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Le Matinal N° 4408 du 11/8/2014

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Construction bloquée du siège de l’Assemblée nationale:Menace sur les relations bénino-marocaines
Publié le mardi 12 aout 2014   |  Le Matinal


Valentin
© Autre presse par DR
Valentin Djènontin, Ministre de la Justice


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Entre le Bénin et le Maroc, les liens de coopération pourraient s’embrouiller très prochainement. Les informations recueillies témoignent de la colère des autorités de ce pays frère et ami contre le Bénin. Les raisons évoquées sont relatives à la détention arbitraire dont fait l’objet un citoyen marocain à la prison civile de Cotonou, depuis environ vingt (20) mois.

« Les autorités marocaines ne sont pas d’accord, mais restent confiantes en la justice béninoise ». Ces propos sont d’un citoyen marocain vivant au Bénin et proche du sieur Abdelkader Moutaïb, entrepreneur principal de la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Il répondait à une question du journal ‘’Le matinal’’ sur la réaction du Maroc face au traitement que subit son compatriote au Bénin.

D’après notre interlocuteur, les autorités marocaines sont au courant de ce qui se passe au sujet de cette affaire. « Tous les documents et informations parviennent à temps à notre ministère des affaires étrangères », a-t-il indiqué.

Abdelkader Moutaïb, Directeur général du groupement Emcr, entreprise ayant gagné le marché de construction (les gros-œuvres) du nouveau siège de l’Assemblée nationale est dans les liens de détentions depuis le 09 janvier 2012.

Au départ, il est accusé, selon le mandat de dépôt, de « complicité de détournement de deniers publics à Cotonou, courant année 2012 ». L’instruction a évolué au niveau du 6è cabinet jusqu’en 2013 et le juge a pris une ordonnance de non-lieu. Le gouvernement béninois, plaignant, a fait appel.

A la Cour d’Appel, le non-lieu a été confirmé. Le même plaignant s’est référé à la Cour Suprême où le dossier a séjourné pendant onze mois avant d’être retourné sans décision, au Tribunal pour vice de procédure, selon nos informations.

Pendant ce temps, l’accusé est resté en prison, tout souffrant. Son médecin-traitant a délivré un certificat médical pour qu’il soit autorisé à sortir de temps en temps pour des soins. Mais jamais il n’est sorti. Cinq de ses entreprises ont fermé leurs portes. Les milliers d’ouvriers ont été mis en chômage technique.

Ses enfants et toute sa famille sont en difficulté à Cotonou. Ses comptes bancaires sont bloqués ; les propriétaires de sa maison et des sièges de ses entreprises menacent de le vider car il doit des mois de loyer.

L’intéressé, porteur de plusieurs projets pour le Bénin et parrain de plusieurs investisseurs marocains au Bénin, est visiblement abattu. Une visite à la prison civile de Cotonou, nous a permis de voir qu’il était déçu d’avoir choisi le Bénin pour ses investissements.

Il n’a pas pu se confier à nous ; mais l’on a découvert un opérateur économique africain livré à la souffrance psychologique.

Sur le chantier de l’Assemblée nationale, selon les documents et rapports mis à notre disposition, les matériels de travail sont sur-place depuis bientôt deux ans. Il y a des engins qui se détériorent (Voir un des rapports publiés).

Ses partenaires lui ont adressé plusieurs lettres de menace et de mise en garde. Il continue de payer inutilement depuis 20 mois, la somme de six cent mille Fcfa pour son siège à Porto Novo, bien qu’il soit occupé par les militaires

Tout est mis en œuvre par l’Etat béninois pour faire souffrir ce citoyen marocain. Les faits à lui reprochés restent non fondés.

Comment peut-on accuser un entrepreneur qui a exécuté les travaux d’un chantier dont il a gagné le marché à la hauteur des décaissements effectués ? Toutes les expertises commises ont confirmé que le chantier ne souffre de rien.

Les autres entrepreneurs béninois dont deux députés à l’Assemblée nationale actuellement (nous reviendrons sur leur cas très prochainement) sont en liberté alors qu’ils sont les plus défaillants et critiqués dans des rapports. Des ministres de Yayi cités dans ce dossier sont en liberté et c’est le marocain qui n’a rien fait qui croupit en prison.

Les risques que court le Bénin

Le Bénin et le Maroc entretiennent des rapports de coopération très poussés. Le 7 mars 1991, un accord de coopération économique, scientifique, technique et culturelle portant création de la Grande Commission mixte de coopération bénino-marocaine a été signé entre les deux pays.

A cet effet, le Maroc a accordé au Bénin des subventions destinées à financer plusieurs projets de développement culturel et économique dont la construction de la Résidence universitaire Hassan II sur le Campus d’Abomey-Calavi, selon Xinhua.

Mieux, les deux Etats entretiennent des rapports dans les domaines scientifique et culturel avec notamment la formation de cadres civils, militaires et douaniers. Depuis 19917, une commission mixte existe au niveau des ministères des Affaires étrangères se réunissant tous les deux ans alternativement à Rabat et à Cotonou. Les mêmes relations se sont poursuivies avec Boni Yayi. Les deux pays collaborent dans les domaines portuaires et des télécommunications.

Des Accords sur la suppression des visas pour les passeports diplomatiques et de service, et sur la reconnaissance réciproque des permis de conduire existent entre eux. Ils travaillent pour le renforcement de la coopération sud-sud. En 2012, une réunion s’est tenue à Cotonou pour évaluer les liens d’échanges.

Les aides accordées au Bénin par le Maroc sont énormes. La détention injuste de ce citoyen pourrait provoquer la colère du Maroc si le gouvernement ne fait pas respecter les décisions de justice qui libèrent Abdelkader Moutaïb.

LM

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