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Le Matinal N° 4411 du 14/8/2014

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Affaires tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat : Patrice Talon victorieux à tous les niveaux
Publié le vendredi 15 aout 2014   |  Le Matinal


Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon, un ancien proche du président Thomas Boni Yayi


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Talon-Yayi. On connaissait déjà le vainqueur de ce bras de fer. Mais les deux affaires : tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat les opposant depuis 2012, étant toujours en attente d’un nouveau jugement devant la Cour d’appel de Cotonou, beaucoup ont reporté à plus tard de crier une nouvelle victoire de l’homme d’affaires sur le chef de l’Etat. Evidemment, la joie n’a pas changé de camp, comme l’indique l’arrêt de la Cour d’Appel en date du 11 août 2014.

Affaires d’empoisonnement du président de la République et de coup d’Etat. Tout cela est fini. Le dernier arrêt rendu par la Cour d’Appel de Cotonou en date du lundi 11 août 2014, et qui fait suite à l’annulation de son précédent jugement par la Chambre d’accusation de la Cour suprême, ne change rien. Au mieux, il a confirmé les ordonnances de non-lieu rendues en première instance par le juge d’instruction Angelo Houssou et confirmées en appel. On note dans l’évolution et les derniers développements de ces dossiers que la justice béninoise ne s’est pas dédit à un seul moment. Elle ne s’est pas affaissée devant les manœuvres orchestrées par l’Exécutif pour l’affaiblir et la diviser. Cela prouve son indépendance malgré la campagne de dénigrement rondement organisée contre les Magistrats et en l’occurrence, le juge Angelo Houssou. Qu’on soit du Pouvoir ou non, tout le monde se rend compte aujourd’hui que sa décision rendue le 17 mai 2013 est digne d’un jugement de qualité. L’Exécutif à travers la personne du chef de l’Etat, partie civile dans les affaires en question, devrait aujourd’hui reconsidérer ses récriminations contre Angelo Houssou. Tout le préjudice qui lui a été causé doit être réparé. Il avait vidé les dossiers en toute indépendance, mais la partie civile a refusé d’accepter le verdict. Elle a fait appel à la décision sans obtenir gain de cause. Cependant, la Cour d’appel en rendant son arrêt le 1er juillet 2013, pour confirmer les ordonnances de non-lieu, a disjoint les cas Patrice Talon et Olivier Boco en exil. Elle ordonne la libération des autres co-accusés. L’accusation se pourvoit en cassation. Recevant le pourvoi, la Chambre judiciaire de la Cour suprême estime que la décision attaquée a été rendue à la suite d’une erreur d’application de la loi. Les affaires sont renvoyées à la Cour d’appel, à la seule différence que la juridiction a été composée de magistrats autres que ceux qui ont rendu la décision attaquée. A l’analyse des éléments, la juridiction après avoir rendu une décision initiale qui n’est pas du goût de la partie civile, et composée autrement, a rendu ses conclusions. Elle a tout simplement statué sur un non-lieu au niveau des deux affaires. Dans le même arrêt qu’elle a rendu, elle a considéré le désistement de la partie civile.

Avant son pardon, les décisions s’imposaient à Yayi

En effet, alors que les dossiers étaient pendants devant la Cour d’Appel, le chef de l’Etat a prétexté d’un aveu du principal accusé Patrice Talon pour lui accorder le pardon. Dans un message adressé à la Nation à cet effet, il a fait état de l’implication dans le bras de fer des autorités françaises et du Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), le Sénégalais Abdou Diouf, pour les réconcilier. Selon, les informations, c’est le président français François Hollande qui lui a offert cette aubaine dans laquelle il s’est engouffré en brûlant les étapes de la médiation confiée à Abdou Diouf. Depuis qu’il s’est précipité, à affirmer devant la Nation que son ami d’hier lui a adressé via le Secrétaire général de l’Oif, une correspondance dans laquelle il a reconnaît lui avoir fait du tort, ce courrier est introuvable. Pis, les autorités françaises et l’ancien président du Sénégal n’ont pas vu d’un bon œil la manière avec laquelle, Yayi Boni a géré le processus. Car, non seulement son régime a récupéré le sujet pour organiser sa communication, mais aussi, dans sa propension à la désinformation, il a montré Patrice Talon comme un malfaiteur qui s’est repenti. Tout cela a confirmé la thèse d’un complot contre l’homme d’affaires, qui heureusement, s’est montré plus vigilant.

Du poison au pardon : un canular

Toujours fidèle à sa méthode, le chef de l’Etat s’est précipité pour accorder le pardon, sans lequel, croient bêtement certains, il n’y aura pas l’abandon des poursuites contre tous ceux qui sont cités dans ces affaires. En dehors du fait que l’on doit se réjouir parce qu’ils ont finalement recouvré leur liberté dans la période du 19 au 21 mai 2014, à la suite d’une audience tenue par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Cotonou, il faut par contre se moquer de ce pardon. Il faut au besoin revenir sur le caractère cynique et méchant de ce qui est arrivé à Zoubérath Kora, Ibrahim Mama Cissé, Bachirou Adjani, respectivement, nièce, médecin et garde du corps du président de la République, l’ancien ministre Moudjaïdou Soumanou, ex-Directeur général de la Sodeco, Johanès Dagnon et le Colonel Pamphile Zomahoun, jugés proches de Patrice Talon. Après leur libération, s’il y avait vraiment pardon, les mots de gratitude à l’endroit du roi du Palais de la Marina devraient se sentir dans leurs interventions. Mais, aucun clin d’œil à Yayi Boni qui croyait mystifier le peuple avec son pardon. Bien au contraire, les coaccusés de Patrice Talon et Olivier Boco se réservent le droit de faire des révélations au moment venu. Pour d’autres, Dieu va s’en charger. Cela résume tout. Au regard de toutes les décisions de justices rendues, ils ont été emprisonnés arbitrairement. Les faits à eux reprochés n’ont jamais été constitués, ont écrit toutes les juridictions qui ont siégé pour faire la lumière sur les dossiers. Les autorités de Cotonou ont été incapables d’apporter les preuves de leurs allégations non seulement devant les magistrats béninois, mais aussi devant la justice française, devant laquelle, elles ont présenté des montages pour demander l’extradition de Patrice Talon et de Olivier Boco. Ne serait-ce que pour ces lacunes, les autorités centrales de même que le tonitruant Directeur général de la Police, commissaire central de Cotonou au moment des faits, Louis-Philippe Houndégnon, ne devraient plus sortir la tête des épaules. Tournons-nous vers eux et demandons-leur, s’ils se sentent fiers dans leur peau après avoir commis autant de méfaits et d’impairs, autant de péchés. Sans doute non. Ils ont couvert notre pays de honte. Le regard sévère que les autres pays portent sur le Bénin est le fait de leurs frasques. Toutes ces affaires qui ont éclaté ont braqué les projecteurs sur notre pays. Elles ont été commentées avec des jugements sévères. Certains se sont moqués de la manière dont les substances médicamenteuses ont été présentées à la face du monde. D’autres se sont servis du scénario monté pour nous traiter de tous les noms. Il y a longtemps que Yayi Boni et sa clique offrent l’occasion au monde entier de nous regarder de façon bizarre et de présenter des clichés déformés sur nous. Ce sont eux qui criaient au complot en se servant de l’argent du contribuable pour atteindre leur but. Mais cela étant inatteignable, grâce à une justice indépendante, le monde entier les redécouvre. Ce sont eux qui complotent contre le peuple. Ils méritent des châtiments exemplaires et proportionnels à la gravité de leurs dérives.

Devant le Tribunal de la conscience

En prenant les décisions de justice l’une après l’autre, c’est le moment de les renvoyer devant le Tribunal de leur conscience afin qu’ils soient jugés par ce juge souverain et condamnés. Si on doit exprimer un sentiment de fierté parce que depuis lundi dernier, c’est la fin d’une véritable saga politico-judiciaire entre Yayi Boni et l’homme d’affaires Patrice Talon, ce serait de toute évidence une joie au goût amer. Car n’oublions pas les séquelles que ces affaires ont laissées à notre pays et surtout aux générations futures. Toutes les affaires qui ont éclaté sous ce régime finissent par mettre en relief le caractère autocratique et dictatorial du pouvoir qui fabrique ses ennemis dans l’espoir de leur coller des méfaits pour les anéantir. C’est ce qui s’est passé entre Yayi Boni et Patrice Talon durant ces deux dernières années. Au finish, les accusations du premier contre le deuxième se révèlent définitivement fausses, dénuées de tout fondement. Pour l’homme d’affaires, toute cette histoire est un « canular ». C’était le 29 octobre 2012 sur Rfi.

Fidèle Nanga

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