Les surcoûts de la gestion de la campagne cotonnière 2013-2014 ne sont pas que les conséquences des mauvais choix opérés par le gouvernement. Les 17000 tonnes de coton non encore égrenées s’ajoutent à ce désastreux bilan devant lequel les responsables impliqués devraient avouer leur échec.
La campagne cotonnière sous Yayi Boni vaut ce qu’elle vaut. Celle de 2013-2014 a bel et bien révélé un cortège de dysfonctionnements aux conséquences désastreuses pour l’économie nationale. Ce sont les chiffres qui parlent d’eux-mêmes pour illustrer les méfaits économiques du gouvernement en place et ses incohérences qu’il a étalées aux yeux de tous. A force de se substituer aux professionnels du secteur, le régime a créé plus de problèmes et de dépenses qu’il en fallait. Un exemple : les surcoûts de la gestion de cette campagne. Pour masquer son amateurisme, le gouvernement a déployé les hommes de nos casernes sur le terrain en voulant montrer qu’il pouvait réparer l’irréparable. Cette mobilisation des militaires a engendré des frais supplémentaires, sans que cela ne parvienne à sauver les meubles. On reviendra sur les énormes pertes relevées, mais qu’on pouvait éviter s’il y avait une bonne organisation. D’autres frais supplémentaires occasionnés au cours de la même campagne ont pris en compte la réquisition des bâches, la construction des silos de stockage et le paiement des transporteurs. L’ardoise a été salée. Plus de 6.900 milliards FCfa. Une énorme perte. Ce n’est pas tout. Cette année, la production du coton graine est de 307355 tonnes. Le coton égrené au 10 juillet, selon les chiffres du gouvernement, est de 289067 tonnes. La quantité qui reste à égrener est 17841 tonnes. (Cf tableau) Les autorités gouvernementales avaient fixé au 10 juillet, la date au-delà de laquelle, le reste du coton devrait être égrené. Cette échéance est passée, mais le constat est là. Le gouvernement n’a pas respecté sa parole. Cette situation n’augure rien de bon pour l’économie nationale. Elle noircit un peu plus le tableau, d’autant plus que les conséquences qui en découlent ont un coût économique. Compte tenu de l’état de dégradation très avancée de la culture, il est impossible d’espérer un bon rendement après égrenage. On doit s’attendre à une perte d’environ 60% de la valeur de la fibre, et tout au moins 90% de la valeur de la graine. En termes de coût, cette perte se chiffre à plus de 5. 200 milliards FCfa. Egrené dans des conditions aussi déplorables, le coton béninois est en proie à un problème de dépréciation de sa valeur et de sa qualité. On se retrouverait à 25% de dégradation des fibres et 50% des graines. Les pertes sont très importantes. La campagne cotonnière 2013-2014 n’a pas fini de révéler ses désastreux chiffres et il faudra qu’on demande des comptes à ceux qui ont géré.
