un patrimoine du gouvernement. Il faut que les récriminations soient suivies d’actions concrètes pour amener le gouvernement à faire la volonté du peuple », a dit Mme Marthys Adidjatou.
« Même ceux qui ont élaboré la Lépi n’y croient pas. Ils sont convaincus que c’est un instrument désastreux et mauvais. La non-tenue des élections communales est la conséquence du faux qui a été fait dans l’élaboration de la Lépi et qui a conduit au honteux K.O. A l’Alliance ABT, nous interpellons la communauté internationale puisque c’est elle qui avait dit que la Lépi n’avait pas de problème et que le Bénin a le meilleur instrument pour organiser les élections. S’il faut corriger la Lépi et en finir, nous n’irons pas aux élections législatives. C’est pourquoi nous soutenons la proposition du Front citoyen d’aller à une alternative », a dit l’honorable Assan Seybou qui portait la parole du Président Abdoulaye Bio Tchané.


Le message du Président Nicéphore Soglo dont l’ancien ministre Marius Francisco était porteur a dénoncé la tendance à mettre à mal les libertés reconnues par l’article 31 de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, la situation socioéconomique catastrophique dans laquelle végète le Bénin, les velléités de révision opportuniste de la Constitution, le report sans cesse répété des échéances électorales, le refus de Yayi de recevoir les anciens Président de la République pour l’aider à trouver des solutions à l’impasse politico-social dans laquelle se trouve le Bénin… « Ne nous trompons pas de combat. Nous devons exiger que les élections s’organisent dans des conditions de transparence. La Lépi de 2011 a fait ses preuves de fraude massive. Nous devons exiger qu’elle soit remplacée. A défaut d’une Lépi consensuelle, pourquoi ne pas faire recours à nos vieilles habitudes », a dit M. Marius Francisco. Voilà qui montre que les uns et les autres ont répondu à l’appel du FCSAD. Vivement la suite !

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