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Fraternité N° 3681 du 3/9/2014

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Entretien avec Docteur Vétérinaire Gilbert Luc Aplogan : « La rage est une maladie virale zoonotique majeure »
Publié le jeudi 4 septembre 2014   |  Fraternité




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Pour savoir plus sur la rage qui a occasionné l’opération d’abattage des chiens à Parakou, nous nous sommes rapprochés du Docteur Vétérinaire Gilbert Luc Aplogan, responsable du Laboratoire de Diagnostic Vétérinaire de référence nationale en charge de la séro-surveillance des maladies animales (Ladisero) basée à Parakou.

Que se passe-t-il en réalité au niveau des chiens à Parakou ?
Depuis quelques mois, les formations sanitaires de la ville de Parakou ont remonté au Maire une information selon laquelle, de nombreux décès humains suite à des morsures de chiens sont enregistrés. Les symptômes décrits étant ceux de la rage canine. Le Maire, en quête de confirmation de cette information, s’est adressé aux services vétérinaires pour clarification.
Les statistiques de la clinique vétérinaire de Parakou, une entité du Ladisero, ont relevé effectivement une recrudescence de morsures de chiens errants au cours de la période de mars à juin de l’année en cour. Cela confirme bien l’observation des formations sanitaires de la ville. L’importance et la persistance de cette recrudescence a fait déclencher par l’Autorité Communale une série d’actions de sensibilisation des propriétaires de chien pour la tenue à domicile de leurs animaux. Garder à domicile les chiens, les nourrir, les vacciner et en cas de morsures ou de griffures présenter les victimes et les chiens aux services vétérinaires étaient les messages clé de la sensibilisation qui a démarré le 1er juillet 2014. Le point culminant de cette série d’action a été l’abattage effectif des chiens errants démarré depuis le 29 août 2014.

Ces chiens qui divaguent dans la ville de Parakou sont pour la plupart accusés de rage. Dites-nous qu’est-ce que la rage ?
Tous les chiens errants ne sont pas enragés, mais susceptibles de faire la maladie car, supposés sans propriétaires, ils ne bénéficient d’aucun soin et deviennent un danger public.
Quant à la rage en elle-même, elle est une maladie virale zoonotique majeure. Elle est inéluctablement mortelle. Elle constitue un véritable problème de santé publique. Elle est présente sur tous les continents et est considérée comme l’une des zoonoses les plus redoutables. Selon l’Oms, une personne meurt de rage toutes les dix minutes et la rage fait environ 70.000 victimes par an dans le monde. 95% des cas humains de rage sont dus à des morsures de chiens infectés.

Quelles sont les causes de cette maladie au niveau des chiens ?
La rage est causée par un virus qui fait partie des lyssavirus, un groupe responsable d’encephalites. Les lyssavirus appartiennent à la famille des rhabdoviridés.
Chez l’homme et tous les mammifères à sang chaud, la maladie touche le système nerveux central. L’incubation dure au plus six mois et quand les symptômes sont installés, elle est toujours fatale.

Quelles sont les risques que courent celui qui est mordu par un chien enragé ?
La mort

Quelles sont les mesures que vous prenez déjà pour éviter cette maladie au niveau de ces animaux ?
La vaccination antirabique obligatoire et annuelle de tous les chiens dans les zones d’endémicité comme le Bénin

Entre temps, les agents du ministère de la santé passait de maison en maison pour vacciner les chiens, mais cette opération a disparu avec le temps. Pourquoi cette disparition ?
La période de la gratuité est révolue. C’est une affaire de ressource. L’état n’oblige personne à avoir un chien. Quand un citoyen a décidé librement d’en avoir un, il faut qu’il s’engage à faire face aux dépenses que détenir un chien engendre.

Quelles sont les mesures que vous êtes en train de prendre pour éviter la divagation des chiens dans la ville de Parakou ?
Cela dépend nécessairement du bon vouloir des propriétaires de chiens. Pour l’Autorité, il faut informer les populations sur les risques liés à la divagation des chiens. Après, c’est l’action musclée qui sera déclenchée. On est dans cette phase.


Propos recueillis par Isac A. YAÏ

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