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Le Matinal N° 4104 du 17/5/2013

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Me Baparapé Aboubakar, Avocat à la Cour et Président de l’organisation des droits de l’homme et des peuples au Bénin :« C’est pour le moins exposer un magistrat en exercice… »
Publié le mardi 21 mai 2013   |  Le Matinal




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Le Juge a-t-il eu tort de rendre sa décision ?

D’abord c’est un véritable théâtre pour distraire le peuple et amuser la galerie alors même que le pays travers une grave crise économique, sociale et institutionnelle. Ensuite le juge a le pouvoir, en fonction des éléments du dossier, de rendre une ordonnance de non lieu et de donner avis au procureur et à la partie civile par ses avocats dans les 24 heures : Article 198 du nouveau code de procédure pénale et au terme de l’article 200 à 201, il peut interjeter appel des ordonnances juridictionnelles du juge d’instruction dans les délais prévus par la loi


Donc le juge n’a pas tort mais c’est le revirement spectaculaire de la procédure qui ressemble à un mélodrame tragicomique, à un marché de dupe entre deux larrons en foire où le juge a rôle du dindon de la farce. A qui profite cette farce ? Attendons de voir.

Peut-on révoquer le juge ?

En tout état de cause, le pouvoir ne peut révoquer le juge pour avoir exercé ses prérogatives légales sans perdre la face, encore que rien n’exclu qu’il en soit le commanditaire. La politique n’a ni de repère ni logique. Elle est immorale et insondable. Donc les déclarations tapageuses de l’avocat ne semblent pas être du droit mais une propagande médiatique pour ne pas dire du show qui ne convainc que lui seul, même pas son client qui lui sait là où il les mène tous en bateau.

Vos impressions sur le communiqué du Ministre de l’Intérieur ?

C’est une atteinte au droit de l’homme en ce que dans un premier temps, le communiqué fait état d’une prétendue fuite du juge après avoir rendu sa décision. En un deuxième temps, un autre communiqué qui dit que le juge d’instruction (Angelo Huessou) en charge du dossier d’empoisonnement ayant rendu le non-lieu aurait été retrouvé et que sur instruction du Chef de l’Etat afin d’éviter une atteinte à sa sécurité et à celle de sa famille, le juge serait gardé en sécurité chez lui. C’est une sorte d’appel négatif à la vindicte populaire contre le juge comme si les prieurs et les marcheurs en apprenant cette nouvelle vont faire une marche musclée au domicile du juge. C’est pour le moins exposer un magistrat en exercice de ses fonctions et ayant usé de ses prérogatives, à la vindicte populaire pour faire terroriser les autres juges ayant en charge les dossiers du chef de l’Etat et d’autres barrons du régime. C’est pour le moins une violation flagrante des droits de l’homme que l’organisation des droits de l’homme et des peuples condamne fermement.

Y-a-t-il immixtion de l’exécutif dans le judiciaire ?

Mais Monsieur le journaliste ! C’est curieux que ce soit aujourd’hui que vous constatez l’immixtion de l’exécutif dans le judiciaire. C’est ce que mon organisation des droits de l’homme dénonce tous les jours avec la détention et le transfèrement des Kassa Mampo à la prison de haute sécurité de Missérété.

Peut-on interpeller un juge qui a rendu une décision ?

Au fait vous-mêmes, si ce n’est pas du théâtre grotesque, pourquoi le juge va-t-il simuler la fuite ? Que peut-il bien se reprocher pour avoir exercé ses prérogatives sous le contrôle du procureur qui sait si bien veiller au grain ?

Y-a-t-il menace sur la justice ?

J’ai déjà répondu à votre question et je vous remercie.

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