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Nous sommes tous des Jacques Ayadji !!! :
Publié le mercredi 20 aout 2014   |  24 heures au Bénin




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Chronique sur la dangerosité de la parole libre en République du Bénin sous la réfondation. Un épisode de ce feuilleton a été décrit pas le syndicaliste Jacques Ayadji lui-même. Le malheureux raconte comment son véhicule a été littéralement arraisonné par une patrouille policière motorisée, en pleine rue de Cotonou. Double malheur pour lui lorsqu’il eut l’outrecuidance de demander à ses vis-à-vis en uniforme leur ordre de mission. L’innommable s’est alors produit (je vous épargne les détails par respect pour les âmes sensibles). La victime affirme avoir subi l’humiliation suprême de la part d’un des deux policiers tout en évitant de faire appel à son orgueil comme l’aurait fait un désormais célèbre député très attaché à sa dignité de bâatonnou. Tout ceci au sortir d’une émission sur une radio locale, Océan Fm, le dimanche 17 aout 2014, où il a évoqué de graves irrégularités dans l’exécution de certains marchés d’infrastructures routières. Rien que ça !

Or, Jacques Ayadji n’est pas le seul à opiner sur des sujets de mauvaise gouvernance et de corruption à travers des médias qui veulent bien leur consacrer des espaces d’expression. Désormais, chacun d’eux sait dorénavant à quoi s’en tenir après une prestation à la manière de celle de dimanche dernier sur la radio de Charles Toko. La traque s’effectue désormais avec les attributs de l’Etat voire la puissance publique ; tout ceci le jour même où se commémorait le 4ème anniversaire de la disparition jamais explicitée d’un autre haut fonctionnaire à savoir Pierre Urbain Dangnivo. A ce propos, les quelques rares indices qui ont alimenté l’opinion parlaient déjà d’interception du disparu au volant de son véhicule exactement comme ce fut le cas pour Ayadji. A la différence que les proches de Dangnivo situent sa disparition en début de soirée alors que le cas de Ayadji a eu lieu en plein jour. Le fait même qu’on puisse imaginer un rapprochement entre les deux cas donne la chair de poule.

En mettant bout à bout, l’absence d’ordre de mission et ou d’identifiants visibles sur l’uniforme des policiers présumés, la filature déguisée, l’agression puis l’alerte donnée par les témoins de la scène, on n’est plus loin d’une tentative d’enlèvement. Un fait suffisamment grave pour qu’on ne puisse passer l’éponge comme s’il s’agissait d’une bavure anodine. Il y a quelques mois déjà, c’est une autre grande gueule de la vie publique nationale, pourfendeur attitré de la déviance au sommet de l’Etat, Martin Assogba, président de l’Ong Alcrer qui traine encore dans le corps une décharge de chevrotine après une agression que la police ne parvient toujours pas à élucider. Dans tous cas énumérés, les supputations sont restées assez vagues sur l’identité des agresseurs. Pour une fois, les accusations portent directement sur des gens en uniforme et probablement avec la moto de la police nationale, et les agresseurs ont agi à visage découvert, en plein jour, au vu et au su de plusieurs témoins. Dagnivo et Assogba n’avaient pas eu cette chance.

Au-delà de tout, c’est le risque d’un emballement du régime par le biais de quelques zélés décervelés qui inquiète. La peur vient de ces tireurs isolés prêts à foncer sur de basses œuvres en espérant forcer la confiance du chef. On se souvient de ce « fou du roi » autoproclamé qui préconisait de jeter chaque opposant en haute mer avec une pierre au cou. Un haut gradé de la police ne s’exhibait-il pas devant les caméras après que ses éléments aient embauché l’œil à un journaliste de passage dans les environs d’une marche contre la Lépi tronquée en 2011 ? Cela lui a peut-être valu une fulgurante promotion surtout que dans la foulé il s’est permis de rouer de coup et de mettre aux arrêts le député Raphael Akotègnon présent parmi les marcheurs. Jacques Ayadji s’ajoute donc à la liste des cibles potentielles de la « folie royale ».

En attendant la prochaine cible !!!

Par Arimi Choubadé

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