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Le Matinal N° 4101 du 14/5/2013

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Mauvaise gestion des sociétés d’etat : les limites du contrôle gouvernemental
Publié le mercredi 15 mai 2013   |  Le Matinal




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La Commission mise en place par le Chef de l’Etat pour vérifier les dénonciations faites par le syndicat de la Sonacop a abouti à des résultats qui ont poussé le Chef de l’Etat à relever de ses fonctions le directeur général. La Commission affirme que ces irrégularités n’ont été possibles qu’à cause de l’absence du Conseil d’administration. Comme la Sonacop, la Caisse nationale de sécurité sociale(Cnss) n’a pas de Conseil d’administration, un organe pourtant essentiel à la bonne gestion d’une société. Pourquoi le gouvernement tarde t-il à régler cette question préjudiciable à la vie de l’entreprise ?

L’ex-directeur général de la Sonacop, Expédit Houessou n’est plus libre de ses mouvements depuis le vendredi dernier à cause des graves irrégularités relevées dans sa gestion. Mis en cause par la Commission, dépêchée à la Sonacop et présidée par l’Inspecteur général d’Etat Jacques Alidou Koussé, qui a pour but de vérifier les dénonciations faites par le syndicat des travailleurs de la Sonacop, Expédit Houéssou est en garde à vue à la Brigade économique et financière(Bef) en attendant de savoir le sort qui lui est réservé. Selon le rapport de synthèse de l’Inspecteur général d’Etat, à l’exception de la dénonciation relative au paiement des redevances de la Sbee, tous les faits dénoncés sont avérés et la gravité de certains, plus préoccupants, au point de mettre à mal l’intérêt supérieur de notre pays. C’est dire que sur les neuf(09) autres dossiers, la gestion du directeur général est entachée de graves irrégularités. Ce faisant, la Commission Koussé a donné entièrement raison aux travailleurs de la Sonacop qui ont commencé par dénoncer depuis plusieurs semaines la gestion du directeur Expédit Houéssou. Ces derniers étaient convaincus de cette mauvaise gestion au point d’interdire l’accès des bureaux de la société au directeur général contre qui ils ont annoncé une grève visant à amener le gouvernement et son chef à prendre leurs responsabilités. Mais, avec l’arrivée de la Commission la semaine écoulée, ils ont renoncé à leur mouvement de grève. La commission, après enquêtes, a confirmé les accusations des travailleurs. C’est alors que le Chef de l’Etat a pris ses responsabilités en limogeant le directeur général qui est actuellement gardé par la police.

Laxisme

Il est reproché entre autres à Expédit Houessou, une certaine légèreté dans le suivi et le paiement des fournisseurs, une gestion scabreuse, un bail douteux des locaux de Saint-Michel, des transactions floues et un mauvais fonctionnement des services commerciaux et comptables de la société dont il avait la charge. A en croire la Commission Koussé, ces irrégularités hors norme n’ont été possibles qu’à cause du retard constaté dans la mise en place du Conseil d’administration de la société et la défaillance de l’obligation de compte rendu fiable à l’autorité. Mais, on est tenté de se demander par la faute de qui tout cela a pu arriver aussi facilement. Cet étonnement trouve tout son sens dans la mesure où la Sonacop a cessé d’être depuis des années, un des fleurons de l’économie nationale. En effet, après sa cession au groupe Cpi de Séfou Fagbohoun et son retour en 2006 dans le giron de l’Etat, la Sonacop n’a plus jamais retrouvé sa santé financière. Bien au contraire, depuis l’administration provisoire jusqu’à la nomination d’un directeur général, l’Etat n’a fait qu’injecter des fonds sans malheureusement prendre la peine de mettre en place le Conseil d’administration, l’organe régulateur qui rappelle à l’ordre le directeur général s’il lui arrivait de se donner une certaine largesse. Comment comprendre qu’une structure de l’Etat dans laquelle des milliards sont engloutis soit restée sans Conseil d’administration, laissant le directeur général gérer la société d’Etat comme son patrimoine privé. Face donc à cette situation, le gouvernement devrait s’en prendre également à lui-même.

La Cnss aussi…

Il n’y a pas que la Sonacop qui souffre de Conseil d’administration. La Cnss dirigée par Auguste Rémi Ali Yérima est aussi sans Conseil d’administration. En décembre 2012, le mandat de l’ancien Conseil d’administration était arrivé à terme et le gouvernement l’a prorogé de trois(03) mois. Depuis lors, le président du conseil et son équipe sont partis laissant le directeur gérer la Caisse à sa guise. " La Cnss n’a pas de Conseil d’administration et les placements de fonds se poursuivent. Voilà un directeur qui a pris la responsabilité de ne pas faire le point des placements de fonds. Il gère la Caisse comme sa maison. C’est de la gabegie ", a indiqué l’ancien président du conseil d’administration sur un plateau de télévision. Il revient alors à se demander jusqu’à quand le gouvernement fera la sourde oreille. Attend-il le pire avant de réagir ? Quelle utilisation sera faite des recommandations de la Commission Koussé ?

Edgar Gnimavo

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