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La Presse du Jour N° 1888 du 17/5/2013

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Interview à nos confrères d’Africa7.com : «J’éprouve un profond sentiment d’insécurité… Je dis urbi et orbi que ma vie est en danger »
Publié le mardi 21 mai 2013   |  La Presse du Jour


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© Autre presse par DR
Le Juge Angelo Houssou


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Angelo Houssou, juge d’instruction du sixième cabinet du tribunal de Cotonou chargé des affaires de tentative d’empoisonnement et de coup d’état visant le président béninois, s’est confié à nos confrères de Africa7.com sur ses ordonnances rendues, sa tentative de quitter le pays et son « assignation » à résidence surveillée. Lire l’interview.
Angelo Houssou, vous êtes depuis quelques jours au cœur d’une autre affaire dans l’affaire de tentative d’empoisonnement du président Boni Yayi. Qu’est-ce qui a motivé votre décision ?
Permettez-moi, par respect à la déontologie du corps de la magistrature auquel j’appartiens, la réserve professionnelle qui s’impose à tous magistrats, de ne pas pouvoir vous dire ici ce qui motive ma décision. On ne peut discuter des décisions d’un juge que par l’exercice des voies de recours. Il me semble qu’un appel a été relevé de ma décision. Laissons donc à la juridiction supérieure, c’est-à-dire la chambre d’accusation de la cour d’appel, le soin d’examiner les motivations de mes deux ordonnances de non-lieu.
Pourquoi avez-vous tenté de quitter le Bénin ?
Il y avait un long week-end de pentecôte, et je voulais le passer à Lagos. Ce n’est pas pour la première fois que je vais à Lagos pour y passer le week-end.
Vous vous sentez menacé?
Par respect à la réserve professionnelle dont je viens de vous parler, je ne veux révéler, ni ici ni ailleurs, du moins pour l’instant, aucun détail sur les pressions que j’ai subies.
Revenons au dossier «tentative d’empoisonnement.» Il se raconte que vous êtes sous influence, donc pas impartial…
Je laisse le soin à ceux qui le pensent de le démontrer.
Avez-vous conscience d’être au cœur d’une grande affaire d’Etat ?
J’ai été saisi d’un dossier en ma qualité de juge d’instruction, dossier auquel j’ai apporté une solution que je pense être conforme à la loi.
D’après la police, votre visa d’entrée aux Etats-Unis a été délivré le 15 mai et vous avez rendu votre décision le 17.Aviez-vous planifié votre sortie du pays ?
Cette sortie en direction du Nigeria n’a rien à voir avec l’obtention du visa le 15 mai. J’avais tenté sans succès l’obtention de ce visa en septembre 2012, date à laquelle je n’étais pas encore en charge du dossier. Donc l’obtention de ce visa et le voyage au Nigéria de ce vendredi ne sont pas à lier.
Sur certains forums de discussion, il se dit que votre visa d’entrée aux Etats-Unis est un faux…
Je laisse le soin à ceux qui le disent de le prouver.
Votre passeport est-il toujours avec vous ou saisi par la police ?
Mon passeport fait actuellement l’objet d’une saisie par la police de mon pays.
Comment se passent vos journées depuis votre « reconduite » à votre domicile ? Qu’est-ce qui a changé?
Depuis que je suis rentré chez moi, ma famille et moi sommes envahis par une horde de militaires et d’agents des renseignements qui circulent partout, vont et viennent dans tous les compartiments de ma maison sous le prétexte d’assurer ma sécurité. Ce sont des gens armés qui refusent de décliner leur identité à moi dont ils veulent assurer la sécurité. Face à tous ces mouvements suspects, envahissants et psychologiquement dévastateurs pour les enfants dans la maison, j’éprouve un profond sentiment d’insécurité. Je n’ai plus aucun contrôle ni sur ma maison, ni sur ma vie, encore moins sur la protection de ma famille. Je dis urbi et orbi que ma vie est en danger. Tout l’arsenal mis en place et qui est censé assurer ma sécurité est une grande source d’inquiétude, de peur et de stress pour moi et ma famille.
Avez-vous l’impression d’être assigné à résidence ?
Actuellement, je suis interdit de sortir de chez moi sans l’autorisation préalable du directeur général de la police nationale et du chef d’état-major général. Je me demande dans quelle situation je me retrouve exactement : Suis-je en résidence surveillée ? Suis-je séquestré ? En tout état de cause, aucune mesure du genre ne m’a été notifiée. Actuellement, je n’ai aucun contrôle sur ces militaires qui se relaient à mon domicile et dans mon quartier. J’ai très peur pour ma vie et celle de ma famille. Pour finir, je voudrais, en ce moment de désarroi et de profond sentiment d’insécurité, prendre l’opinion publique nationale et internationale à témoin sur les dangers réels qui pèsent sur ma vie et celle de ma famille. Au-delà de ma petite personne et de l’importance que représente, à mes yeux, la sécurité de ma famille, je souhaite que cet entretien soit le témoignage, s’il en est encore besoin, de la nécessité de protéger le juge béninois et les cancans de la presse, qui constituent, à mon humble avis, un véritable obstacle à l’administration d’une justice indépendante, facteur de développement économique.

Source : AFRICA7.COM

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