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La Presse du Jour N° 2189 du 6/8/2014

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Alternance au sommet de l’Etat : Plus de 1000 femmes engagées pour déboulonner Yayi en 2016
Publié le jeudi 7 aout 2014   |  La Presse du Jour


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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Elles sont venues des quatre coins du Bénin. Sous la bannière du Groupe des femmes pour une autre gouvernance au Bénin coordonnée par Mme Karimou Rafiatou, elles se sont retrouvées hier mercredi 6 août 2014 à l’hôtel Azalaï de Cotonou pour crier à l’unisson «Non à un 3è mandat de Boni Yayi au pouvoir». Pour ces braves femmes qui ont écrit les plus glorieuses pages de l’histoire politique et sociale du Bénin et qui ont en commun l’amour de leur pays, l’heure a enfin sonné pour barrer la voie à l’imposture.
La situation sociopolitique dans laquelle végète le Bénin depuis quelques années ne laisse plus personne indifférent. C’est face à cette situation qui conduit le Bénin droit dans le décor que les femmes réunies au sein du Groupe des femmes pour une autre gouvernance au Bénin ont décidé d’agir. Hier à l’hôtel Azalaï de Cotonou, elles ont animé un débat public dont l’épine dorsale est la gouvernance du Bénin à l’ère du changement et le départ de Yayi du pouvoir en 2016.
Pour Mme Karimou Rafiatou, animatrice principale de cette conférence publique, il est impérieux et urgent que tous les fils et toutes les filles du Bénin se réveillent et disent comme les compatriotes rassemblés au sein de creuset Alternative citoyenne, « Trop c’est trop ».
Parlant de la gouvernance à l’ère du changement, Mme Karimou Rafiatou a mis l’accent sur les innombrables promesses non-tenues de Boni Yayi depuis 2006 et les dérives de son régime. «Les bases éthiques et morales ont disparu du champ politique béninois. Au lieu d’en prendre conscience et rechercher à renouer avec les nobles traditions héritées de nos anciens, nos dirigeants cherchent constamment à nous distraire en suscitant de faux débats sur les sujets comme la révision de la Constitution, la suppression du droit de grève aux magistrats… », a constaté Mme Karimou Rafiatou qui n’a pas oublié de mettre en relief la chasse aux sorcières livrée par le régime du changement aux opérateurs économiques nationaux et à certains compatriotes poussés à l’exil forcé. « Pour quelle raison amuse-t-on le peuple avec ce débat sur la suppression du droit de grève aux magistrats ? » s’est interrogée Mme Karimou Rafiatou qui a aussi dénoncé la menace qui pèse de plus en plus sur l’unité nationale et la cohésion sociale au Bénin.
La table ronde de Paris, la morosité économique, le Programme de microcrédit aux plus pauvres qui aurait fait de certaines femmes des sans domiciles fixe, la gratuité de l’enseignement avec ses faiblesses…ont été également abordés par Mme Karimou Rafiatou relayée par ses collègues Amissétou Affo Djobo, Daguia Bouriana, Colette Houéto, Adidjathou Mathys, Béatrice Lakoussan…

Ce 3è mandat

A cette entrée servie à chaud, a succédé le plat de résistance de la conférence publique. Elle a porté sur l’hypothétique 3è mandat que certains valets du pouvoir appellent de tous leurs vœux. Sans détour ni panache, les femmes réunies au sein du Groupe des femmes pour une autre gouvernance au Bénin ont montré leurs griffes. Pour ces femmes, le départ de Yayi du pouvoir en 2016 n’est pas à négocier. De gré ou de force, il faudrait qu’il dégage le plancher pour permettre à l’alternance de se réaliser conformément à l’article 42 de la Constitution du 11 décembre 1990 qui stiple que « Le Président de la République est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans renouvelables une seule fois et qu’en aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels ».
« Quand tu voulais prendre le pouvoir en 2006, c’est dans la paix que tu as trouvé le Bénin. Tu voudras bien le laisser aussi dans la paix en 2016. Nous ne voulons pas la guerre dans notre pays. Nous ne voulons pas de crimes politiques au Bénin ». Tel est le message que Mme Mathys Adidjathou a adressé à Boni Yayi qu’elle a servi en qualité de ministre des finances. Profitant de l’occasion qui lui a été offerte, elle a exhorté les femmes du Bénin à opposer à Yayi l’article 42 de la Constitution toutes les fois qu’il les sollicitera pour briguer un 3è mandat. Et ceci quoi qu’en soient les promesses qu’il fera. « Même si Yayi part en 2016, le programme de microcrédits aux plus pauvres ne s’arrêtera pas. C’est un acquis… Le non au 3è mandat de Yayi doit être désormais notre slogan partout où besoin sera. Je les connais bien ! N’ayez aucune crainte. Nous ne devons pas nous laisser faire », a dit Mme Mathys Adidjathou qui a fait de troublantes révélations sur les 10.000 chômeurs créés par la gouvernance à l’ère du changement à cause des pressions fiscales et la chasse aux opérateurs économiques béninois.
« Ce n’est pas parce que Boni Yayi est du Nord que nous allons le laisser détruire notre pays. Ce qui se passe est dangereux. Nous avons assez gardé le mutisme. L’heure est maintenant à l’action pour le faire partir du pouvoir en 2016 », a lâché Mme Amissétou Affo Djobo. Daguia Bouriana, Colette Houéto, Christiane Omichessan, Béatrice Lakoussan et toutes les autres intervenantes ont aussi abondé dans le même sens avec détermination et engagement. Des qualités qui ont été saluées par Candide Azannaï, Eric Houndété, Sacca Fikara, Joseph Djogbénou, Antoine Dtéchénou, Philomène Zoutchégbé (au nom de Mme Claudine Prudencio) et tous ceux qui se sont succédés à la tribune de cette conférence publique.

De force ou de gré, Yayi doit partir

De force ou de gré, Yayi doit partir du pouvoir en 2016 et laisser la place à quelqu’un d’autre. L’unanimité a été faite autour de ce principe. « Les enseignements que je tire de votre mobilisation sont assez clairs désormais… Avec ce que je viens de voir, je suis de plus en plus convaincus que Yayi ne fera pas une minute de plus en 2016… », a dit l’honorable Eric Houndété qui a profité de l’occasion pour remercier tous ses collègues qui se sont mobilisés pour mettre hors d’état de nuire ceux qui ont voulu donner un coup d’arrêt à l’indépendance de la justice dans notre pays. « Soyez rassuré ! Vous avez à vos côtés des combattants de la liberté et nous sommes prêts à nous battre à vos côtés pour barrer la route à l’imposture », a conclu le Président du Groupe parlementaire Union fait la Nation.
« Ils font tout pour nous faire taire. Et quand je vois des femmes aussi mobilisées comme vous, j’ai espoir… Le Bénin est dirigé par des gens qui ont leurs noms collés à plusieurs malversations. Ce n’est pas pour rien qu’ils veulent ôter aux magistrats le droit de grève et autres…Yayi doit partir en 2016. Ce n’est pas négociable. Mais si Yayi doit partir en 2016, cela dépendra de nous et non de Obama ou de Hollande. Si nous le laissons faire, ces gens-là ne diront rien parce qu’ils ont des intérêts dans notre pays…Ce n’est pour rien que Yayi vend le pays à Bolloré au détriment des investisseurs privés béninois. C’est pour bénéficier le moment venu du soutien de Hollande qui enverra des soldats français au Bénin sous le fallacieux prétexte qu’ils veulent protéger les citoyens et les intérêts français. C’est cela la réalité. Mobilisons-nous donc en conséquence… ». Tel est l’appel que le Président du MDS Sacca Fikara a lancé à toutes les femmes mobilisées hier à Azalaï Hôtel de Cotonou.
« Nous avons accueilli Yayi dans la joie en 2016. Personne n’est contre lui. Tout ce que nous voulons, est qu’il s’en aille en 2016 et laisse le pays en paix. Nous sommes 52 % de la population béninoise. Trop c’est trop ! Nous ne devons pas nous laisser embarquer dans une aventure ambiguë. Disons non au 3è mandat de Yayi. N’ayons pas peur », a dit au nom de l’honorable Claudine Prudencio, Mme Philomène Zount-chégbé.
Comme à ses habitudes, Me Joseph Djogbénou n’est pas allé du dos de la cuillère. « Merci de nous donner à comprendre que l’espoir est permis. Ce qui s’est passé à l’Assemblée Nationale dans la nuit du 5 au 6 août 2014 est la fondation de l’espérance. Je voudrais saluer ceux qui sont dans la majorité et qui ont leur cœur dans la minorité. Je salue aussi la minorité et Mme Hélène Kèkè-Aholou qui a su éviter au Bénin ce qui a de plus grave…Ce n’est pas au Chef de l’Etat de rassurer son peuple sur son départ, mais c’est au peuple de lui rappeler qu’il doit partir en 2016. Et pour ce faire, je suggère qu’une journée nationale contre le 3è mandat de Yayi et contre la révision de la Constitution soit organisée… Ailleurs n’est pas meilleur… Il faut que la paix règne sur notre pays », a dit Me Djogbénou qui a formellement mis en garde certains investisseurs étrangers qui s’engagent avec le régime finissant de Yayi sur certains contrats.
« La question du 3è mandat de Yayi ne doit plus nous préoccuper. Yayi même sait qu’il doit partir en 2016 et ceci, de force ou de gré. C’est No Way. Et il doit Go Away ! Ce qui est important à mon sens, c’est d’empêcher Yayi d’envoyer des députés godillots à l’Assemblée Nationale en 2015. Toute la bataille prochaine doit se situer à ce niveau car cela constitue la préoccupation essentielle de Boni Yayi…Pour ce qui s’est passé à l’Assemblée Nationale dans la nuit du 5 au 6 août 2014, je pense que nous n’avons pas de félicitation à recevoir, mais des encouragements. Vous devez être mobilisées et debout car la bataille va se déplacer à la Cour Constitutionnelle dont le dispositif humain est redevable à Yayi…Quand on va humilier vos filles, arracher vos richesses et que vous aller acclamer l’auteur de ces crimes, personne ne viendra à votre secours…Si on vous dépossède de vos richesses au profit de puissances impérialistes et que vous vous taisez, personne ne viendra à votre secours…Le combat à mener n’est pas le combat de n’importe qui. Il n’existe plus d’hommes dans cette cité car ils se sont tous compromis. Vous avez donc votre place à prendre sur la première ligne. Nous passeront partout avec vous. Et cette fois-ci, c’est pour parler, pas de Yayi, mais de nous-mêmes car Yayi sait qu’il est du passé… ». Ce message délivré par le député Candide Azannaï a été suivi de celui du Doyen Antoine Détchénou qui, malgré le poids de l’âge, a été on ne peut plus radical.
« Tout a été dit et je ne ferai que m’associer à ce qui a été dit. Je considère cette assemblée comme l’engagement du processus pour le départ de Yayi en 2016. Ne nous faisons aucune illusion. Le combat sera dur et le seul langage qui nous reste est celui de la rue pour dire non, sans casse, à toute forme de violation des acquis démocratiques en République du Bénin. Disons non au 3è mandat de Yayi ! Disons non au K.O fabriqué ! Disons non à la Lépi tronquée ! Il y va de l’intérêt de toute la Nation », a dit le Président du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques.
Très revigorées par ces messages auxquels s’est joint celui de la Fesyntra-finances, les femmes réunies au sein du Groupe des femmes pour une autre gouvernance au Bénin ont mis un terme à leur conférence par une déclaration. Par cette déclaration, elles entendent dire non à la dictature, au culte de la personnalité, à la corruption et surtout à un éventuel 3è mandat de Yayi. Le combat, ont-elles révélé ne s’arrêtera pas à Cotonou. Elle va aussi se poursuivre dans les autres contrées du Bénin. La cause étant nationale.
Affissou Anonrin

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