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Le Matinal N° 4417 du 25/8/2014

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Décision Dcc 14-156 du 19 août 2014:Holo veut endormir les Béninois
Publié le mardi 26 aout 2014   |  Le Matinal


Installation
© aCotonou.com par TOP
Installation des Membres de la Commission Electorale Nationale Autonome
Mercredi 02 Juillet 2014, Cour Constitutionnelle, Cotonou : les membres de la Commission Electorale Nationale Autonome prêtent serment devant les membres de la Cour Constitutionnelle Photo : M. Théodore Holo, Président de la Cour Constitutionnelle


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Par sa décision Dcc 14-156 du 19 août 2014, Holo a déclaré les propos de la ministre Fatouma Djibril inconstitutionnels. Ainsi, le Président de la Cour constitutionnelle Holo veut se positionner comme un vrai défenseur de la Constitution béninoise voire de sa démocratie. Mais en fait, ce n’est que de la poudre aux yeux. Holo veut endormir les Béninois en vue de faire passer la pilule de la révision constitutionnelle, devenue une question de vie ou de mort pour le chef de l’Exécutif…


« les propos du Ministre Fatouma Amadou Djibril s’analysent comme une invitation à soumettre au Peuple béninois la question de la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels ; que remettre en cause le principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels prévu par la Constitution constitue une violation, non seulement de l’article 42 de la Constitution, mais aussi de l’article 124 alinéa 3 de la Constitution, la Haute juridiction ayant dit et jugé que sont exclues de toute révision de la Constitution les options fondamentales de la Conférence nationale des forces vives dont, entre autres, la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels ; qu’eu égard à tout ce qui précède, il échet pour la Cour de dire et juger que Madame Fatouma Amadou Djibril, Ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, a, dans ses propos tenus au cours de l’émission « Zone franche » du 20 juillet 2014 sur la chaîne de Télévision Canal 3, violé les articles 34, 42 et 124 précités de la Constitution ». Ainsi s’exprimait la Cour constitutionnelle….
A lire cette décision, certains ont voulu applaudir car, apparemment, le professeur Holo serait en train de retourner sa veste. C’est l’une des rares fois que la Cour Holo rend une décision qui serait contre la révision de la Constitution. Mais, à y voir de près, ce n’était qu’un leurre dont l’objectif est de faire baisser la garde aux Béninois.
Car, cette décision est non seulement du plagiat, mais aussi, elle est dépassée de loin.
Plagiat, parce que la paternité de cette décision ne revient pas à Holo. Elle revient à la Cour de Robert Dossou qui, contre vents et marées, avait osé une telle décision contre l’avis même du chef de l’Etat. Conséquence, Robert Dossou a été viré comme un malpropre et remplacé par son ami…Holo. Or, le contexte n’est plus le même. Car, la tactique des révisionnistes a évolué avec le temps.
Aujourd’hui, personne ne parle plus de ‘’toucher à l’article 42 de la constitution’’. Même le président de la République n’en parle pas et n’a même pas cru devoir le mettre dans le projet de loi envoyé à l’Assemblée. Car ce serait visible et attirerait immédiatement l’attention. N’a-t-il pas promis sur le plan international qu’il ne toucherait pas à cet article ?
Mais en cas de révision de la Constitution, il peut tenter autre chose. Par exemple, prétendre qu’il s’agit d’une nouvelle République et mettre les compteurs à zéro. Le cas échéant, il peut ainsi se présenter sans risque de rejet de sa candidature.
Dans un premier temps, la Cour validera cette candidature. Il s’agit, dira-t-elle, d’une nouvelle République. Tout le monde peut se présenter. Or, la Lépi a un propriétaire : Yayi Boni. La Cena a un maître : Boni Yayi. Résultat : Yayi Boni passe au premier tour. KO.
A quoi sert alors cette décision de la Cour concernant dame Fatouma ? De la pure distraction. Le limogeage de la ministre ? Un dommage collatéral qui servira à endormir les Béninois, pendant qu’on pose les bases d’une modification de la loi fondamentale du pays afin d’aboutir à une nouvelle République qui, permettra au fils de Tchaourou de se représenter.
Remarquez la stratégie : une ministre de Yayi en exercice, parle d’un troisième mandat pour lui. Comme par enchantement, des partisans de Yayi saisissent la Cour pour dire le droit. La Cour de Holo attend patiemment que Yayi fasse son remaniement pour sortir une décision bidon. Et le tour est ainsi joué, croyaient-ils…
Aujourd’hui, le pot aux roses est découvert. Le problème ce n’est plus toucher à l’article 42. Le problème, c’est qu’on ne touche plus du tout à la Constitution béninoise. En tout cas, pas avant l’élection présidentielle de 2016.

Charles Toko

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