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La Presse du Jour N° 2183 du 25/7/2014

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54è anniversaire de la fête de l’indépendance : Porto-Novo a fêté dans le délabrement total
Publié le lundi 4 aout 2014   |  La Presse du Jour




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La fête a eu lieu. A Porto-Novo, elle a été belle, surtout pour les autorités. Mais pour le bas peuple, non ! Elle a eu plutôt un goût amer. 54 ans après, Porto-Novo présente l’aspect d’une ville en ruine. Voies défoncées, bâtiments délabrés…Il n’y a pas de quoi en être fier.

Vendredi 1er août 2014. A l’instar des autres villes du Bénin, Porto-Novo a aussi célébré le 54è anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. Dépôt de gerbe au monument aux morts, défilés militaires et civils, réjouissances populaires…ont marqué les temps forts de cette célébration placée sous l’autorité de M. Badarou Moukaram, Préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau. A ses côtés, il y avait le maire Océni Moukaram, les conseillers municipaux de Porto-Novo, des sages et têtes couronnées, des personnalités diverses…

Drapés dans leurs plus habits, ils ont célébré dans une hypocrisie commune la fête de l’indépendance, la 54è depuis 1960. Les populations amassées le long des trottoirs assistaient en spectateurs joyeux au spectacle. Lorsqu’on est un Porto-Novien de souche, on ne doit pas en être heureux. Porto-Novo mérite mieux que cette singerie. Dans cette ville où feu Président Hubert Maga a proclamé le premier discours du Bénin indépendant, tout se dégrade. La ville coure lentement mais surement à sa perte avec des infrastructures de base en lambeau.

Dans le délabrement

Contrairement à ses habitudes, Porto-Novo a célébré le 54è anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté nationale et internationale dans un délabrement total. Quelques drapeaux hissés au bout de longs mâts et quelques coups de badigeons sur certains édifices publics rappellent à l’attention du peuple attristé de la ville-capitale que son pays est en fête.

Osons le dire ! Porto-Novo a fêté sans faire sa petite toilette. On ne peut pas circuler dans certains quartiers de cette ville sans se pincer le nez. Le plus frappant, c’est l’état des routes. La principale qui part du boulevard lagunaire pour la place du cinquantenaire est dans un piteux état. Elle est parsemée de nids de poule que s’acharnent à fermer des tâcherons du service départemental de l’entretien routier. Ils sont à l’œuvre depuis des semaines pour tromper le peuple de Porto-Novo. Et comme la nature est contre ce qu’ils font, les trous fermés s’ouvrent à mesure que passent les camions gros porteurs. Sur cet axe routier dont la longueur ne fait même pas 10 Kilomètres, le calvaire des usagers s’accentue à la hauteur du projet Songhaï. Ici, il ne reste que quelques lambeaux de goudron. Cela ne semble rien dire aux autorités municipales qui allèguent de ce que l’entretien de cette voie ne relève pas de leurs prérogatives. Cela peut donc se comprendre et nous amener à ne pas les blâmer outre mesure. Mais hélas, là où ces autorités municipales doivent agir, elles sont malheureusement absentes.

Porto-Novo n’a pas de voies secondaires praticables. La rocade dont les travaux de construction devraient démarrer au plus tard en juin 2014 selon les déclarations faites par le Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi est dans un piteux état, surtout par ces temps de saison pluvieuse. Pour sortir de Louho et atteindre le boulevard lagunaire, il faut mettre banalement 15 minutes en voiture à cause des innombrables trous qu’il faut éviter. A Dowa comme à Ouando, c’est la galère. Ouèzounmin, Ouinmin, Gbèdjromèdé, Guévié… ne sont pas les mieux lotis. Circuler dans ces quartiers relève d’un véritable chemin de la croix. Une croix que porte lourdement Porto-Novo avec les fausses promesses de Yayi. Prévu pour être mis en service le 1er août 2014, le parc d’attraction d’Adjinan réalisé sur financement de la Banque ouest africaine de développement (Boad) garde toujours son mystère derrière une clôture en feuille de tôle qui refuse de livrer ses secrets. Que dire de la cette historique place de l’indépendance ? Sans exagéré de rien, on peut s’offrir à cet endroit une partie de chasse aux rats palmistes et autres petits rongeurs. Le Président Hubert Maga, Paix à son âme, doit se retourner dans sa tombe à la vue du piteux état dans lequel se trouve cette place pour laquelle des travaux de réhabilitation lancés depuis le cinquantenaire de l’indépendance du Bénin n’ont jamais abouti. Non ! Porto-Novo ne mérite pas le sort dans lequel il est plongé. C’est ce que je crois !

Quelques réactions

Epiphane Honfo, conducteur de taxi Cotonou-Porto-Novo : « Les voies dans la ville de Porto-Novo sont dégradées. Nous n’avons plus de route dans la ville de Porto-Novo à part celle appelée le cinquantenaire. Nous avons assez de difficultés pour rejoindre les différents parcs de la ville. L’état des voies affectent beaucoup nos véhicules. La preuve, pour sortir de ce parc de Pobè-gare, c’est la croix et la bannière. C’est vraiment triste que 54 ans après l’indépendance Porto-Novo soit dans cet état ».

Salami Ganiou, conducteur de taxi-moto (zémidjan) à Porto-Novo : « L’Etat des routes dans Porto-Novo est alarmant. Dans toute la ville de Porto-Novo, il y a un laisser-aller. On dirait que la municipalité est fatiguée de ce qui se passe actuellement. Après une journée de travail, le soir c’est la fatigue totale, des courbatures partout. Nos motos, notre économie et notre santé sont affectés. Tenez, quand le client dit je veux aller à Dodji ou Agbokou et on observe l’état de la route on refuse ou on monte le prix. Nous prions les autorités de faire quelque chose ».

Koti Thierry déclarant en douane, habitant de Tokpota Davo : « Sincèrement c’est de la merde. Il n’y a rien comme voie dans la ville de Porto-Novo. En quittant chez moi pour les courses au centre ville, il n’y a que des trous sur mon chemin. Toutes les voies sont défectueuses à Porto-Novo. On ne dirait pas que nous sommes dans une capitale… J’accuse les autorités municipales qui ne font pas leur travail. Nous ne voulons pas forcement des pavés partout ou du goudron partout dans la ville de Porto-Novo en un jour. Mais il faut que nos voies et nos voies principales secondaires qui sont là soient bien entretenues ».

Pr Padonou Djidjoho, ancien ministre de l’éducation nationale : « Globalement, la ville de Porto-Novo projette une image qui est le concentré du Bénin. L’état des voies de communication pour ne pas dire les routes crée la désolation. Nous venons de traverser la période des pluies. Prenez l’exemple de la partie des voies du carrefour Y qui passent par l’Ecole normale supérieure pour aller à Beau-rivage. Depuis bientôt un mois, les agents du ministère des travaux publics sont là-dessus. C’est à se demander si nous n’avons pas des spécialistes de construction de voies dans notre pays. Il suffit d’aller voir actuellement. Ils ont bouché les trous avec du sable rouge gravillonné. Ça ne fait que donner quoi : la boue. On se demande si ce sont des gens qui ont réfléchi qui sont venus faire ce travail. Il y a à faire mais les autorités à divers niveaux de la ville ne se soucient point de la ville. Regardez la voie qui mène vers le centre Songhai ! Il y a un compatriote qui dans le courant des mois de Février et Mars est rentré d’un pays d’à côté. Il s’est présenté à la Direction des Services Techniques de la mairie pour poser le problème de ce tronçon très sollicité. J’ai été surpris d’apprendre qu’on lui a demandé de donner une tonne de ciment pour réparer la voie. C’est à penser qu’il n’y a plus de moyens pour réparer les voies. Il m’a certifié cette déclaration. Malheureusement, la voie à mon avis n’a jamais été réparée. La seule voie qui existe à Porto-Novo, c’est celle du cinquantenaire qui est balayé de temps en temps. Pour ce qui concerne les rues, les ruelles et les pénétrantes dans les grandes agglomérations de la ville, nous en discutons. En période de pluie, je suis passé devant le 4ème arrondissement avec un ami. Constats : des crevasses, des trous, des flaques d’eaux partout. Curieusement, il est garé à l’intérieur de la clôture du 4ème arrondissement, une niveleuse sur laquelle c’est marqué à louer à 150 000 ou 2500 000f cfa. L’ami me dit : souffre à ton ami Chef d’arrondissement de sortir cet engin pour niveler la voie qui passe devant son bureau. Prenez la voie qui ceinture la mairie de Porto-Novo où il y a des engins sans citer ceux de la voirie ! Je vous jure que pour faire 200 mètres autour de la mairie en voiture, il faut 5 à 10 minutes. Tellement il y a de trous. Si vous ne voulez pas avoir mal au ventre ou éclabousser les gens, vous êtes obligé d’aller doucement. La question qui se pose est celle-ci : est-ce que nos autorités qui se disent élus sont-elles à la hauteur de la tache ? La ville de Porto-Novo est plus dégradée aujourd’hui qu’hier. Nous avons connu des chefs de circonscription qui se sont attelés à la tache. Avec peu de moyens ils ont fait beaucoup de choses. Ça n’intéresse pas aujourd’hui les gens de réparer les voies. Vraiment à Porto-Novo, il y a un malaise ».

Prince Dè Sodji Abéo, Président du RPN : « Tout ce qui n’est pas habituel dans ce Bénin et surtout dans ce Porto-Novo choisi comme capitale, me parait violent. Ceux qui portent à califourchon sur le dos la ville pour leur faire-valoir uniquement ne connaissent pas l’histoire de la ville. Porto-Novo a des évocations, des esprits qui ont empêché le colon de tracer la ville. Les gens parlent de Porto-Novo pour le plaisir de survivre. Porto-Novo est très sale. Elle n’a plus le visage qu’elle avait quand Maga prononçait son discours le 1er Aout 1960. Porto-Novo est une ville embouteillée parce qu’aucune intelligence n’a tracé des voies secondaires pour décongestionner la ville. Prenez la voie qui part du pont de Tokpota pour l’ancien Carder ! Prenez la voie qui va au projet Songhai ! Il y a les autorités qui y passent tous les jours. Le maire passe par où dans la ville ? On a honte de rien. On ne peut rien faire de palpable depuis. Nous ne connaissons pas la honte. Au Burkina Faso, les voies sont construites sur trente ans. Au Bénin c’est Cinq ans. Parce que tout le monde veut construire de maison mais dans quelle rue ? Un environnement sale. Il va falloir que les vrais fils de Porto-Novo se réveillent. Pendant combien de temps l’Etat va tourner dos à la capitale, à Porto-Novo… En acceptant la municipalité de Porto-Novo comme telle, on permet au petit gagne-pain de s’enrichir. L’actuelle municipalité de Porto-Novo ne peut rien faire. Elle n’a pas les moyens de ces ambitions. Mais elle permet seulement aux gens de s’enrichir ou de dire je suis maire, je suis conseiller…Le moment arrivera où l’histoire remettra les pendules à l’heure.

Propos recueillis de Tobi P Ahlonsou

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