Marche de soutien pour prolonger le mandat de Boni Yayi : une ministre suscite la colère des filles et fils du Nord-Bénin #aCotonou

Politique

Marche de soutien pour prolonger le mandat de Boni Yayi : une ministre suscite la colère des filles et fils du Nord-Bénin

Publié le mardi 15 juillet 2014 | La Presse du Jour

© AFP par SEYLLOU
Ouverture de la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA
Jeudi 24 octobre 2013. Dakar. Plusieurs chefs d`Etats sont arrivés à Dakar où ils prendront part à la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA et au sommet extraordinaire de la CEDEAO.Photo : Boni Yayi, président du BENIN

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Une marche de soutien pour prolonger le mandat de Boni Yayi à la tête du Bénin. L’initiative vient d’une ministre du gouvernement. Elle écume en ce moment les coins et recoins des communes de Kouandé, Kérou et Péhunco (2KP) pour amener les populations à adhérer à son initiative. Mais hélas ! L’opération est sans succès et suscite même la colère des filles et fils du Nord-Bénin.
Fidèle à la tradition selon laquelle « la charité bien ordonnée commence par soi-même», cette «vaillante ministre» de Yayi qui a connu un très court séjour au ministère de la jeunesse et des sports projette de démarrer les hostilités par Péhunco, la commune par rapport à laquelle elle s’est enfin identifiée après son entrée au gouvernement. Depuis quelques jours et à la faveur d’une hypothétique rencontre avec les producteurs, elle tente de convaincre les pauvres populations des 2KP (Kèrou, Péhunco, Kouandé) à adhérer à son initiative. La mayonnaise ne semble malheureusement pas prendre. Ce qui ne peut d’ailleurs en être autrement. Ceux qui doivent parler pour que les 2KP s’emballent autour de l’initiative de cette ministre n’ont pas encore pipé mot. Des sources indiquent d’ailleurs que ces derniers sont contre cette idée qui remet en cause les principes sacro-saints de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 qui veulent que le mandat présidentiel soit établi à cinq ans renouvelable une seule fois.
Dans les 2KP, autorités politico-administratives, maires, députés, leaders politiques et autres têtes couronnées ricanent. Autant qu’ils sont, c’est par presse interposée qu’ils ont appris que la ministre en question projette de démarrer la marche de soutien à la prolongation du mandat du Dr Boni Yayi à la tête du Bénin par les communes des 2KP, notamment Péhunco. Ces leaders politiques des 2KP n’ont pas opiné sur ce qui semble les indigner et observent toujours la danse solitaire de la Ministre. Même des citoyens tombent des nues face à la démarche de cette ministre qui aurait oublié que Yayi est venu dans les 2KP jurer publiquement qu’il quitte le pouvoir en 2016. «Yayi est venu dire ici, devant nos imams, nos chefs traditionnels, nos prêtres et nous-mêmes, qu’on l’accuse injustement de vouloir s’accrocher au pouvoir. « C’est affreux ce que nous avons appris par l’intermédiaire de votre organe de presse ! Les populations de Péhunco sont pour le moment préoccupées par leur bien-être social. Elles n’ont rien à avoir avec cette supposée marche de soutien à la prolongation du mandat du Dr Boni Yayi à la tête de notre pays. C’est une initiative purement solitaire qui n’engage que son auteur et à laquelle aucun leader politique de la commune de Péhunco, et de façon plus large des 2KP, n’a été d’ailleurs associé », nous a confié hier un responsable au niveau local des Forces cauris pour un Bénin émergent de Péhunco. « Ceux qui organisent les marches pour pousser le Docteur Boni Yayi à briguer un troisième mandat en 2016 sont les vrais ennemis du Bénin. La colère de nos ancêtres s’abattra sur eux car c’est eux qui veulent amener des troubles dans ce pays. Je pense que Boni Yayi lui-même n’aura pas le courage de se représenter car il sait qu’il n’en a pas le droit et que le peuple est aux aguets. Que le groupuscule qui l’entoure et qui dilapide les fonds du contribuable cesse cette distraction qui ne le mènera nulle part. Pour moi, le départ de Boni Yayi est imminent car en son temps nous avions exigé le départ de son prédécesseur pendant que lui était à Lomé et ne pouvait pas se présenter à la présidentielle car n’ayant pas résidé un an d’affilée sur le territoire comme l’exigeaient les textes… », a posté sur sa page Facebook hier Mme Mouniratou Taffa, native du Nord-Bénin. « On comprend notre sœur. Elle vient de faire son entrée dans le gouvernement de Yayi et elle voit que le temps qu’il lui reste à passer auprès de celui par qui elle se réclame aujourd’hui fille de Péhunco est très court. Nous l’a comprenons très bien ; mais ce n’est pas pour cette raison qu’elle va abuser de la confiance de la paisible population de Péhunco qui l’a acceptée comme sœur. Ce n’est pas dans notre bouche qu’elle va manger son piment en ce moment où la France, les Etats-Unis et l’Union Européenne sont contre toute prolongation du mandat présidentiel au Bénin », a confié pour sa part Mme Alimantou, native de Péhunco. Pour elle, il faut que Boni Yayi quitte le pouvoir sans forcer son destin. A Kouandé, Péhunco et Kérou, les populations attendent de pieds fermes que la ministre rende public son projet qu’elle a du mal à introduire au sein des populations. Pour l’heure, elle rase les murs de Péhunco sans savoir par où et comment introduire publiquement son affaire. Sur le terrain, c’est plutôt le ras-le-bol des internautes qui décrit les fausses et purement démagogiques promesses du régime par rapport aux routes d’accès, à l’assainissement des villes des 2KP, etc.

Euloge Badou

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