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Formation à la communication scientifique à Possotomè : Journalistes et chercheurs se donnent la main pour la vulgarisation des résultats de recherche
Publié le jeudi 17 juillet 2014   |  Educ'Action


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© Autre presse par DR
Photo de famille des participants à l`atelier de formation à la communication scientifique


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La Direction Nationale de la Recherche Scientifique et Technologique a organisé du 8 au 10 juillet 2014, avec le soutien de l’Institut français du Bénin, un atelier de formation à la communication scientifique. Une vingtaine de participants (chercheurs et journalistes) ont pris part à ces échanges conduits par une formatrice plutôt inspirée, Cristelle Duos, venue de l’Institut de Recherche en Développement (IRD) de Paris. Le cadre encore sain et naturel de Possotomè a accueilli cette activité dont les participants ont unanimement salué le succès tout en souhaitant sa réédition.


Possotomè 02Le soleil avait presque entamé son déclin ce lundi 8 juillet 2014, lorsque le ‘’Bus ministériel’, comme certains participants l’ont appelé, a pris départ de la DNRST à Gbégamey, avec à bord, des enseignants-chercheurs des universités du Bénin et des journalistes ayant marqué un intérêt pour la recherche scientifique. Il leur aura fallu quelques minutes seulement pour s’adapter aux nouvelles conditions de voyage imposées par l’absence du bus de l’Université d’Abomey-Calavi initialement prévu pour cette activité.



Un voyage plaisant à bord du ‘Possotomè roadbus’

Possotomè 03Pour des personnes qui se connaissaient à peine, ce voyage sur Possotomè a formé des embryons de fraternité et d’amitié que la serve de la recherche va certainement nourrir. Si les premières minutes de ce départ ont été faites de silence, dès la hauteur du péage d’AHOZON, les langues se sont totalement déliées. Une Babel où chacun s’entend quand même avec ses convictions. Des intellectuels de ce niveau ne pouvaient évidemment garder le silence plus longtemps encore devant ce calvaire historique de la voie en réfection, digne d’une thèse de doctorat ou d’un sujet de recherche comme l’a souhaité l’aîné Madafime, journaliste à la Radio nationale du Bénin. Dans ce bus ministériel qui a eu le mérite d’avoir favorisé une certaine promiscuité, des foyers de discussions se sont naturellement constitués avec des sujets différents. C’est à peine que nous avons vu le temps passé. A Comè, l’arrêt a permis aux uns et aux autres d’emporter de l’eau, du pain ou encore du ‘’Ablo’’, une nourriture locale à base de maïs que la recherche du professeur Bokossa va indexer plus tard au cours de l’atelier pour les risques auxquels les consommateurs s’exposent en consommant cette denrée ballotée au gré de la poussière et des microbes ambiants ! En attendant que ces microbes ne se manifestent, ce Ablo aura déjà régalé les intestins de nombre de participants invités à cet atelier de Possotomè !



Un cadre reposant

Possotomè 04Possotomè, dont le calme naturel et les cris des oiseaux nous ont accueillis un peu après 20 heures du soir, aura été pour tous un cadre reposant avec une belle vue sur le lac Ahémé. Dans ce cadre verdoyant où les écureuils sautillaient d’arbre en arbre, où les fruits des cocotiers pouvaient encore désaltérer les humains et où le bruissement des feuilles donnaient une sensation de quiétude, les enseignants se sont fait enseignés.



Des enseignants enseignés

Ils ont l’habitude de tenir leur classe, mais ici à Possotomè, ils constituent la classe ! Avec grande humilité, ils ont accepté s’abreuver à la source d’une formatrice discrète et efficace, plus pratique que théorique. Il fallait s’appeler Cristelle DUOS à Possotomè pour retenir l’attention d’une vingtaine d’enseignants chercheurs, qui eux, trouvent des choses pertinentes dans leurs recherches. Et c’est là tout l’intérêt de cette formation qui donne les outils aux chercheurs pour vulgariser leurs résultats.



Une formation pointue

Possotomè 05Articulé en 8 sessions, dont 03 pour la conceptualisation et 05 pour les exercices pratiques, l’atelier de Possotomè s’est attelé à renforcer les capacités des chercheurs pour la vulgarisation des résultats de recherche au grand public. C’est au professeur Sylvie Adote Hounzangbe, qu’est revenu l’honneur de repréciser à l’entame, les objectifs de l’atelier. Pour la directrice nationale de la recherche scientifique et technologique, « il est devenu impérieux pour les chercheurs de se faire entendre du grand public. L’objectif de cette formation est double : former les scientifiques à communiquer dans un langage simple et accessible mais aussi susciter l’intérêt des journalistes à la recherche et au langage scientifique ». Cedric Mayrargue qui a pris la parole au nom de l’Institut français du Bénin, a dit toute sa joie de prendre part à cet atelier soutenu par l’IFB. « Je suis vraiment content d’être parmi vous ici et j’espère que cet atelier sera le départ d’une collaboration entre les scientifiques et les journalistes au bénéfice de la recherche». La formatrice Cristelle Duos ainsi lancée, a pris les rennes de l’atelier.



Les points saillants de la formation

Possotomè 06Dans son développement, Cristelle Duos a axé sa formation sur des piliers de l’écriture journalistique à savoir les 5W qui ne sont rien d’autres que les questions essentielles auxquelles doit répondre un article de presse pour faire passer une information ; Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Comment ? Pourquoi ? Partie du constat que les avancées technologiques ont un impact sur la vie des citoyens et donc marquent leur intérêt à comprendre les phénomènes scientifiques, Cristelle Duos a démontré que les scientifiques seront de plus en plus sollicités dans les médias pour dissiper bien d’inquiétudes. Dès lors, la communication devient un impératif pour les chercheurs qui doivent bien se préparer à vulgariser les résultats de leurs recherches. Et pour ce faire, la formatrice a initié les chercheurs à la rédaction d’un communiqué de presse. Un document qui doit être vulgarisé donc accessible, très synthétique comportant une information d’actualité et pertinente. Ce document, a-t-elle conseillé, devra s’accompagner selon les cas d’un dossier de presse un peu plus détaillé et d’une fiche d’actualité scientifique, similaire au communiqué de presse et présentant les résultats de recherche au grand public. Elle n’a pas occulté la conférence de presse qui peut aussi permettre aux chercheurs de passer l’information, les réseaux sociaux et les nouveaux outils numériques. Il faudra à chaque fois adapter le message. Les techniques de vulgarisation des contenus scientifiques ont été enseignées avec la notion de pyramide renversée qui devrait permettre aux scientifiques de mettre en avant leurs résultats de recherche et l’utilité de ces résultats pour le citoyen lambda. Tout ceci dans un style clair simple et concis. Les exercices pratiques et en groupes proposés par la formatrice ont renforcé la compréhension des uns et des autres. La formatrice a expliqué aux participants comment transmettre des contenus validés aux médias via les associations de journalistes, les contacts personnels de journalistes compétents, les sites internet et des meilleurs. C’est dans ce cocktail d’ingrédients professionnels que les professeurs et docteurs ont acquis des techniques utiles pour leur carrière et les exigences d’un monde en pleine mutation.





Des acquis tangibles

Possotomè 08Les exercices pratiques qui ont dominé cet atelier ont permis aux uns et aux autres de se mettre au charbon pour se jauger. Il fallait assister aux plages d’interviews Télé et radio pour comprendre comment les scientifiques dans la douleur se sont vu déposséder de leur latin. La séance de critique des exercices individuels a fini par donner le ton de ce à quoi une interview, une fiche d’actualité scientifique pouvaient ressembler. La plupart des chercheurs interviewés se sont dit désillusionnés parce qu’ils croyaient maîtriser leur art et se demandaient bien ce qu’ils apprendraient de nouveau. Mais Cristelle Duos a fait mentir leurs pronostics et a fini par les séduire, selon leurs témoignages, par le côté innovant de cet atelier qui leur a donné des compétences pratiques en si peu de temps. Un satisfecit général se dégage donc de cet atelier à en croire le porte-parole des participants, le Dr Jacques Dougnon : « Nous vous remercions sincèrement pour la qualité de la formation, la compétence de l’animateur et c’est ici le lieu de vous rassurer, madame la Directrice Nationale de la Recherche Scientifique et Technologique, et vous aussi les partenaires, de notre entière disponibilité pour que vive la coopération scientifique au bénéfice des uns et des autres. Dans un souci de durabilité des présents acquis, nous promettons de partager ce que nous avons reçu ici avec nos collaborateurs respectifs».

La formatrice, au terme de la dernière session, a exprimé toute sa joie d’avoir partagé des instants exceptionnels à Possotomè avec des participants engagés, motivés mais aussi talentueux. Quant à la Directrice Nationale de la Recherche Scientifique et Technologique, elle s’est voulue modeste par rapport à tous les compliments à elle adressés par les participants : « Je suis toujours embêtée quand on remercie la directrice. Je voudrais que vous appreniez à dire plutôt merci à la direction parce que la directrice n’est rien sans ses collaborateurs. C’est une équipe, une petite équipe dynamique grâce au soutien de Cédric qui nous aide énormément ». Elle n’a pas manqué de faire les éloges de la formatrice : « Cet atelier a été le plus important si j’ose le dire. Je suis très fière lorsque je vois des femmes compétentes dans leur domaine. Elle a fait preuve de beaucoup de simplicité. Le message était clair et efficace. Merci à la formatrice et merci à vous tous ». La remise des attestations a mis un terme à cet atelier même si elle devra coûter, plus tard, une castration à Justin Togbe (promesse ferme des femmes participantes), pour avoir oublié d’imprimer les attestations des femmes ayant pris part à cette formation. Terminé en beauté, cet atelier aura crée un ferment de solidarité et un vivier pour le développement et la vulgarisation de la recherche au Bénin. Les participants sont partis nostalgiques d’un atelier réussi, et d’un cadre aux senteurs naturelles loin des ‘’froufrous’’ de Cotonou comme l’a écrit Didier Hubert Madafime sur sa page facebook.



Quelques impressions des participants

Dr ADJATIN Bossa Arlette, enseignante chercheur à la Faculté des Sciences et Techniques de DASSA

Alerte Adjatin« Je suis très satisfaite surtout des exercices que la formatrice nous demande de faire »

« Je suis très ravie d’être ici à la formation pour suivre les techniques de communication scientifique. Je suis très satisfaite surtout des exercices que la formatrice nous demande de faire. Ça nous a permis de nous améliorer et de savoir l’information qu’il faut apporter au grand public. Et surtout pour faire connaître au grand public, les résultats de nos recherches dans les langages simples et accessibles à tous ».



Florence Anato, étudiante en troisième année de thèse de doctorat FSA

ANAtO« J’ai vraiment beaucoup appris ; ça nous a sorti du cadre purement de rédaction scientifique »

« J’avoue qu’en venant à la formation, je ne savais vraiment pas de quoi cet atelier serait fait. Mais là je suis pleinement satisfaite. J’ai vraiment beaucoup appris ; ça nous a sorti du cadre purement de rédaction scientifique. Ça nous a permis d’apprendre comment est-ce qu’on pourrait vraiment rendre compte de nos résultats à la population et au public qui ne sont pas scientifiques. C’était vraiment très important et je suis satisfaite ».



Fabien Affo, sociologue de développement

« On ne finit jamais d’apprendre »

affo« On ne finit jamais d’apprendre. Partant du titre, de la problématique, de l’atelier, j’ai été désillusionné sur les lieux de l’Atelier. Pour moi, je ne savais pas qu’il y avait une différence entre une communication scientifique et une écriture scientifique. C’est déjà très heureux qu’à partir de cet atelier je sois parvenu à faire la nuance. Je promets aussi partager les acquis de l’atelier une fois arrivé à Parakou. L’acquis le plus important est le fait qu’il faut parvenir à diluer les concepts scientifiques lorsqu’on a la volonté de faire connaître les résultats de ses travaux. Il ne sert à rien de s’embourber derrière les grands concepts, les grandes théories et ne pas pouvoir se faire comprendre par les destinataires finaux de nos recherches »



Dr Fatigba Holden, Neurochirurgien, université de Parakou

fatigba« Cet atelier nous permet de dire les mêmes choses dans un langage simple basique et accessible à tout le monde »

« Il faut dire que c’est un atelier qui est bienvenu pour deux raisons. Nous sommes enseignants chercheurs. Nous sommes des universitaires et nous enseignons. La première chose, c’est de pouvoir communiquer dans un langage simple mais qui voudrait dire la même chose en langage scientifique au commun des Béninois pour qu’ils comprennent ce que nous faisons et ce que nous disons. Ce qui fait que quand en tant que chercheur, avec notre lexique, notre vocabulaire, nous pouvons communiquer dans un univers qui est le nôtre, le fruit de nos recherches c’est quand même pour les Béninois. Cet atelier nous permet de dire les mêmes choses dans un langage simple basique et accessible à tout le monde. La deuxième chose, la grande cohésion que cet atelier va créer entre nous chercheurs ; la presse qui nous aide à relayer nos informations et la population qui comprend in fine ce que nous faisons. Dans cette optique, tout le monde est gagnant ».

Réalisé par Ulrich Vital AHOTONDJI, de retour de Possotomè

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