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Le Matinal N° 4408 du 11/8/2014

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Graves déclarations du chef de l’Etat à Klouékanmey:Yayi Boni menace la paix sociale au Bénin
Publié le mardi 12 aout 2014   |  Le Matinal


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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A l’occasion de sa descente, samedi 09 août 2014, à Klouékanmey dans le département du Couffo, le Chef de l’Etat a encore déblatéré sur le monde syndical.

Dans une déclaration, Yayi Boni a imputé, aux seuls syndicalistes, la responsabilité des échecs massifs aux différents examens scolaires. Ce sont-là des propos graves qui sonnent comme une menace à la paix sociale.

Aujourd’hui, les Béninois sont obligés d’appréhender qu’ils ne doivent pas s’inscrire dans la logique du président de la République, décidé à opposer les différentes sensibilités afin d’entretenir la tension sociale voire politique dans le pays.

A la crise économique déjà très rude, comme le démontrent des statistiques de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), il en ajoute de graves propos peu recommandables d’un homme d’Etat. Sinon, comment comprendre qu’un Chef d’Etat puisse tenir publiquement des propos imputant aux seuls leaders syndicaux, la responsabilité des derniers échecs massifs aux examens scolaires ?

Une bonne analyse de cette déroute scolaire voudrait que le président Yayi Boni se demande sa part de responsabilité dans cette situation dramatique pour les générations futures. Il devrait se demander anticipation que son gouvernement a développé pour prévenir une grève des acteurs sociaux. Qu’a-t-il fait pour satisfaire à temps aux revendications des travailleurs afin que les enseignements puissent rester en classe avec leurs apprenants ?

Au temps fort de la crise où le préfet de l’Atlantique et du Littoral, Placide Azandé, a autorisé la bastonnade des syndicalistes dans un bain de sang, le vendredi 27 décembre 2013, quelle a été la réaction de Yayi Boni face aux exigences des travailleurs de sanctionner le commis de l’Etat présumé fautif ? Toute chose contraire à l’héritage laissé aux Béninois par Monseigneur Isidore de Souza, président du Présidium de la Conférence nationale des forces vives.

Le prélat ne disait-il pas : « Plaise au ciel qu’aucun bain de sang ne nous éclabousse et nous emporte dans ses flots » ? Il est évident que lorsqu’on n’a pas été témoin de cette Conférence nationale, lorsqu’on n’a pas souffert pour l’obtention des libertés fondamentales, on ne saurait connaître à quel prix elles ont été acquises.

On peut tout se permettre. Au moyen d’une collecte de réactions, on s’en aperçoit que les propos tenus à Klouékanmey, le week-end écoulé, achoppent dans l’opinion publique. Or, depuis un certain temps dans le pays, on observe que les institutions de contre-pouvoir, censées réguler les abus, donnent l’impression d’être pour la plupart complaisantes avec l’Exécutif. Du coup, le Chef de l’Etat, tel un gouverneur et un messie, s’arroge toutes les prérogatives et fait tout à sa guise. Mais à l’analyse des faits, il y a anguille sous roche.

Des raisons de comportements anti-démocratiques

Il est craint par presque tous que le président Yayi Boni cherche par tous les moyens à s’éterniser au pouvoir. Ayant compris que le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago, a totalement pris ses distances vis-à-vis de lui, et qu’il ne lui est plus possible de réussir son vœu de révision de la Constitution au Parlement, le locataire de la Marina est prêt à utiliser tous les moyens, mêmes les plus sordides pour atteindre son objectif. Son intention peut être vue comme un vil dessein de semer de trouble à la veille de la fin de son deuxième mandat constitutionnel, au terme duquel, il n’est plus éligible, et de profiter de la situation pour décréter un Etat d’urgence. De quoi proroger illégalement le mandat et d’assouvir ses instincts ? Ce sont entre autres, les raisons pour lesquelles, le Chef de l’Etat se donne trop de liberté dans ses agissements.

Le fait de n’avoir pas sanctionné depuis près d’un mois, les propos tendancieux et outrageants au peuple béninois de la ministre de l’Agriculture Fatouma Amadou Djibril, laisse entrevoir, que Yayi Boni ne veut pas quitter le douillet fauteuil de la Présidence de la République.

Autrement, il aurait éjecté depuis longtemps sa ministre en charge de l’Agriculture par le biais d’un remaniement technique intempestif auquel il a habitué ses compatriotes depuis son avènement en 2006. A défaut, l’opportunité était offerte à Yayi Boni à l’occasion de son message à la nation, le 31 juillet dernier, de rassurer le peuple sur son départ en 2016 et de condamner les propos de Fatouma Amadou Djibril.

Mais il a choisi de faire un black-out sur le sujet. Dès lors, il entretient du doute sur ses intentions de quitter les affaires en 2016. Toutes les stratégies qui se définissent pour maintenir Yayi au pouvoir au terme de son deuxième mandat sont bien sues de tous. Et les Béninois n’y prêteront pas flanc.

Jean-Claude Kouagou

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