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Fraternité N° 3642 du 9/7/2014

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Concours du meilleur ‘’délayeur’’ de gari à l’Uac ce jour : « Nous donnons une bonne quantité de gari aux candidats… », dixit Beldis Avimadjenon
Publié le vendredi 11 juillet 2014   |  Fraternité




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Le Directeur de l’Ensemble artistique et culturel des étudiants (Eace) Beldis Avimadjenon, parle ici de l’organisation de l’édition 2014, du concours du meilleur ‘’délayeur’’ de gari à l’Uac. De la dose de gari impartie aux candidats, aux prix à décerner aux lauréats, le président de l’Eace explique ici tout l’importance que revêt cet évènement pour la communauté estudiantine.

L’Eace organise le concours du meilleur délayeur de gari. Quel est l’engouement que suscite cette compétition chez les étudiants ?
Ce concours a démarré depuis 23 ans et c’est parti des artistes de l’Eace d’entre-temps qui, après les répétitions nocturnes se retrouvaient en cabine pour partager quelques plats ou quelques bols de gari. De là est née l’Association des délayeurs nocturnes qui sera par la suite prise en compte par l’Eace en tant qu’institution faitière pour organiser la fête du gari, pour célébrer le gari, en milieu estudiantin. L’engouement que cela suscite au sein de la communauté estudiantine est grandissant et chaque année, nous avons un peu plus de participants au concours. Cette année, la particularité est qu’il n’y aura pas de jury officiel, ce sera la communauté estudiantine et les étudiants eux-mêmes qui vont désigner les vainqueurs.

Combien de participants prennent part à ce concours et combien sont primés à la fin ?
Nous enregistrons généralement une centaine de participants environ, que nous scindons en des groupes de dix ou de douze. On met les femmes d’un côté et les hommes de l’autre, parce qu’ils ne compétissent pas dans les mêmes conditions. Il y a aussi le volet quantité. A ce niveau, nous donnons une bonne quantité de gari aux candidats. Ça peut être une mesure ou une demi-mesure. Derrière chaque candidat, il y a un surveillant pour vérifier s’il n’y a pas du gari à terre ou au fond du bol, ou encore dans la bouche. Chez les femmes, il y a trois phases, et chez les hommes, cela peut aller à six. Celui qui aura eu le temps ou l’efficacité de finir cette mesure là, sera consacré champion au terme des différentes phases. Il faut aussi dire que c’est une question de rapidité. Puisqu’on sert la même quantité de gari à tout le monde, c’est le premier qui arrive à finir sa ration, sans répandre le gari par terre, et qui ne conserve pas une quantité dans sa bouche ou dans son bol, qui est déclaré capable et apte à passer au second tour par le jury, et ainsi de suite. On fait un certain nombre de tours avant la finale, comme je le disais tantôt, et à la finale, on procède au classement par ordre de mérite.

Quelle mesure faut-il exactement prendre pour décrocher le titre de meilleur ‘’délayeur’’ de gari ?
Ça dépend. Depuis quelques années, on utilise des bols adaptés qui peuvent contenir trois sachets de gari de 25 Fcfa pour chaque étape. Ce n’est pas une quantité assez importante et ce n’est non plus pas négligeable. Supposons qu’il y a six étapes à franchir et que vous preniez six bols ; ça fait trois sachets de 25 Fcfa multipliés par six et ce n’est pas négligeable.

Avez-vous déjà enregistré des femmes championnes ?
Bien sûr, l’année dernière, nous avons eu une championne. Certaines ont dû déchanter, d’autres sont allées jusqu’au bout. Donc, il y a une championne en titre jusque là, et un champion en titre également.

Quel est le temps imparti aux candidats ?
Il n’y a pas un temps précis. C’est comme une course. On donne simplement le top et on attend. De plus en plus, les candidats s’entraînent avant de venir. Actuellement, il y a un rude entrainement dans les cabines. Donc, quand on donne le top, souvent, en moins d’une minute, certains finissent déjà leur ration. Lorsqu’ils finissent, ils soulèvent leur bol et le surveillant lève leur main et les met de côté. Et le jury se charge du classement. On prend les cinq premiers, et on procède ainsi par élimination jusqu’en finale.

Quels sont les ingrédients qui accompagnent le gari ?
Il y a du sucre, des galettes, de l’arachide, du lait et de la noix de coco. Chaque candidat choisit selon sa convenance. Mais généralement, ils prennent le gari seul, parce qu’ils disent que lorsqu’ils prennent le gari accompagné, non seulement il leur est difficile de digérer, mais aussi cela encombre l’estomac et leur crée des problèmes gastriques. Et ils vont s’enfermer la nuit durant dans les toilettes. Certains vomissent séance tenante, d’autres vont passer la nuit dans les toilettes. Mais il y en a qui viennent voir comment cela se passe, juste en pèlerinage, qui prennent les ingrédients, alors que d’autres viennent avec l’intention de gagner.

Quelle quantité de gari utilisez-vous au cours de cet évènement ?
D’habitude, le Cous-Uac met à notre disposition deux sacs de 100kg de gari. Et au cours de la soirée, les autorités sont aussi servies. On leur fait du gari à la ‘’modernité’’, c’est-à-dire avec de la glace, du lait… Donc, après le concours, il ne reste généralement plus que quelques mesures de farine sur les deux sacs de 100kg. Le Cous mettait aussi à notre disposition, des paquets de sucre, des boîtes de lait, ainsi que le financement. Cette année, nous n’avons eu qu’un petit financement, qui pourrait nous permettre d’octroyer les prix aux meilleurs. Au départ on avait prévu donner un poste téléviseur au premier, accompagné de 30 kg de gari, un téléphone portable au second, avec 25 kg de gari, ainsi de suite, et d’enveloppes financières allant de dix mille à cinq mille francs Cfa. Mais cette année, les choses ont pris un coup et là encore, nous lançons un SOS à l’endroit des bonnes volontés. Nous avons joint Gari Afédjou, qui nous a promis 1 sac de 100 kg. Donc, cette année le Cous ne nous subventionne pas sur le matériel. On appelle ingrédients ici : le gari, les boîtes de sucre, de lait...

Pourquoi le Cous n’accompagne plus l’évènement comme par le passé ?
Il nous a été dit que c’est des réformes intervenues dans la maison et que les vivres octroyés aux étudiants sont réduits. Or, c’est une activité qui participe aux idéaux du Cous, à l’apaisement de la tension sociale, parce que c’est la fête par excellence de la communauté estudiantine. Et c’est difficile quand on manque de moyens pour ces genres d’évènements.

Un appel aux étudiants ?
Je veux dire à toute la communauté estudiantine que la fête aura bel et bien lieu, de se manifester. Que les étudiants se manifestent. Les inscriptions ont commencé depuis deux semaines. Ils s’inscrivent au préalable, et à l’heure convenue, ils viennent avec deux bols, l’un pour prendre l’eau et l’autre pour prendre la ration. Jusque-là, nous avons enregistré cinquante candidatures, parce qu’au départ, on avait fixé les frais de participation à 500 Fcfa ; ce qui a fait baisser l’affluence. Donc, nous avons ramené la participation à 200 Fcfa. Une fois encore, je veux dire aux étudiants que la fête sera belle.

Propos recueillis : Arnaud DOUMANHOUN

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