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Fraternité N° 3677 du 29/8/2014

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Gestion de la filière Coton et soutien politique à Yayi en 2006 : Francis da Silva fait des déballages
Publié le lundi 1 septembre 2014   |  Fraternité


L’Etat
© Autre presse
L’Etat va acheter le coton graine à 265 FCFA le kilo


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« Il faut une assise nationale pour sauver le coton…La première victime de l’avènement de Yayi en 2006, c’est moi…Mes intérêts depuis 40 ans sont à l’eau… »

Pour un grand rendez-vous dimanche dernier sur Soleil Fm, c’en était un. Francis da Silva, opérateur économique spécialisé dans le secteur des intrants coton et homme politique bien connu avec la présidence de l’Ipd a permis hier à plus d’un auditeur d’en savoir assez sur la gouvernance de la filière coton avec l’avènement au pouvoir de Boni Yayi et sur le rôle clé qu’il a joué en 2006 pour la victoire de l’homme du changement.

En effet, pour une langue qui a mis du temps à se délier, Francis da Silva, sur les ondes de la radio implantée à Djèffa, n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer la mal gouvernance de la filière coton dès la première année de la prise de pouvoir par le régime Boni Yayi qu’il a pourtant soutenu et surtout l’asphyxie financière orchestrée contre sa personne par ledit régime. « Dans ce pays, on ne respecte plus rien.

Il y a comme un changement de règles à l’avènement de Yayi », a-t-il commencé tout en partageant avec les auditeurs sa mésaventure. Et d’après l’invité de Soleil Fm, bien qu’il ait gagné l’appel d’offres pour la fourniture des intrants coton aux paysans pour la campagne cotonnière de 2006, ses produits n’ont pas été pris en compte par le gouvernement. « Mes intrants me sont restés sous les bras. Ils ont prétexté de ce que mes produits sont arrivés en retard alors qu’ils étaient là depuis mars, pour en commander d’autres à Talon. Ils m’ont dit de garder mes produits pour la campagne suivante.

La Sonapra me doit des milliards par rapport à des produits commandés (l’endosulfan) car la Banque mondiale a payé la Sonapra et elle devait me restituer ce qui m’est dû », s’est lamenté Francis da Silva pour qui, l’Etat est impliqué à tous les niveaux par rapport à ses déboires avec notamment l’arrestation de ses intrants qui devaient être envoyés pour les cotonculteurs dans le septentrion. C’est d’ailleurs pourquoi, cet opérateur économique qui chiffre à environ 20 milliards ce que l’Etat lui doit, a félicité Mathieu Kérékou, le prédécesseur de Boni Yayi à la Marina qui, a-t-il dit, respectait les règles et son ministre Fatiou Akplogan qui serait l’un des rares à ne pas céder à la corruption.

Toujours est-il que, regrette Francis da Silva, le secteur de la culture de l’or blanc souffre énormément. Il précise : « On a fait l’essentiel pour mettre le secteur sur les rails en 2003. On est allé à 400 000 tonnes. Mais de façon cyclique, il y a des couacs. Il faut une assise nationale pour la filière coton et nul ne sera de trop pour qu’on retrouve la sérénité dans cette filière ».

La métamorphose de Yayi

Sur le plan politique, Francis da Silva qui, depuis trois ans a démissionné de l’Ipd de Théophile Nata ne se fait guère d’illusions. Le soutien à Yayi a tôt fait de tourner à la déception. « Pour l’avènement de Yayi en 2006, il y a eu l’implication de trois principaux opérateurs économiques que sont Talon, Tundé et moi. Nous les trois, où sommes-nous aujourd’hui ? Il y a comme un système ‘‘faites-moi roi, je ne vous reconnais plus’’. D’ailleurs, fait-il observer, son soutien à Yayi n’a pas suffi à lui épargner une dette de l’Etat de plusieurs dizaine de milliards. Ceci, malgré des démarches depuis 8 ans, même à l’endroit du chef de l’Etat et la promesse ferme de celui-ci quant à la résolution de la situation.

« J’ai travaillé en coulisse à la résolution de ce problème. Je vais voir s’ils vont régler mes problèmes avant 2016. Mais, il y a une nébuleuse qui gère ce pays. Ils ont plusieurs tentacules et si nous ne les tuons pas, ils recommenceront », a prévenu Francis da Silva qui refuse d’être comptable du bilan de Yayi à la tête de l’Etat. « Je suis l’un des rares à susciter la candidature de Yayi. Talon est venu après avec la grande artillerie.

Tout son entourage sait qui a fait quoi. Je ne vois pas pourquoi, ils me prendraient en aversion. Je ne suis pas coupable, mais je suis responsable de l’avoir amené au pouvoir.

Mais quand le roi n’aime pas la vérité, ceux qui sont à même de le conseiller fuient le débat », a-t-il laissé entendre.

Aujourd’hui, Francis da Silva qui voulait en 2006 d’un président pour assainir le milieu politique et économique de son pays ne peut jurer de rien en ce qui concerne 2016. « La première victime de l’avènement de Yayi, c’est moi.

Mes intérêts depuis 40 ans sont à l’eau. Je ne peux pas jurer de ce qui arrivera.

Je ne peux pas présager de ce qui se passera en 2016. S’il n’a pas connu de métamorphose, là-d’accord. Sinon, le coup que j’ai reçu avec lui, il est trop grand », a-t-il terminé.

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