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Dossier/Carrière d’une star du football Béninois: Mouritala Ogounbiyi, entre succès et scrupules
Publié le lundi 25 aout 2014   |  L`événement Précis


Carrière
© Autre presse par DR
Carrière d’une star du football Béninois: Mouritala Ogounbiy


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Un footballeur de race exceptionnelle à la carrière peu édifiante. Né le 10 Octobre 1982, dans le sud du Bénin selon son âge sportif et du haut de ses174 cm pour64kg, MouritalaOgunbiyi évolue à Paris FC depuis juillet 2014. Fin driblleur et footballeur hors-pair, il a marqué d’une empreinte indélébile l’histoire des dix dernières années du football béninois. Surnommé « l’enfant terrible du football béninois », il a été l’un des grands artisans des trois qualifications à la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations que les Ecureuils ont jouées en 2004, 2008 et 2010. Depuis ses premiers pas aux Dragons de l’Ouémé à ce jour, il a soulevé des foules par ses réflexions et sa vision de jeu. Ministres, députés, supporters, Béninoises et Béninois, grands et petits… ont été sidérés par la densité du talent du garçon. Malheureusement, il n’a jamais évolué dans un grand club à l’instar des Drogba, Eto’o, Yaya Touré, Sessègnon, Essien, Adebayor et consorts. En fouillant, il est constaté que Mouritala Ogunbiyi n’a jamais été un joueur discipliné. Il a été toujours un joueur aux allures peu ordinaires et n’a jamais pu se mouler socialement dans le groupe des Ecureuils. Il a touché à l’argent sans vraiment y rêver. Lisez ce parcours atypique d’un joueur qui aura parcouru son temps en laissant un héritage incommensurable mais aussi trop de dégâts.

Les troublantes révélations sur la gestion des Ecureuils

Aux lendemains de la CAN 2008 au Ghana, Mouri avait mis fin à sa carrière au sein des Ecueruils. Il s’était longement expliqué sur cet épisode devant la presse nationale à l’époque. Nous résumons ici quelques unes des réponses qui traduisent le fond de son amertume.

Pour avoir tant donné pour le football béninois, bien qu’étant « étranger » – ce n’est plus un secret de polichinelle – on a de la pitié pour l’enfant terrible des Ecureuils. L’homme qui souvent, par ses exploits personnels, fait gagner le Bénin. On se rappelle les passes décisives face à la Zambie pour Moussa Latoundji et dernièrement son caviar à Aoudou conduisant à la frappe et au but égalisateur face au Mali. C’est à croire que les Béninois ont la mémoire courte. Car, il a suffi que Mouri déclare qu’il arrête avec les Ecureuils pour que les injures commencent par pleuvoir sur lui. Mais pour la bonne cause, il est revenu au sein des Ecureuils. « Mon retour n’est lié à autre chose que les cris de détresse de ceux qui m’aiment et qui croient en mes capacités. En France, un journaliste m’a interviewé après ma déclaration et a fait le compte rendu de notre entretien sur une radio ici au Bénin. Les supporters ont alors eu la possibilité de se prononcer sur le sujet. Ils m’ont donné raison mais en même temps ont souhaité que je revienne. Je les ai écoutés. C’est cela qui fait que je suis revenu. C’est aussi grâce au président de la République, Yayi Boni, que je suis revenu. Car, après ma déclaration de me retirer, le président a cherché à savoir pourquoi et a instruit son ministre en charge des sports de régler le problème au plus vite et bien. Mais le ministre, après m’avoir rencontré, ne m’a pas convaincu. Mais c’est le respect que j’ai pour le président de la République et pour les supporters béninois qui m’a fait changer d’avis ».

Pourquoi voulait-il partir?
Après avoir connu les raisons de son retour, il était indispensable de savoir pourquoi il voulait partir. Car, dans la foulée, les raisons n’étaient pas claires pour tous. A ce sujet, il répond : « Il y a des problèmes d’équipements qui se posent depuis longtemps au sein de l’effectif. Nos équipements actuels d’entraînement sont ceux que nous utilisions depuis les éliminatoires de la Can 2004. En dehors des équipements, il y a des problèmes de primes. A l’époque, nous recevions un million de francs pour tout match gagné à domicile. Aujourd’hui, nous prenons moins, c’est-à-dire 750.000 f cfa. Pourtant, nous répondons toujours à l’appel de l’entraîneur, au risque de perdre nos places en club. Dans le même temps, nos amis de club des autres sélections gagnent cinq fois plus que ce que nous recevons au Bénin. Alors, j’avais décidé de me consacrer uniquement et entièrement à mon club. Il y a aussi le problème de notre arrivée à l’aéroport. Aucun accueil officiel n’est organisé à l’aéroport. A notre arrivée, chaque joueur se débrouille et rentre. Cela fait désordre. Ce n’est pas de l’honneur pour nous qu’il s’agit mais de la discipline et du sérieux dans le groupe. Ailleurs, les joueurs sont officiellement accueillis et conduits au lieu de regroupement. Ici, ce n’est pas le cas. Chacun se débrouille comme il peut. Ce n’est pas bon pour une sélection qui veut aller à la perfection. Les responsables n’ont pas de respect pour nous les joueurs. En plus, il faut que chaque fois, les joueurs haussent le ton avant d’avoir satisfaction sur des problèmes qui devraient être réglés normalement. Je veux parler, entre autres, des problèmes de billets d’avion, de la qualité des hôtels, des primes etc… » Malgré cela, Mouri essaie de se faire respecter vis-à-vis des responsables. « En dehors du football qui réunit tout le monde, je n’ai pas d’affinité avec qui que ce soit au sein de la fédération et au Ministère en charge des sports. Je n’ai non plus de compte à rendre à qui que ce soit. Je viens, lorsque je suis appelé, faire mon match et ça s’arrête là. J’ai appris que c’est parce que les Didavi ne sont plus à la fédération que j’ai décidé de partir. C’est faux. En dehors du football, je n’ai pas de contact particulier avec les responsables de la fédération et du Ministère des sports. Ce qui me préoccupe toutes les fois, c’est le bien-être du football béninois à travers les Ecureuils et la réussite de ma carrière ».

La solidarité de groupe

Comme on ne pouvait jamais s’imaginer, le groupe des Ecureuils n’est pas aussi soudé qu’il apparaît. Confirmation en a été donnée par l’enfant terrible de cet effectif. « En terme de solidarité, l’ambiance est malsaine au sein du groupe des Ecureuils. Je ne veux pas rentrer dans les détails pour ne pas faire des frustrés. J’ai aussi l’impression, sans en avoir la certitude, que ce sont des responsables qui jouent à la politique de diviser pour régner. Et si c’était le cas, c’est vraiment dommage. Mon seul souci, toutes les fois que je me fais entendre, est l’évolution du football béninois. Mais je constate avec amertume que la sélection nationale et le football béninois ne se gèrent pas de façon professionnelle à cause de ces petits problèmes qui les minent. Nos différentes expériences sur le plan international, nos participations aux phases finales de CAN, apparemment, ne nous profitent pas ». En plus, Mouri est considéré comme un joueur à part au sein du groupe. Puisque, selon ses dires, il y règne la xénophobie. « Je constate un côté xénophobe au niveau de certains collègues et de la part de quelques responsables. J’ai appris que c’est parce que je ne suis pas Béninois d’origine que je fais du chantage. Il se dit que je choisis mes matches à volonté. Mais moi aussi j’ai l’impression que c’est parce que je ne suis pas Béninois que je suis mal compris, mal aimé. Pourtant, ce que je dis n’est pas faux. Tout ce que je fais est à l’avantage des Ecureuils, donc de tout le groupe. Ce ne sont pas des revendications personnelles. Au Togo, Adébayor défend les mêmes causes que moi. Aujourd’hui, c’est tout le groupe qui en bénéficie. Mais au Bénin, on me qualifie de mal éduqué, de récalcitrant quand je parle. C’est dommage ». Suite à tout cela, le joueur de Guingamp s’est déjà fixé une date pour se retirer définitivement. « J’ai mon idée derrière la tête. Je sais déjà quand je vais arrêter avec les Ecureuils. Mais de grâce, ne me demandez pas des détails à ce propos ». Que c’est dommage quand on sait que les Ecureuils doivent se passer des services de Mouri très prochainement. Car, même si nul n’est indispensable, il y a des gens dont les services sont toujours et souvent bien à avoir. Mouri en est un cas patent.

Mouritala Ogounbiyi pose ses valises à Paris FC en National

Paris FC engage Mouritala Ola Ogounbiyi, dit Mouri Ogounbiyi, milieu offensif droit qui évoluait la saison passée à Nîmes (L2). Âgé de 31 ans, l’international béninois (28 sélections) comptabilise 111 matchs de Ligue 2 et 67 matchs de National avec l’En Avant de Guingamp et Nîmes. Vainqueur de la Coupe de France en 2009 avec le club breton avant de disputer 2 matchs d’Europa League contre Hambourg, le milieu expérimenté a connu deux montées de National en Ligue 2 avec Guingamp puis Nîmes. Pour l’un des tout derniers de sa carrière, l’international béninois compte aider son nouveau club à jouer les premiers rôles dans le championnat. « C’est avec un grand plaisir que je rejoins le Paris FC. Je vais faire tout mon possible pour aider l’équipe à finir en haut du classement. Je vais pouvoir amener mon expérience même si je ne suis qu’un des membres de l’équipe. Je prône surtout des valeurs de solidarité. Mon style de jeu ? J’aime jouer de l’avant et donner des bonnes passes décisives ! »,a déclaré Mouri Ogounbiyi. Avec son expérience, il pourra être bénéfique à son club qui compte trouver la Ligue 2 la saison prochaine.

Mouritala Ogounbiyi en chiffres

Mouritala Ola Ogounbiyi, dit Mouri Ogounbiyi, est un footballeur béninois né le 10 octobre1982 à Bohicon (Bénin), évoluant au poste de milieu offensif jouant généralement sur le côté droit.Le 19 juin2008, il s’engage avec l’En Avant de Guingamp pour trois saisons[].En fin de contrat, il rallie le 20 juillet2011 le Nîmes Olympique[]. Il termine meilleur passeur de National, en délivrant 20 passes décisives, il accède en fin de saison à la Ligue 2.

Les Clubs successifs de Mouritala Ogounbiyi

1998-2003AS Dragons FC de l’Ouémé

2003-2005Enyimba FC

2005-2008Étoile sportive du Sahel

2008-2011 En Avant de Guingamp

2011-2013Nîmes Olympique

2014 : Paris FC (National français)

Le palmares de Mouri

International béninois depuis 1998 : 36 sélections (6 buts), Vainqueur de la Ligue des Champions de la CAF en 2004 avec Enyimba FC et en 2007 avec l’Étoile du Sahel, Vainqueur de la Coupe de la CAF en 2006 avec l’Étoile du Sahel, Demi-finaliste de la Coupe du monde des clubs en 2007 avec l’Étoile du Sahel, Vainqueur de la Supercoupe d’afrique en 2004 avec Enyimba FC et en 2007 avec l’Étoile du Sahel, Vainqueur de la Coupe de France en 2009 avec Guingamp.

Le joueur le plus titré du Bénin

Le Bénin a connu plusieurs races de joueurs. Ils ont été adulés par des supporters du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest du Bénin. Certains ont gagné des titres dans la douleur dans des rencontres épiques que certains gardiens du temple peuvent conter des jours durant. Mais toutes les gloires et folies n’ont pas dépassé les frontières nationales. Ce sont des rencontres restées entre nos quatre murs au Bénin. Depuis les années 1990 et 2000, il y a de nouveaux types de joueurs qui sortent du pays et qui s’imposent, à leur manière, sur le plan continental et international. Ils sont nombreux. Mais de tous, il y en a un qui se dégage du lot, non seulement par son talent mais surtout par les titres qu’il a gagnés par-ci par-là. MouritalaOgounbiyi reste un joueur des titres. Il est le joueur le plus titré du Bénin. En dehors des nombreux titres gagnés avec les Dragons de l’Ouémé sur le plan national et ses trois phases finales de Coupe d’Afrique des Nations jouées en 2004, 2008 et 2010, en clubs, il a son armoire remplie de trophées. Il a été vainqueur de la Ligue des champions africaine avec Enyimba en 2004 puis en 2007 avec l’Etoile Sportive du Sahel. En 2006, il gagne avec son club tunisien le second trophée en club, la Coupe de la CAF. Après la couronne continentale en 2007, il joue la Coupe du Monde des Clubs au cours de laquelle il amène son équipe en demi-finale. En 2004, il remporte la Super Coupe d’Afrique avec le club nigérian d’Enyimba. En France, il est victorieux de la Coupe nationale avec Guingamp en 2009. Qui a fait mieux que lui en 54 ans d’indépendance ?

Mouri Ogounbiyi a aligné des bourdes durant sa carrière

Adoré par les uns, rejeté par les autres, Mouri Ogounbiyi est, à ce jour, le joueur de la sélection qui a le plus fait parler de lui tant en termes de titres qu’en termes de bourdes. Parlant des bourdes, l’ancien joueur des Dragons de l’Ouémé, d’Enyimba (Nigeria), de l’Etoile sportive de Sahel (Tunisie), de Guingamp (France) et récemment de Nîmes (France), déjà connu pour des actes d’indiscipline s’est encore illustré. En effet, le dimanche 20 juillet dernier, lors du match Bénin-Malawi (1-0) comptant pour la manche aller du 3ème tour des préliminaires de la CAN Maroc 2015, précisément à la 75ème minute, l’international béninois n’a pas du tout approuvé la décision du sélectionneur Didier Ollé Nicole qui a souhaité le remplacer pour apporter du sang neuf àl’attaque béninoise. Le joueur n’a mieux trouvé à faire que de rentrer directement au vestiaire après avoir refusé de saluer son remplaçant et le staff technique. Pour ceux qui l’ont vu dans la main courante, il était furieux. Ce geste n’est pas le premier dans la carrière du chouchou des ‘’wémènous’’ avec les Ecureuils. De source digne de fois, il avait, une fois, bloqué la délégation béninoise en pleine route à Bamakoparce qu’il avait oublié sa paire de crampons à l’hotel. C’était en 2007, lors des éliminatoires de la Can 2008 où le Bénin était allé tenir le Mali en échec (1-1). Ce jour-là, il a été l’auteur de l’unique but béninois. Certaines voix avaient laissé croire qu’il aurait reçu des instructions de son marabout. En dehors de cette anecdote de Bamako, on se rappelle les épisodes liés aux préparatifs des deux dernières CAN auxquelles le Bénin a pris part. En effet, l’ex joueur de l’Etoile du Sahel de Tunisie a boudé toutes les étapes de la préparation des Ecureuils pour la CAN Ghana 2008. Au moment où les Ecureuils se déplacaient à Tunis pour entamer leur préparation, Mouri avait quitté la Tunisie pour le Nigeria. Il n’était pas allé au Brésil avec le groupe. Une situation insupportable pour le technicien allemand des Ecureuils qui l’avait sanctionné. Feu Reinhard Fabisch avaitdecidé de retrancher2 500 000 f cfa des primes de Mouri pour n’avoir pas pris part aux regroupements. Naturellement, il (Mouri) a refusé dans un premier temps mais a finalement payé. Aussi, lorsdu match amical qui a opposé le Bénin au Sénégal (2-2) à Ouagadougou, il a refusé de jouer quand le coach lui avait demandé de remplacer Oumar Tchomogo. Alors, il est exclu du groupe et y a été réintégré grâce à l’intervention du chef de l’Etat, Boni Yayi qui l’a reçu, à Cotonou. A cette occasion, il l’avait dédommagé et l’a fait accompagner au Ghana par une ancienne gloire du football béninois pour essayer de réintégrer dans le groupe, puisque Fabischrestait campé, lui aussi, sur sa position. « S’il arrive à Takoradi, je pars », avait menacé le technicien allemand. On en était là quand en 2010, d’autres faits négatifs du joueur ont encore fait couler de l’encre et de la salive. « Pour une question de primes, Mouri avait décidé de boycotter la suite de la préparation et la cérémonie de remise du drapeau national à l’équipe », disait Anjorin Moucharafou en 2010 quand il tentait de justifier la décision prise par le bureau du comité exécutif de la FBF de dissoudre l’équipe au retour de la CAN Angola. Pour l’ex patron de la FBF, Mouri ne devrait plus arborer le maillot national ; car, il est indiscipliné et ne respecte pas le drapeau national. «Alors que ses coéquipiers, de retour de la cérémonie de remise du drapeau, étaient au restaurant et que les problèmes de primes pour lesquelles il était porté disparu ont été réglés (2010), je l’ai vu se pointer faisant des signes de victoires», avait-il déclaré sur les antennes. Il est aussi à souligner que Mouri avait déjà annoncé la fin de sa carrière internationale. « J’ai mon idée derrière la tête. Je sais déjà quand je vais arrêter avec les Ecureuils. Mais de grâce, ne me demandez pas des détails à propos ». Mais, à ce jour, Mouri n’a pas encore prononcé le divorce avec les Ecureuils.

Mouritala Ogounbiyi, une étoile éteinte d’elle-même

Il fait partie des rares joueurs africains de cette fin de siècle, très doués et ayant gagné là où les plus en vue ont échoué. Malheureusement, Ogounbiyi s’est éteint sans forcément avoir la gloire des stars de sa génération. Plusieurs raisons expliquent la carrière mitigée du plus grand footballeur béninois de tous les temps. Mouritala Ogounbiyi aura été l’un des joueurs les plus importants de l’histoire du football béninois. Il a marqué d’une empreinte indélébile le sport roi du pays des Ecureuils. Durant toute sa carrière internationale, à chaque apparition au stade de l’Amitié de Kouhounou avec le Onze national ou sur d’autres aires de jeu au Bénin et en Afrique avec les Dragons de l’Ouémé ou d’autres clubs, le félin béninois a toujours fait plaisir à le voir jouer. Balle au pied, il est un danger permanent pour l’équipe adverse. Il est doté d’une vision de jeu unique en son genre. Ses touches de balle destabilisent toujours ses vis-à-vis et celui qu’il a dans son dos. Sur les côtés ou dans l’axe, il a de ces dribbles déroutants au point où il a été surnommé par les Tunisiens quand il jouait à l’Etoile Sportif du Sahel, le « Chirurgien » à cause de ses passes laser. Malheureusement, le double vainqueur de la Ligue des Champions africaine n’a jamais eu la consécration due à son rang. Il n’a jamais joué à un niveau supérieur outre l’En Avant Guingamp en Ligue 2 française.

Les humeurs difficiles

Malgré ses grandes qualités de footballeur, MouritalaOgounbiyi n’a pas connu la carrière due à son rang. Ces sauts d’humeur ne l’ont pas aidé. Il n’a jamais été un joueur très concentré surl’essentiel. En équipe nationale, il a mutiplié les frasques. Soit il n’est pas souvent là quand on a besoin de lui, soit il n’écoute pas les consignes de l’entraineur faisant souvent à sa tête. En club, il peut se moquer et de dirigeants et d’entraineurs et même de ses coéquipiers.Plusieurs fois, il a manqué à l’appel en équipe nationale lors des matches des éliminatoires simulantdes blessures. La plupart des sélectionneurs nationaux ont vu en lui une dualité ; un garçon prêt à vous épater et un autre qui peut vous narguer sans souci. Si MouritalaOgounbiyi a connu une carrière approximative à cause de ses comportements anti sportifs, on peut analyser la question sur le plan de la gloire inespérée qu’il a connue. Sorti d’un coin perdu du Nigéria, le garçon n’a jamais rêvé aller aussi loin au Bénin lorsqu’il y débarquait vers la fin des années 1990. Au contact de l’argent, au Bénin, avec les dirigeants des Dragons de l’Ouémé, avec l’équipe nationale et ensuite sur le plan continental, il a été atteint de la mégalomanie et la grosse tête. Quoi qu’on dise, son séjour au Bénin l’arendu riche, célèbre et inoubliable dans le monde sportif. Est-ce qu’il sera reconnaissant vis-à-vis de son pays d’adoption ?



Des confrères parlent de l’international béninois

Dans ce dossier consacré à l’un des footballeurs les plus doués de sa génération, certains confrères qui ont suivi un peu la carrière de l’« enfant terrible » du football, se sont prononcés. Pour les trois journalistes reporters sportifs, MouritalaOgounbiyi est un footballeur exceptionnel, intelligent mais qui a des comportements qui ne l’ont pas aidé tout le long de sa carrière. Il faut tout de même le comprendre parce que c’est un être humain qui peut aussi faire des erreurs.



MèhémonjésusKouton, journaliste reporter sportif: « Mouri est l’un des joueurs qui n’aiment pas être remplacés »

Lors du match Bénin-Malawi, le sélectionneur des Ecureuils Didier Ollé Nicole a procédé à des remplacements. Avez-vous fait des remarques particulières ?

La remarque qui a frappé à l’œil est le geste deMouritalaOgounbiyi qui devait être remplacé par Fadel Suanon.

Rappelez-nous ce qui s’est passé ?

En fait quand on a demandé à Mouri de sortir, il a posé un acte peu recommandable. Le joueur n’a pas salué son remplaçant et n’est allé saluer ni le staffni les autres réservistes. Même le soigneur qui lui a apporté de l’eau en a eu pour son compte et il est allé directement dans les vestiaires. Moi j’ai l’habitude de le suivre, même en club et j’ai constaté que c’est ce qui lui plait çà. Il est l’un des joueurs qui n’aiment pas être remplacés. Même dans son club, quand le coach le sort, il va dans les vestiaires.Les autres fois, il saluait, mais cette fois-ci, je ne sais ce qui lui est arrivé pour qu’il ne salue pas ses camarades. Peut-être parce qu’il n’est pas content du remplacement qui a été fait ou du choix de l’entraineur de le sortir. Je suis sûr qu’il y a quelque chose en dessous. Le coach a dit qu’il va prendre ses responsabilités parce qu’il y a un code de bonne conduite que Mouritala a violé. Il doit alors subir les conséquences de son acte.

A vous entendre et pour avoir suivi un peu le joueur, on se rend compte qu’il est coutumier de ces genres d’actes d’indiscipline qui amènent beaucoup à souhaiter sa radiation de l’équipe nationale. Etes-vous de cet avis ?

Non. Pourquoi ? Parce que, pour le moment, nous n’avons pas mieux. Maintenant, il est vrai que Mouri est coutumier du fait. Mais on dit, quand le rythme change, les pas de danse aussi changent. C’est ce que Mourisemble ne pas encore comprendre en faisant ce qu’il a l’habitude de faire avec les anciens sélectionneurs. Si ceux-là n’ont pas pu mettre en place un code de bonne conduite, celui qui est là actuellement l’a fait. Donc, tous les joueurs devaient s’yconformer. Mais Mourin’a pas voulu. Il doit subir la rigueur de la loi.

Alors, dites-nous, est-ce bon que les joueurs se comportent de la sorte ? Nous avons vu à la CAN 2006 en Egypte, Mido (l’attaquant égyptien) qui s’est révolté contre son entraineur parce qu’il l’a sorti ?

C’est pourquoi, au début, je parlais d’un acte peu recommandable. Un joueur, c’est des millions de fans et d’admirateurs qui sont derrière. Aussi, un match de football est suivi non pas seulement par les adultes, mais aussi des enfants qui copient tout ce qu’ils voient. Or, ces âmes sensibles ont besoin d’apprendre des choses positives et non ces actes d’indiscipline. Il est donc important que, pour l’harmonie de son groupe, l’entraineur sévisse avec la dernière rigueur. Car, il est inconcevable qu’un joueur se refuse à serrer la main à un coéquipier qui le remplace pour la même cause. Je ne sais pas si c’est son fétiche qui lui a interdit de rester sur les bancs après s’être fait remplacer.



Romaric Gbédji: « Avec son âge, il doit commencer par laisser les vilaines attitudes proscrites »

C’est un geste d’impoli. Il faut avoir le courage de le dire. Vous savez, MouritalaOgounbiyi est un joueur béninois qui est très aimé par les jeunes, les gamins qui veulent s’adonner au football. Il est presque leur idole. Ce qui veut dire que ces gamins le suivent. Ce n’est pas une bonne chose. Ce n’est pas un acte à revoir. Il doit être puni.

Vous le pensez vraiment ?

Bien sûr. Il le mérite. Nous savons tous qu’au sein de l’équipe nationale, il y a un code de bonne conduite. Et par respect pour ce code de bonne conduite, Didier Ollé Nicole doit réagir et sanctionnerMouri pour amener lesautres qui ont ces mêmes vices à commencerpar se discipliner.

On l’a vu à la veille des CAN 2008 et 2010, où il était porté disparu et n’est pas allé à la cérémonie de remise du drapeau avant le départ, mais continue d’être appelé en sélection. Ne pensez-vous pas qu’il y a trop de tolérance à son endroit ?

Oui. Il y a vis-à-vis de ce joueur trop de largesses. Mais, il ne faut pas oublier qu’il est souvent réclamé par le public qui veut le voir jouer. C’est cela parfois les exigences du public en ce qui concerne l’équipe nationale. Maintenant, les autorités qui acceptent et le laissent revenir en sélection veulent aussi quelque chose de lui. Vous savez, on ne veut pas la mort du pécheur, mais sa repentance. Donc, je crois que les autorités ont fait ce qu’elles peuvent pour ce monsieur qui vient une fois encore de montrer qu’il ne mérite pas les chances qui lui sont accordées.Ce sont donc des tares qu’il a à son niveau et qu’il ne peut plus corriger. Or, on dit souvent que quand on vieillit, on devient sage. Alors, je crois que Mouri,à son âge, doit commencer par laisser ses vilaines habitudes.

Rolando Koutchan, reporter sportif :« …Je pense qu’on peut comprendre, car Mouritala Ogounbiyi est un humain… »

Le geste de Mouri est regrettable. Ce genre de comportements est à proscrire du football. Même si je pense qu’on peutessayer de comprendre, car Mouritala Ogounbiyi est un humain. Vous savez, il y a ce qu’on appelle la frustration. Tout au long de la rencontre, Mouri n’était pas dans le jeu. Or, on sait qu’il aime faire le jeu. Ce qui veut dire qu’il n’a pas pu donner le rendement habituel. Et, lorsque vous êtes une vedette d’une équipe et que vous savez que vous êtes attendu, et que vous voyez que vous êtes remplacé, vous pouvez vous reprocher des choses. Ce qui peut vous frustrer. Et je crois que c’est cette frustration qu’il a peut-être voulu exprimer comme cela. Mais, là où le bât blesse, c’est que ce n’est pas pour la première fois que le joueur se comporte comme ça. Alors, je lui demanderais de corriger cela.

Vous pensez qu’il peut se corriger un jour ?

C’est ce qu’on souhaite. Qu’il se corrige. Mais s’il est en train d’aller vers la fin de sa carrière, on se demande s’il va changer. Bien que le nombre d’années d’un tronc d’arbre dans l’eau ne le transforme jamais en crocodile, je voudrais croire en cela ou tout au moins lui demander de savoir se contenir face à des situations de ce genre.

Racontez-nous une ou deux occasions au cours desquelles Mouri s’est comporté de la sorte…

Si c’est des évènements, ca fait légion. Je ne me rappelle pas de cette CAN à laquelle le Bénin a pris part sans qu’il n’y ait eu d’affaire Mouri. En 2004, en 2008 et en 2010, c’est toujours « affaire Mouri ». Et c’est même le chef de l’Etat qui intervient. Donc, je pense que c’est l’encadrement technique qui doit le recadrer. Il a pris de l’âge, il doit le savoir et savoir aussi que le temps est venu pour lui de laisser la place aux jeunes qui sont derrière. C’est comme cela, lui aussi avait pris la place de quelqu’un.

Pensez-vous qu’il se comporte comme ça en club ?

Je ne sais pas comment il se comporte en club. Mais, ce dont je suis sûr, est qu’il ne pourra pas faire ça en club parce qu’il y a des sanctions. En dehors de cela, il n’est plus titulaire et je ne pense pas que lorsqu’on va le faire rentrer, il ne va pas saluer celui qui sort. Je parle simplement de ce qu’il a fait avec l’équipe nationale. Ce n’est qu’ici, à mon avis, qu’il peut faire ça et c’est parce qu’on le laisse faire.

Juste après le match, le sélectionneur a dit qu’il va se charger de lui. Croyez-vous qu’il va le sanctionner ?

Vous savez, si on laisse le soin à l’entraîneur seul de le faire, ce sera difficile. Ce qui se passe aujourd’hui est un problème global au niveau de la sélection nationale. Il va falloir que l’encadrement technique, avec le soutien de la fédération, édite des règles et des sanctions claires pour dissuader les joueurs qui manquent de discipline.

Wabi Gomez, ancien entraineur des Ecureuils: « C’est un caractériel, un incompris n’aimant pas le déshonneur »

« C’est un joueur que j’ai appris à connaitre en 2003 dès mon arrivée en équipe nationale. MouritalaOgounbiyi est un joueur au passé footballistique très riche. Beaucoup de Béninois peuvent témoigner comme moi des qualités tchnico-tactiques de ce talentueux footballeur. Mouriserait un redoutable compétiteur à l’échelle internationale s’il avait un sens de professionnalisme avéré. Il a fait le bonheur de plusieurs admirateurs, de supporters africains en commençant par les Dragons, Enymba, Etoile Sportive du Sahel en Tunisie et aujourd’hui en France. C’est l’une de nos fiertés nationales. Car, il a contribué aux plus grands résultats sportifs des Ecureuils ces dix dernières années. C’est un caractériel, un incompris qui n’aime pas le déshonneur. Malgré certaines contradictions, ses humeurs changeantes, ses caprices, il reste un joueur aux relations affectivestrès positives avec un cœur débordant de générosité et de gentillesse. Sur le plan sportif, il est utilisé sur les côtés où il est particulièrement efficace et imprévisible. Il faut connaitre Mouri dans tous les aspects humains, cerner l’homme pour mieux le comprendre et le mettre en confiance. Pendant que j’étais encore à la tête du Onze national, le garçon ne m’a jamais manqué de respect. Il était toujours ponctuel auxentrainements. Il débordait de générosité vis-à-vis de ses camarades joueurs et certains parents qui venaient lui rendre visiste quand on était souvent avec l’équipe nationale. Il a marqué à jamais sa génération et le sport roi béninois ».

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