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Le Matinal N° 4393 du 17/7/2014

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Lutte contre la suppression du droit de grève aux magistrats: Des camps rivaux s’entendent contre le régime
Publié le lundi 21 juillet 2014   |  Le Matinal


Bénin
© Autre presse par DR
Bénin : les autorités appelées à sursoir à l`étude du projet de loi portant interdiction de droit de grève aux magistrats


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Dans le pays, il y a aujourd’hui un sujet qui semble mettre tout le monde d’accord : la guerre contre la proposition de loi portant suppression de droit de grève aux magistrats. Même les camps rivaux qui s’illustrent dans les milieux syndicaux et politiques ne se désolidarisent point de la lutte. Une victoire en perspective pour la démocratie béninoise.

A l’exception peut-être de ceux qui sont au service du régime en place et aux ordres de son chef Yayi Boni, à l’exception également de ceux qui se sentent otages des mouvements de paralysie observés par les magistrats, tout le reste, sans doute, adopte la même position face à la proposition de loi visant à interdire le droit de grève au sein de l’appareil judiciaire.

Avant que ce débat ne s’invite dans le quotidien des Béninois, plusieurs camps qui sont au front aujourd’hui, pour manifester leur solidarité à l’égard des magistrats, entretenaient des rapports conflictuels tout comme certaines personnalités qui refusaient de s’adresser la parole.

Mais tous, sont gagnés par l’idée de s’unir pour faire échec au plan funeste du gouvernement dont l’objectif est d’enterrer un droit constitutionnellement reconnu à tous les citoyens.

On les a vus intégrer parfaitement avec détermination, le rouleau compresseur des magistrats qui s’est déployé dans le pays pour affronter les députés initiateurs de cette loi et même le gouvernement qui est à la manœuvre. Par exemple, l’ensemble des Centrales syndicales.

Après leurs profonds désaccords dans le bras de fer qui les oppose au gouvernement, ils ont immédiatement adopté la même position dans ce nouveau combat aux côtés des magistrats. Des syndicats rivaux comme l’Unstb et les autres, la Ctgb, la Cstb, la Cosi, l’Unstb, la Csa-Bénin ont dû mettre fin à leur mésentente pour faire la lutte ensemble.

Ce consensus trouvé a même survécu aux dernières rivalités qui sont apparues lors du dernier processus en date de désignation des représentants des Centrales syndicales au Conseil économique et social (Ces).

Même l’Unstb qu’on trouvait proche du pouvoir, ne s’est pas désolidarisée de cette lutte. Chacun, à sa manière, apporte son soutien aux magistrats. Les manifestations de rue organisées en sont une parfaite illustration. En délaissant leurs divergences pour défendre la cause démocratique, les différents camps ont montré leur attachement à l’Etat de droit.

Cette preuve n’a pas fait défaut à la classe politique au sein de laquelle on a enregistré de nombreux retraits de signatures à l’initiative de la loi. Beaucoup de députés soutenant au départ l’entreprise, ont fini par s’y opposer.

Le cercle des anti-loi supprimant le droit de grève aux magistrats ne cesse de s’élargir. Que l’on soit de la minorité ou de la majorité parlementaire, l’idéal aujourd’hui, c’est d’arrêter le chef de l’Etat et un groupe de députés qui comptent aller jusqu’au bout.

L’unité retrouvée entre les élus du peuple de différentes obédiences politiques et qui sont des adversaires politiques dans leurs circonscriptions électorales, donne un important souffle à l’élargissement du cercle qui combat la suppression du droit de grève dans le milieu judiciaire.

Un soutien de taille

Loin des manifestations de rue, mais qui reste un soutien de taille, c’est la position des magistrats de la Cour suprême. Ils n’ont jamais montré leur penchant à leurs collègues des Cours et Tribunaux ont fini par effacer ce cliché. Ils sont sortis de leur mutisme pour fustiger l’initiative d’une telle loi liberticide en montrant que c’est une entreprise dangereuse pour la démocratie et l’Etat de droit. Pour l’une des rares fois, ils ont brisé l’obligation de réserve en apportant leur soutien à la cause que défend l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab).

Cette prise de position pousse à voir la Cour suprême d’un autre œil, en ce sens que son président Ousmane Batoko intervenant en juin 2013, sur les revendications de l’Unamab, trouvait que ses membres fortement syndiqués, n’étaient pas sur le droit chemin. Dans un cinglant désaveu apporté à l’Unamab qui acculait le gouvernement, pour l’amener à corriger les nominations irrégulières, le président de la Haute juridiction s’est permis de faire des déclarations gênantes à la limite fracassantes. Il a trouvé qu’il fallait mettre au bénéfice de la jeunesse, les actions de grande envergure qu’avaient entreprises les magistrats des Cours et Tribunaux.

Il avait aussi indiqué que l’Unamab n’est pas au-dessus du Conseil supérieur de la Magistrature, qu’elle ne gère pas la carrière des magistrats et entre autres qu’elle ne sait pas comment ça fonctionne à la justice. Plus d’un an après, comparer ces propos à la déclaration rendue publique le mercredi 16 juillet 2014, par les magistrats de la Cour suprême, permet d’établir que ces derniers et ceux des Cours et Tribunaux n’entretenaient pas la bonne camaraderie. La nécessité de lutter contre le régime pour sauver la justice de l’asservissement les a tous mis d’accord.

Fidèle Nanga

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