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Fraternité N° 3666 du 12/8/2014

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Sécurité des usagers de la route/engins 2 à 3 roues : L’utilisation d’une trousse de secours par tout conducteur instituée
Publié le mercredi 13 aout 2014   |  Fraternité


Port
© aCotonou.com par TOP
Port obligatoire du casque au Bénin
Vendredi 08 Août 2014, Cotonou : la plupart des motocyclistes se conforment au caractère obligatoire du port du casque. Les piétons utilisant les services de taxi-motos sont aussi nombreux à s`être procurés un casque. Par contre, nombreux sont aussi les clients qui refusent de porter le casque prévu pour eux par les taxi-motos.


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Une réforme de plus pour la sécurité routière au Bénin. Après la piste cyclable, le port de casque obligatoire pour les engins à deux et trois roues, quatre ministres du gouvernement de Boni Yayi à savoir ceux de la santé, de la défense, de la sécurité et des transports viennent de signer le 31 Juillet 2014, un autre arrêté interministériel portant composition de la trousse de secours en République du Bénin. Et cet arrêté en son article 1er précise de façon claire et sans équivoque que « pour assurer la sécurité des usagers de la route, il est institué en République du Bénin, l’utilisation d’une trousse de secours par tout conducteur de véhicule et d’engins à deux ou trois roues ».
« Du coton hydrophile, des compresses de gaze stérilisées, des bandes de gaze adhésives, des pansements adhésifs ou compressifs absorbants stériles, de l’alcool modifié à 75% ou autre antiseptique liquide pour le nettoyage des plaies, du sérum physiologique, un baume anti inflammatoire, une paire de gants à jeter après chaque utilisation, une paire de ciseaux à bouts ronds, des épingles de sûreté pour la fixation du pansement ou des bandages, des éponges hémostatiques Gelita Spon et des lames de bistouris ». Ce sont, entre autres, les produits que doit contenir, d’après ledit arrêté, cette trousse de secours. Et déjà, en ce qui concerne la mise en application stricte de l’arrêté interministériel, le centre national pour la sécurité routière, la police nationale et la gendarmerie nationale, ont été chacun instruits pour faire observer aux usagers de la route, le respect scrupuleux de ces prescriptions.

L’heure des transports en commun ?
C’est dire qu’après la répression au sujet de la piste cyclable, du port de casque, il faut y ajouter pour très bientôt, les grincements de dents des motocyclistes béninois pour la répression pour défaut de plaque d’immatriculation pour leurs motos et de trousse de secours. Des heures chaudes en perspective donc, surtout pour ceux qui n’ont pas assez de moyens pour faire face aux nombreuses dépenses que nécessitent ces réformes. Aussi, par rapport à la trousse de secours, doit-on se poser des questions sur son mode de transport par les motocyclistes. Tout compte fait, les quatre ministres, même si visiblement la police et la gendarmerie n’ont pas été associées en amont, ont certainement pris cette décision pour préserver la sécurité des usagers de la route.
Il est à présent question d’étudier les implications de ces réformes. Et il va sans dire qu’à ce rythme, beaucoup délaisseront leur moto. Mais dans un pays où les transports en commun sont quasi inexistants, il faut s’interroger sur comment ceux qui auraient décidé de laisser de côté leur habituel moyen de transport, parviendront à se déplacer. D’où la nécessité pour le gouvernement béninois de sérieusement penser à une meilleure politique en matière de transport en commun. Car, il est vrai que pour un environnement sain et une meilleure sécurité routière, il est important de réduire le nombre de motos qui pullulent dans les grandes métropoles du Bénin. Mais pour le moment, rien n’est prévu pour que les Béninois, sans avoir recours à leurs motos, se déplacent aisément. Pour le moment, c’est la multiplication des réformes pour la plupart à polémique en ce qui concerne la sécurité routière des motocyclistes. De là, à oublier que le plus important pour le gouvernement est, avant toutes ces tracasseries causées aux motocyclistes, d’œuvrer à développer le transport en commun ?
Tout compte fait, aucun travailleur béninois à revenu moyen ne rechignerait à prendre le transport en commun pour aller à son lieu de travail si tant est que, il coûte moins cher, il peut y avoir accès sans faire une longue distance de sa maison ou de son service. Alors, la balle est dans le camp du gouvernement qui jusqu’ici, parlant de la politique routière au Bénin, tape dans le feuillage au lieu de taper sur le serpent.

La police et la gendarmerie se déclarent incompétentes

C’est un arrêté interministériel sans fondement. Il a été pris pour la forme, peut-être pour faire croire au chef de l’Etat que ses signataires sont soucieux du bien-être des usagers de la route. D’ailleurs, sa mise en application ne sera jamais une réalité. Car, les policiers et gendarmes ne vont réprimer personne pour le non respect de cet arrêté. « Si on n’a pas pu contrôler la boîte à pharmacie dans les véhicules, ce n’est pas celle qui sera attachée à une moto qu’on va contrôler. C’est une mission impossible. Ni la police, ni la gendarmerie ne pourra s’associer à cette décision politique ». Ainsi s’exprimait hier un haut gradé de la police nationale en service au cabinet du ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et des cultes qui a requis l’anonymat. « On ne fait pas de réforme pour la forme. C’est une décision mort-née. La gendarme et la police ne s’associeront pas à ce mauvais jeu », a également déclaré un haut gradé de la gendarmerie nationale qui invite le peuple au calme et à la sérénité.

Adrien TCHOMAKOU, Angelo DOSSOUMOU

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