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Adjinakou N° 2500 du 11/8/2014

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Nouvelle exigence aux motocyclistes / Boîte à pharmacie : réforme ou provocation ?
Publié le dimanche 17 aout 2014   |  Adjinakou


Port
© aCotonou.com par TOP
Port obligatoire du casque au Bénin
Vendredi 08 Août 2014, Cotonou : la plupart des motocyclistes se conforment au caractère obligatoire du port du casque. Les piétons utilisant les services de taxi-motos sont aussi nombreux à s`être procurés un casque. Par contre, nombreux sont aussi les clients qui refusent de porter le casque prévu pour eux par les taxi-motos.


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Boni Yayi ne cesse d'innover en matière de réformes. Pendant qu'il peine à exécuter un décret de 1972 au sujet du port de casque des motocyclistes, voilà que quatre ministres de son gouvernement ont signé un arrêté interministériel, exigeant entre autres, le port de la boîte à pharmacie à tout conducteur de motos.Une véritable mesure de sécurité ou simple provocation du peuple, déjà agacé par les tracasseries routières?

Les réformes constituent pour le gouvernement du changement une priorité. Depuis son accession au pouvoir en 2006, le président Boni Yayi a mis en exécution son plan de réformes administrative, économique et politique. Ainsi, des propositions et projets de lois ont été initiés et votés par le parlement. Pour les réformes dont la mise en œuvre n'a pas besoin d'une loi, des décrets et arrêtés ont été initiés pour leur exécution. Dans le domaine de la sécurité routière, plusieurs initiatives sont prises. Il s'agit entre autres de l'opération piste cyclable, de l'immatriculation des motos à deux roues, le permis pour les motocyclistes et l'assurance pour les motos. Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement du changement est allé chercher un décret de 1972 portant obligation du port de casque aux motocyclistes. Tout ceci dans le seul souci de réduire les nombreux cas d'accidents qui coûtent la mort aux citoyens. Mais quand des réformes du genre sont programmées ou mal exécutées, elles peuvent déboucher sur des tensions sociales. Dans un contexte où le gouvernement a déjà créé d'autres sources de frustration dans le pays, les populations pourraient finir par se sentir agacer avec ces mesures qui n'apportent pas de réponses aux vrais problèmes du peuple.

Un arrêté !


La dernière réforme en date est donc celle relative au port de la boîte à pharmacie par les motocyclistes. Il s'agit de l'arrêté interministériel n°275/MS/MDN/MISPC/DC/SGM/CTJ/DNSP/SA en date du 31 juillet 2014. L'article 1er dudit arrêté précise clairement que : " Pour assurer la sécurité des usagers de la route, il est institué en République du Bénin, l'utilisation d'une trousse de secours par tout conducteur de véhicule et engins à deux ou à trois roues ". Ladite trousse de secours doit être composée de 12 éléments à savoir : le coton, l'alcool modifié à 75%, un baume anti inflammatoire, des éponges hémostatiques Gelita Spon, le sérum physiologique, des lames bistouris, des paires de gants à jeter après utilisation, une paire de ciseaux à bouts ronds, etc. D'après l'arrêté interministériel instaurant cette nouvelle réforme, le Centre national pour la sécurité routière (Cnsr), la Police nationale et la Gendarmerie nationale sont chargés chacun en ce qui le concerne de la mise en application stricte de la prescription et de son respect scrupuleux par les usagers de la route. Même si cette initiative est à première vue louable car elle va permettre d'administrer les premiers soins aux victimes des accidents de circulation avant de les conduire à l'hôpital, on se demande bien comment ce port de trousse de secours peut être possible quand on sait que les concessionnaires des motos n'ont pas prévu une place pour cette poche à pharmacie. A travers cette initiative, on se rend compte de la détermination du gouvernement béninois à encore innover, mais seulement que l'idée semble être mal pensée selon certains observateurs. Ceux-ci trouvent que Boni Yayi et ses ministres sont entrain de pousser le peuple à une insurrection dont l'objectif demeure un mystère.

De la résistance en vue


A peine annoncé, cet arrêté interministériel suscite déjà des poches de résistance. Dans le rang des populations, c'est la consternation totale. Ernest Gbaguidi, président de l'association des consommateurs du Bénin a déjà averti que cette décision ne sera pas appliquée, car elle ne répond à aucune logique et peut être à tout moment source de soulèvement populaire. Il a d'ailleurs invité le peuple à ne pas obéir à cette décision. Pour les forces de l'ordre et de sécurité publique qui ont à charge la mise en œuvre de cette décision, c'est une mission difficile. Rencontré hier à l'Assemblée nationale, un gendarme n'y est pas allé du dos de la cuillère : " c'est toujours bon de prendre des décisions dans les bureaux, mais leur application sur le terrain constitue de véritable problème ".

Cosme KEKE

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