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La Nation N° 6063 du 4/9/2014

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Gestion des Finances publiques : Komi Koutché décline sa vision
Publié le vendredi 5 septembre 2014   |  La Nation


Komi
© Autre presse par DR
Komi Koutché


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Le temps de prendre ses marques à la tête du ministère de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation (MEFPD) et voilà Komi Koutché assez imprégné, semble-t-il, pour définir sa vision de la gestion des ressources nationales. L’argentier national s’est, en effet, porté devant la presse hier jeudi 4 septembre, en son cabinet, pour dévoiler la marque qu’il entend imprimer à ce ministère, névralgique s’il en est, dans la vie du pays.


Le ministre de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation, Komi Koutché inscrit la prestation d'hier dans la logique de l’information proactive au profit des populations. A peine deux semaines après sa prise de fonction, il assure avoir une bonne idée du travail à faire dans ce ministère, socle du pays et qui influence énormément les autres secteurs de la vie nationale. A ce propos, il entend faire du ministère, avec ses collaborateurs, un sanctuaire bénéficiant d’une stabilité relative quels que soient les régimes qui passent. Dans cette perspective, il sera procédé à la normalisation de la gestion des carrières au niveau du ministère pour qu’à terme, cela réponde essentiellement à des critères techniques. D’où, annonce-t-il, l’un des premiers chantiers amorcés est celui de la standardisation des fonctions afin qu’à l’image de l’Armée, les normes prévalent et que la solidité soit garantie à travers le temps. Il va sans dire que l’occupation des postes de responsabilité doit cadrer avec des normes pour que l’efficacité soit obtenue à travers le principe de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, avec le profil qu’il faut ; promet Komi Koutché. D’ores et déjà, il se réjouit d’avoir trouvé sur place des cadres clairvoyants et disposés à faire avancer les choses. Le document dénommé « Regard critique » sur le ministère est, à cet effet, un ingrédient essentiel dont il sera tenu compte. En outre, la qualité de la gestion des ressources disponibles préoccupe le nouvel argentier national. Il entend assurer la maîtrise de la qualité des opérations au niveau de la chaîne de dépenses. C’est pourquoi, un code et des normes sont en cours d’élaboration pour servir de bréviaire aux acteurs de la chaîne de dépenses. Lesquels devront travailler à ce que les investissements à réaliser le soient effectivement. L’exécution du budget d’investissement sera donc une priorité, annonce le ministre ; assurant qu’à l’aune des normes à mettre en place, les responsabilités pourront être situées en cas de couac, et les sanctions éventuelles, prises.
Actions hardies
Plus encore, Komi Koutché entend œuvrer à la dématérialisation de certaines prestations du ministère dont les paiements. Dans ce cadre, la direction de l’Informatique et du Pré-archivage est déjà instruite pour qu’un cahier des charges soit mis en place pour une mise en réseau des différentes régies et une automatisation des paiements; afin qu’à terme, comme gain possible, le Comité de trésorerie n’ait plus sa raison d’être. A l’appui de tout ceci, Komi Koutché entend promouvoir la discipline budgétaire à travers un exercice de planification au niveau des ministères sectoriels et autres acteurs des dépenses publiques. Ainsi, les priorités devraient être définies et planifiées à l’avance afin que les dépenses nouvelles qui pourraient surgir en cours d’année budgétaire, relèvent vraiment de l’urgence ou de cas de force majeure.Le pouvoir des contrôleurs financiers et celui de l’Inspection générale des Finances seront, en outre, renforcés pour leur permettre de s’acquitter de leurs responsabilités.Davantage, l’impératif pour l’Etat de recouvrer les ressources dont il a besoin pour assurer divers financements, explique la pression sur les régies aux fins de les amener à atteindre les performances attendues d’elles. En effet, développe l’argentier national, il faut d’abord mobiliser les ressources intérieures avant de solliciter l’apport de l’extérieur. Sur le sujet, Komi Koutché martèle que l’Etat béninois n’est pas en difficulté de paiement. Les contreperformances de la Douane sont, en partie, liées selon lui, au changement de politique du Nigeria qui laisse désormais entrer sur son territoire des produits qui y étaient prohibés, créant alors un gap au niveau des douanes béninoises.Pour juguler cette conjoncture à terme, la diversification des sources de rentrées fiscales sera probablement une piste à explorer. Le ministre suggère, en effet, qu’il faille repousser la dimension de l’informel, certaines activités étant abusivement classées dans cette catégorie. Pour l’argentier national, il est question de faire en sorte que le maximum de ressources attendues rentre effectivement dans les caisses de l’Etat.Enfin, Komi Koutché assure que les fondamentaux de notre économie restent solides. Qu’il faut néanmoins travailler à en faire valoir la pertinence, un travail conséquent devant se faire avec les ministères sectoriels.
LEPI, élections, bretelle de Bopa…
Cos/LEPI, 6,3 milliards dont 5,8 en 2014. Komi Koutché dit avoir échangé avec les responsables du COS/LEPI autant qu’avec les cadres du ministère. Et avoir proposé aux membres du COS/LEPI, en considérant que la LEPI est un instrument de souveraineté, poursuivre son financement mais procéder aussi à l’évaluation de ce qui a été déjà débloqué, surtout qu’aucun document ne renseigne sérieusement sur le coût de l’opération de correction. Il révèle que le budget 2014 a prévu 12 milliards pour la correction de la LEPI et l’organisation des élections communales et municipales. Là-dessus, avec la demande actuelle se chiffrant à 2 milliards, le ministre en charge des Finances veut davantage bien cerner la réalité. Néanmoins, il renseigne qu’au début de la semaine en cours, une somme de 500 millions de FCFA a été débloquée au profit du COS/LEPI. Par suite, le financement des élections relevant d’une question de souveraineté, Komi Koutché rassure de la disponibilité du gouvernement à les financer. Ce qui renforcerait la crédibilité de notre pays devant ses partenaires qui lui maintiendraient leur appui.Sur les questions d’actualité, le ministre, invité à se prononcer sur la polémique née des propos du président de l’Assemblée nationale, relativement à la bretelle à bitumer sur la route Comè-Bopa, a mis sur le coup du lapsus les propos du président Mathurin Nago qui a dû être mal informé. Dans tous les cas, rassure-t-il, même la BAD a réagi pour faire savoir qu’elle n’a jamais financé la réalisation de cette bretelle.
Payer les dettes intérieures pour promouvoir l’investissement
Sur le volet des dénationalisations, l’argentier national expose que si la création d’entreprises publiques répond, à l’origine, au souci de créer de la richesse, il est plutôt paradoxal que, généralement, ces entreprises ne prospèrent pas. Ce qui oblige l’Etat à y injecter en permanence des ressources. Mais cela tient, en partie, de ce que certaines de ces entreprises n’aient pas réussi à s’adapter aux nouvelles normes. Sur ce chantier, le secteur des télécommunications sera une des priorités car, enseigne Komi Koutché s’inspirant d’études sérieuses, l’internet à haut débit pour 10% de la population par exemple, peut relever de 3,5% le taux de croissance.Ici aussi, le secteur de l’énergie sera abordé avec diligence et souci d’efficacité.Mais à l’appui des réformes, il faut promouvoir l’investissement, source de vitalité de l’économie et de rentrées fiscales. C’est pourquoi, tout en assurant que le Bénin a un des meilleurs taux d’endettement de la sous-région, soit 24% à peu près contre la norme communautaire de 70%, mais un taux qui se porte à 30% quand on prend en compte la dette intérieure, Komi Koutché indique avoir pris le taureau par les cornes. Pour faire débloquer les ressources dues aux opérateurs nationaux, soit à peu près 30 milliards de FCFA depuis dix jours. Une opération stratégique qui se révèle bénéfique pour l’économie nationale en ce qu’elle favorise les investissements et, partant, d’autres rentrées pour les finances publiques. Dans le même ordre d’idée, Komi Koutché a tenu à rassurer les partenaires sociaux que le reste des défalcations à restituer, 1,5milliard FCFA, le sera sous peu; tout étant question de procédure. W.L.H



Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI


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