Renforcement des capacités productives : 48 pays moins avancés en conclave à Cotonou #aCotonou

Économie

Renforcement des capacités productives : 48 pays moins avancés en conclave à Cotonou

Publié le mardi 29 juillet 2014 | Le Matinal

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Samedi 14 Juillet 2012. Addis-Abeba (Ethiopie). Le Président de la République de Cote d`Ivoire, SEM. Alassane Ouattara à la réunion des chefs d`Etat et de gouvernement du Conseil de Paix et de Sécurité. Photo : Yayi Boni

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"Nouveaux partenariats pour le renforcement des capacités productives des pays les moins avancés". Cette thématique mobilise les représentants de 48 pays au Palais des congrès à Cotonou depuis lundi 28 juillet 2014. Ce sont les présidents de la République du Bénin, Yayi Boni, la présidente de la Commission de l ’Union africaine, Dlamini Zuma, et le Secrétaire général adjoint des Nations unies, Gyan Chandra Acharya qui ont ensemble présidé l’ouverture des travaux.

Au nombre de 48 (dont 34 africains), et abritant une population totale de 880 millions d’habitants, les Pays les moins avancés (Pma) constituent le groupe de pays le plus pauvre et le plus faible au sein de la communauté internationale. Les Pma se caractérisent par des difficultés, telles qu’un faible revenu par habitant, un faible niveau de développement humain et des obstacles économiques et structurels à leur croissance économique. Dans son mot de bienvenue, le ministre béninois des Affaires étrangères, Nassirou Bako-Arifari, a d’ailleurs rappelé que dans la plupart des Pma, la production et l’exportation se concentrent sur des secteurs et des produits à technologie faible. Cette situation, ajoute-t-il, exige de la part des Pma, des efforts considérables pour diversifier leurs bases productives, et réduire une dépendance persistante par rapport à des produits dont les prix mondiaux sont fortement volatiles et soumis aux chocs externes et à une instabilité économique accrue. L’enjeu de la rencontre de Cotonou, a poursuivi Nassirou Bako-Arifari, c’est de rechercher les voies et les moyens pour doubler les exportations des Pma d ’ ici 2020. En effet, selon les estimations récentes, le Produit national brut (Pnb) par tête d’habitant dans les Pma se chiffre en 2013, à 812 dollars. Les pays à revenus intermédiaires ont quant à eux, en moyenne un Pnb par habitant estimé à 4721 dollars, soit plus de cinq fois celui des Pma. Cet écart est encore plus grand par rapport aux pays développés, qui ont un Pnb de l’ ordre de 44 000 dollars par tête d’habitant, soit un revenu 54 fois supérieur à celui des Pma . Or ces Pma abritent aujourd’hui un huitième de la population mondiale, produisant seulement un centimètre de la population. "Ce phénomène témoigne à n’en point douter d’un dysfonctionnement systémique qui relègue et maintient de plus en plus de pays à la périphérie d’un système économique international et dans les zones troubles du sous-développement", a fait remarquer le président Yayi Boni.

De nouveaux partenariats pour rééquilibrer les échanges Nord-Sud

Pour Yayi Boni, la rencontre de Cotonou intervient trois ans après le Programme d’actions d’ Istanbul, dont la mise en œuvre devrait inverser la tendance à la marginalisation de plus en plus forte des Pma, et renforcer leur participation à la création de la richesse mondiale. Aussi, a-t-il invité les participants à travailler pour relever cinq défis. Le premier, est celui de la paix, de la stabilité et de la sécurité des Etats membres. Le second défi porte sur l’accessibilité de la croissance équitable et les réformes structurelles dans une perspective d’intégration économique pour impulser une dynamique aux économies des Pma et éliminer les graves obstacles à la création de la richesse. Le troisième défi porte sur la question de la mobilisation des ressources internes orientées vers les investissements productifs. Le quatrième porte sur la mise en place des partenariats novateurs qui soutiendront les Pma dans le renforcement de leurs capacités de production en vue d’accélérer la diversification et la croissance économique . Le cinquième est celui de la nécessaire réforme de l’aide publique au développement. Selon le président béninois, il est attendu des participants à la rencontre de Cotonou, la définition de nouveaux partenariats susceptibles d’exploiter au mieux le potentiel de la coopération Sud-Sud. « Le 20eme siècle s’est achevé sur un constat des plus amers : celui de la faiblesse des performances des politiques d’aide au développement mises en œuvre depuis quatre décennies. Les injustices et exclusions demeurent. Ce diagnostic est sans concession." rappelle-t-il.

Wilfrid Noubadan

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