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Fraternité N° 3654 du 24/7/2014

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3ème marche de protestation des magistrats sur le Parlement: les hommes politiques engagés aux côtés de l’Unamab
Publié le vendredi 25 juillet 2014   |  Fraternité




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L’Union nationale des Magistrats du Bénin (Unamab) a organisé hier sa troisième marche sur l’Assemblée nationale pour protester contre la proposition de loi portant modification de l’article 18 de la loi portant statut de la magistrature et qui vise à les priver de certains droits dont celui de grève. Pour la manifestation d’hier, les Magistrats ont reçu outre le soutien des secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales, des responsables des organisations non gouvernementales, l’appui des hommes politiques, notamment les députés Antoine Kolawolé Idji, Eric Houndété, Basile Comlan Ahossi, Louis Vlavonou et Sacca Fikara et le Maire de la Commune de Dangbo Clément Dona Gnonlonfoun. L’autre particularité de la mobilisation d’hier est la présence aux côtés des magistrats du Syndicat national du personnel de l’Assemblée nationale avec à leur tête, André Odoun Aro. Néanmoins, contrairement aux fois précédentes, aucun représentant du bureau de l’Assemblée nationale, notamment le Secrétaire général administratif de l’Assemblée nationale, le Directeur de cabinet et le Commandant militaire, n’est venu recevoir la motion des Magistrats.
(Lire ci-dessous les impressions du président de l’Unamab, Michel Adjaka et du député Antoine Kolawolé Idji, membre de l’Union fait la Nation)
Impressions du président de l’Unamab, Michel Adjaka et du député Antoine Kolawolé

Michel Adjaka : président de l’Unamab

« …Je dois vous remercier, parce que lorsque l’Unamab a sonné la mobilisation, vous avez répondu massivement présents parce que la cause est juste. Chers amis de la presse, tous mes remerciements, toute ma profonde gratitude, parce que aussi lorsque nous pouvoir judiciaire, troisième pilier de l’Etat de droit, lorsque nous avons été attaqués par les deux premiers pouvoirs à savoir l’exécutif et le législatif, vous avez répondu massivement présents pour nous soutenir, au front, une fois encore merci. Chers amis manifestants, le peuple souverain, vous êtes en train de porter haut les flambeaux de notre démocratie à travers le pouvoir judiciaire, je vous remercie aussi. Que dire au bureau de l’Assemblée Nationale ? Nous sommes venus ici, le 10 juillet 2014, on nous a dit que parce que le président Nago est au Canada, nous n’allons pas pouvoir délivrer notre message. Nous sommes revenus le 17 juillet 2014, on nous a dit parce que le président de l’Assemblée Nationale est en mission chez lui, nous n’allons pas délivrer notre message. Nous sommes revenus une troisième fois aujourd’hui, le président de l’Assemblée nationale a réuni son bureau, pour nous dire qu’il ne va pas nous entendre, qu’il ne va pas nous écouter. L’un dans l’autre, cela s’appelle du mépris. Et vous avez compris que l’Assemblée nationale à travers son bureau de la sixième législature affiche du mépris vis-à-vis du peuple que nous sommes. En son temps, vous saurez en tenir compte, je sais compter sur vous. Le président de l’Assemblée Nationale nous a proposé la formule d’audience. A l’assemblée générale du 04 juillet 2014, un collègue en service ici est venu défendre cette cause-là, et un vote a été émis, je ne sais pas si le président de l’Assemblée nationale n’est pas au courant. Le vote est défavorable à une audience du bureau exécutif de l’Unamab à l’endroit du bureau de l’Assemblée Nationale. Puisque vous savez que dans ce bureau, il y en a qui ont déclaré publiquement qu’ils ont honte des magistrats. On a honte de nous et on nous invite pour discuter de quoi ? Vous savez aussi que au même moment où le président de l’Assemblée Nationale et son bureau donnent l’impression de faire montre d’une certaine ouverture, la loi liberticide que nous déplorons, contre laquelle nous marchons depuis trois semaines a été enrôlée en plénière, et c’est au même moment qu’on nous demande de venir pour discuter. Un député de la mouvance présidentielle a compris et a utilisé l’article 120 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui dit que face à un sujet majeur, on peut initier une enquête pour écouter les protagonistes. Si le président Nago veut nous écouter, il peut donner suite à cette demande à lui adressée par l’un de ses collègues le 21 juillet 2014 ; procéder autrement, c’est chercher à nous infantiliser, chercher à nous montrer que nous ne savons pas emprunter les voies les plus appropriées. Le droit de marcher, le droit de manifester est un droit constitutionnel. La demande d’audience formulé par le bureau de l’Assemblée nationale ne se trouve nulle part, ce n’est pas une voie légale. Je demande donc à ce bureau d’exploiter les voies légales prévues par les textes de la République pour régler le problème qui est actuellement sur tapis. Par rapport à la marche, nous avons marché trois fois. Nous allons évaluer le dispositif que nous avons mis en place depuis trois semaines, communiquer pour plus de mobilisation, parce que la route sera longue et elle va conduire inexorablement vers 2016. Au lieu de simplement s’accrocher au droit de grève, il est temps maintenant que nous puissions nous intéresser aux propos de madame le ministre de l’agriculture. C’est là l’enjeu fondamental, c’est là, la finalité du retrait du droit de grève aux magistrats. Donc en son temps, vous serez informés, nous allons sonner à nouveau la mobilisation pour revenir. Parce que certains députés estiment que si nous continuions par venir sur l’esplanade, ils ne pourront pas délibérer en toute objectivité. Donnons-leur le temps de délibérer et nous aviserons en son temps… »

Député Antoine Kolawolé Idji

« …Le bureau de l’Assemblée nationale n’a pas voulu recevoir les magistrats qui ont fait une marche en direction de leur représentation nationale. Cela m’a paru inexplicable, incompréhensible, et pour tout dire, inacceptable. Mes camarades et moi qui sommes pour l’élargissement des libertés, nous sommes venus non pas pour prendre la motion à la place de l’autorité de l’Assemblée nationale, mais pour dire aux magistrats que nous sommes pour l’indépendance de la justice, nous sommes pour que les magistrats puissent jouir de leur droit constitutionnel. Nous utiliserons tout ce que la loi permet pour que cette loi liberticide ne passe pas. Il y a une session extraordinaire qui vient d’être convoquée dans quelques jours. Nous nous battrons, et je sais que même les députés Fcbe ne sont pas en faveur de cette loi-là. J’ai bon espoir que cette loi ne passera pas, parce que si elle passe, c’est le Bénin qui recule. On compte sur le patriotisme des Béninois, sur le soutien du peuple, parce que la lutte que mènent les magistrats est une lutte largement populaire. Et les députés qui ne veulent pas trahir leurs mandants, devraient songer au vote qu’ils vont émettre… ».

Karim Oscar ANONRIN

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