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Cérémonie marquant le retour officiel de la Bad à Abidjan : allocution de monsieur le premier ministre
Publié le lundi 8 septembre 2014   |  Primature CI


Cérémonie
© aCotonou.com par Didier Assoumou
Cérémonie d`ouverture de la réunion du Conseil d`Administration de la BAD, en présence du premier ministre ivoirien
Lundi 08 septembre 2014. Abidjan. Le premier ministre, Daniel Kablan Duncan et plusieurs membres du gouvernement ont assisté à la première réunion du Conseil d`Administration de la Banque Africaine de Développement (BAD), marquant le retour de l`institution en Côte d`ivoire. photo : Le premier ministre Ivoirien, Daniel Kablan Duncan


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 Dans le dossier

• Monsieur le Président de la Banque Africaine de Développement,
• Mesdames et Messieurs les Vice –présidents ;
• Mesdames et messieurs les Gouverneurs ;
• Mesdames et Messieurs les Ministres,
• Mesdames et Messieurs les Administrateurs ;
• Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et membres des représentations diplomatiques ;
• Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations multilatérales et bilatérales de développement ;
• Mesdames et Messieurs les Directeurs ;
• Chers amis des Medias ;
• Mesdames et Messieurs,



Je voudrais tout d’abord remercier très profondément le Président Donald KABERUKA, le Conseil des Gouverneurs, le Conseil d’Administration ainsi que l’ensemble du personnel du Groupe de la BAD pour l’engagement et pour toutes les mesures qui ont été prises pour rendre effectif le retour de la BAD à son siège statutaire à Abidjan.

Je remercie également la Haute Direction de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour l’organisation de la cérémonie de levée des drapeaux de cette institution et de l’Etat de Côte d’Ivoire, cérémonie qui m’offre l’agréable opportunité de souhaiter le traditionnel « AKWABA », c’est-à-dire la cordiale bienvenue à la grande famille de la BAD rassemblée ce matin.

Cette émouvante cérémonie qui symbolise le retour officiel et solennel de la BAD à son siège originel à Abidjan est chargée de signification pour le Chef de l’Etat, pour le Gouvernement et le peuple ivoiriens, onze années après le départ précipité de la Banque en raison de la fragilité du climat socio-politique de l’époque.

Pour le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA qui s’est personnellement investi dans cet important dossier, et pour le gouvernement, ce retour marque la confiance de la Banque dans les capacités de la Côte d’Ivoire à lui offrir durablement les conditions favorables pour l’exercice de ses missions, mais également la reconnaissance des efforts importants déjà accomplis pour permettre le retour ordonné de l’institution, conformément à la feuille de route élaborée lors des assemblées annuelles de 2012 à Arusha, en Tanzanie.

Pour les populations ivoiriennes, le retour de la BAD à Abidjan constitue aussi un signe de fierté et d’opportunités sur le plan économique et financier avec l’augmentation de la consommation, la création d’emplois directs et indirects et le développement des activités touristiques.

• Monsieur le Président,
• Excellences Mesdames et Messieurs

La cérémonie de levée des drapeaux de la BAD et de la Côte d’Ivoire qui marque le retour définitif de la Banque à son siège statutaire avec l’installation du Président, des vice-présidents et d’environ un millier d’agents, et la tenue de la réunion du Conseil d’Administration, sont le résultat d’une collaboration réussie entre la Banque et le Gouvernement ivoirien pour la mise en œuvre de la Feuille de route.

En effet, ce retour est le résultat d’un dialogue constructif et de la mise ne œuvre d’une synergie d’actions pour relever les défis importants liés à la question sécuritaire et à l’offre de services de qualité en matière d’éducation, de santé et de logements pour les personnels de la Banque.

Aujourd’hui, revoir les drapeaux de la BAD et de la Côte d’Ivoire flotter côte-à-côte, dans le ciel clair d’Abidjan est un symbole très fort, un grand moment dans la vie de la Banque, qui rejoint la volonté des pères fondateurs de voir le centre décisionnel de l’institution situé sur les bords de la Lagune ébrié.

• Monsieur le Président,

Vous avez maintes fois affirmé que la Banque qui est partie d’Abidjan en 2003, n’est plus la même que celle qui revient en 2014, par ses effectifs, ses opérations, ses moyens et du fait que la plupart des cadres qui ont été recrutés ces dernières années l’ont été au cours de la période de relocalisation à Tunis. J’ajouterai, dans l’autre sens, que la BAD retrouve un pays, la Cote d’Ivoire, totalement transformée comme vous l’a affirmé Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République lors de votre rencontre le 4 septembre dernier. En effet, la Côte d’Ivoire que la Banque a quittée temporairement en mars 2003, n’est pas la même que celle qu’elle retrouve aujourd’hui en 2014.

En effet, vous avez quitté un pays secoué et fragilisé par de fortes turbulences qui se sont exacerbées avec la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011, et dont les conséquences sur le plan humain, social et économique s’enfouissent progressivement dans nos mémoires pour laisser la place à un pays en pleine reconstruction, « une Côte d’Ivoire nouvelle ». Je veux parler de la Côte d’Ivoire pour laquelle Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République, porte une grande ambition, « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ».

C’est pourquoi, dès son accession à la magistrature suprême de notre pays, le Président Alassane OUATTARA s’est engagé à reconstruire la nation ivoirienne, autour de certaines valeurs, qui jadis faisaient sa force et sa singularité, à savoir : la Paix, le Dialogue, l’Hospitalité, l’ouverture sur l’extérieur, le « capitalisme à visage humain » et le développement partagé.
Dès lors, depuis trois années, les actions prioritaires du Gouvernement ivoirien qui visent la stabilité à long terme du pays s’articulent autour des trois axes stratégiques suivants :

- La paix et la sécurité ;
- La réconciliation nationale et la cohésion sociale ;
- La relance économique et la reconstruction post-crise.


• Monsieur le Président ;

• Mesdames et messieurs les Gouverneurs ;

• Mesdames et Messieurs les Administrateurs ;

• Mesdames et Messieurs les membres du personnel de la BAD,

A ce stade de mon propos, je voudrais, comme cela est de coutume dans la culture africaine, tenter de vous donner assez brièvement les dernières nouvelles du pays que vous retrouvez aujourd’hui en me situant sur les trois points énumérés plus haut.
Sur le volet Paix et Sécurité :

Comme vous le savez il n’y a « pas de Développement sans Sécurité et Paix». Il s’agit donc là d’une priorité majeure de l’action gouvernementale.
Pour gagner cette bataille, le Gouvernement s’est voulu déterminé en adoptant une série d’initiatives :
D’abord sur le plan diplomatique, les différentes actions entreprises en direction des pays voisins et une présence plus marquée au sein des organisations régionales, UEMOA et CEDEAO notamment ont permis surtout de promouvoir et de renforcer la bonne entente, la cohésion et la Paix entre ces Etats et la Côte d’Ivoire. Elle a également permis de développer des synergies en vue de faire face aux défis de notre espace régional que sont notamment la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière, les bandes armées, le trafic de drogue, la piraterie maritime, etc.
Ensuite sur le plan structurel, le Président de la République a mis en place le 08 août 2012, le Conseil National de Sécurité (CNS) et le Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles (CCDO) en vue de contribuer à lutter plus efficacement contre l’insécurité et le grand banditisme.
La question de la Sécurité dans le contexte ivoirien de reconstruction post- crise ne peut être abordée, vous en conviendrez, sans qu’un lien soit établi avec la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) et le Processus Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) que nous ambitionnons d’achever d’ici 2015 au plus tard.
Les actions menées ont permis d’améliorer la sécurité des personnes et des biens. Ainsi l’indice national de sécurité est passé de 3,8 en janvier 2012 à 1,18 en août 2014. L’indice des Nations Unies est quant à lui passé de 4 à 2, soit au même niveau que celui de New York et de Genève.

Ce retour à la sécurité et à la paix est bien perçu par les Ambassades et les grandes entreprises multinationales. En effet, la plupart de celles qui avaient délocalisé lors de la crise post-électorale sont rapidement revenues à Abidjan quand d’autres ont installé leur sièges régionaux à Abidjan. C’est le cas de Général Electric, Africa Rice, Microsoft, etc.

Il en est de même pour les institutions internationales et bilatérales telles que l’UNESCO qui a installé son bureau en septembre 2013. Nous célébrons aujourd’hui le retour de la Banque Africaine de Développement (BAD) à Abidjan.

Sur le plan de La réconciliation nationale et la cohésion sociale
Le retour définitif à une paix durable en Côte d’Ivoire, la restauration d’un climat de confiance et la consolidation de la cohésion sociale entre les ivoiriens quelles que soient leur appartenance ethnique, religieuse et politique, exigent de notre part une réconciliation nationale véritable.
C’est donc fort de cette nécessité qu’a été créée la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) dont la mission est d’œuvrer, en toute indépendance, au renforcement de la cohésion sociale et à la réconciliation entre toutes les communautés vivant en Côte d’Ivoire.

Les efforts visant à réconcilier les ivoiriens se poursuivent, non seulement à travers la CDVR, mais également à travers les personnes ressources que sont les leaders religieux et traditionnels.

C’est également dans le souci de la consolidation de la paix que le Gouvernement a entrepris avec l’Opposition un dialogue inclusif, qui s’est traduit, d’une part, par le consensus sur deux projets de loi concernant le statut de l’opposition et le financement des partis politiques et d’autre part, par la mise en place récente d’une Commission Electorale Indépendante pour des élections libres et transparentes en 2015.


Sur le volet de la relance économique et la reconstruction post-crise
Le principal défi de la Côte d’Ivoire est de faire face à un niveau élevé du taux de pauvreté sous les effets dévastateurs de plus d’une décennie de crises. En juin 2011, au moment où le Gouvernement s’installait, près d’un ivoirien sur deux vivait en dessous du seuil de pauvreté. Pour y faire face, l’objectif assigné au Gouvernement est de réduire le taux de pauvreté de moitié en le ramenant à 25 % à l’horizon 2015, grâce à une croissance économique forte, durable, inclusive et créatrice d’emplois.
Dans cette optique, le Gouvernement entreprend de profondes réformes macro-économiques, structurelles et sectorielles pour améliorer de façon notable la compétitivité de notre économie. Ces réformes visent notamment à : (i) réduire les délais et les coûts de tous les actes économiques, (ii) sécuriser et faciliter les formalités administratives relatives aux investissements privés.

Il s’agit globalement de créer le meilleur environnement pour accompagner le secteur privé et de créer en Côte d’Ivoire, l’un des climats des investissements privés, des plus attractifs en Afrique.
Ces réformes ont permis à la Côte d’Ivoire d’enregistrer des performances économiques remarquables. En effet, trois années après la fin de la crise post-électorale, le taux de croissance qui était de - 4,7 % en 2011 (année de fin de crise) est passé à 9,8 % en 2012; puis à 9,1 % en 2013, et est projeté à 10% en 2014 et 2015.
Cette dynamique tirée par l’investissement, et complétée par les exportations et la consommation finale, doit être entretenue afin de favoriser l’avènement d’une économie émergente portée par des leviers de croissance économique robustes et diversifiés.

Il s’agit également de réaliser la transformation structurelle de notre économie afin de bâtir une économie industrialisée, capable d’accroître la part des produits manufacturés dans le PIB et les exportations, et de favoriser l’avènement d’une classe moyenne tant en milieu urbain que rural, à même de soutenir une demande intérieure viable.

Il me plaît particulièrement de relever qu’il ressort du rapport Doing Business 2014 de la Banque Mondiale que la Côte d’Ivoire fait partie du TOP 10 des meilleurs réformateurs pour l’amélioration du climat des affaires. En ce qui concerne l’évaluation des politiques et institutions nationales (CPIA) réalisée par cette même institution, la Côte d’Ivoire a obtenu, un score de 3.2 en 2013 contre 3.1 en 2012 et 2.7 en 2011, réalisant ainsi une progression sans précédent en Afrique.

L’objectif recherché par le Gouvernement est notamment d’accroître fortement les investissements globaux de 13,7% du PIB en 2012, 16,5% en 2013 à 21% en 2015, tirés principalement par le secteur privé qui représente 62,5 % des investissements en 2013 pour un objectif de 70/75 % en 2020.

Le Gouvernement a parfaitement réussi dans ce sens, les conditions d’un retour sur le marché des capitaux privés afin de capter des ressources nécessaires pour accélérer les investissements, avec une notation de B1 attribuée pour la première fois à la Côte d’Ivoire par l’agence Moody’s et une offre de ressources de 4,8 milliards de dollars US pour une demande initiale de 500 millions de dollars US.

• Monsieur le Président ;
• Excellences Mesdames et Messieurs,

Un demi-siècle après sa création, et après des débuts timides, la BAD est montée en puissance et a gagné en maturité, en notoriété et en crédibilité. Le capital social a triplé pour atteindre 100 milliards de dollars US.

A cet égard, l’engagement de la BAD pour « bâtir aujourd’hui une meilleure Afrique demain » et pour changer la physionomie de l’Afrique et les conditions de vie des populations ne laissent nullement les Africains indifférents.

Les multiples interventions de la BAD dans les domaines des infrastructures structurantes (énergie, routes, ponts, télécommunications, …), des infrastructures sociales de base (santé, éducation, logements, assainissement, …), de l’agriculture, de la cohésion sociale et bien d’autres secteurs sont des réalités qui montrent combien la Banque est importante et proche du développement du continent africain.

C’est pourquoi, je voudrais saluer et encourager l’engagement de l’institution dans la lutte contre l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui s’est déjà traduit par la mise à disposition d’une enveloppe financière de 30 milliard de Francs CFA pour combattre ce fléau qui menace le continent et le monde entier.

En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, je n’ai aucun doute que le retour de la BAD à Abidjan permettra d’une part de de renforcer la coopération fructueuse entre le pays siège et la Banque et, d’autre part, d’augmenter la l’implication de cette dernière au développement de notre pays.

A cet effet, je voudrais rappeler qu’en 2014, le portefeuille actif de la Banque en Côte d’Ivoire est constitué de 13 projets pour un engagement d’environ 197 milliards de francs CFA dont :

• 103 milliards de francs CFA pour des projets publics dans le renforcement des capacités en faveur des administrations publiques et collectivités locales, l’assainissement du bassin du Gourou et l’appui aux infrastructures agricoles dans la région de l’Indénié-Djuablin.

• 94 milliards de francs CFA pour la realisations d’infrastructures structurantes telles que le pont Henri Konan Bédié, l’extension de la centrale électrique d’Azito et celle de CIPREL.

Dans la marche accélérée de la Cote d’Ivoire vers l’émergence en 2020, nous attendons un soutien plus important et plus fort de la BAD comme cela a été le cas lors du Groupe Consultatif pour le financement du PND 2012-2015 à Paris en décembre 2012.

C’est pourquoi, je me félicite de la disponibilité du Président Kaberuka et de la Haute Direction de la Banque à financer des infrastructures économiques de base, notamment dans le cadre de l’appui à l’Union du fleuve Mano, la route Mali – San Pedro, la Voierie d’Abidjan et bien d’autres projets.

Excellences Mesdames et Messieurs
Je voudrais, avant de terminer mon propos, assurer la Banque du soutien du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA et du Gouvernement pour l’accompagner durablement dans son installation à Abidjan et le développement de ses activités.

Pour terminer, je voudrais renouveler mes souhaits de bienvenue à la Banque et lui souhaiter pleins succès dans le cadre des travaux de la prochaine réunion du Conseil d’Administration et du 50ème anniversaire de cette grande institution en 2014.

Je vous remercie de votre aimable attention. /-

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