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Le Matinal N° 4114 du 3/6/2013

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Gestion des sociétés et offices d’Etat : Les Syndicats internes apprécient
Publié le mardi 4 juin 2013   |  Le Matinal




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Boco Sêtondji Gilbert, Sg/Synass : « La Cnss n’a aucun problème de mauvaise gestion »
Le Matinal : Quel est le regard que vous portez sur la gestion de votre société

Sg/Synass : La Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) n’a aucun problème de mauvaise gestion que je sache. Nous sommes témoins de la bonne manière dont l’actuel Directeur général, Auguste René Ali Yérima gère la société. Depuis qu’il a pris les rênes de la Caisse, nous n’avons connaissance d’aucune mauvaise gestion de sa part. Que ceux qui parlent de mauvaise gestion, nous apportent les moindres preuves de leurs allégations. Le point de presse que le Directeur général a fait la semaine dernière a été clair à ce sujet. Le budget de 2012 a été donné à l’actuel directeur général en juillet dernier.

Et pourtant, il fait bien son travail. Je regrette que certaines personnalités racontent de mauvaises choses sur notre maison. La Cnss est une société qui gère le social, les retraités et les travailleurs du Bénin. Dans cette condition, nous avons besoin de la quiétude pour bien travailler et non des déclarations sur les plateaux de télévision.

Quelles sont les reproches qu’on peut faire à la gestion du Directeur général ?

Pour l’heure, je n’ai aucun reproche à formuler par rapport à la méthode de gestion de l’actuel Directeur général. En tant que Secrétaire général du Syndicat national des agents de sécurité sociale, (Synass), je n’ai pas encore des preuves de mauvaise gestion de notre directeur. Depuis son arrivée à la tête de la société, nous travaillons avec lui dans une bonne collaboration, dans la paix et la quiétude. Les déclarations faites par certaines personnalités de ce pays sur les plateaux de télévision ne vont pas ébranler notre détermination à accomplir notre mission. J’attends qu’on apporte les preuves de mauvaise gestion pour prendre position.

Est-ce qu’il y a eu un auditeur interne au sein de la caisse ? Quel travail a-t-il fait au cours de son séjour ? A-t-il produit un rapport ?

Oui, il y avait eu un auditeur interne. Il avait parcouru au cours de son séjour toutes les agences et directions techniques de la Caisse. Cependant, je ne sais pas s’il a produit un rapport qui relève les actes de mal gouvernance de notre société. En tant que syndicaliste, je ne connais pas sa lettre de mission. Je ne sais pas ce qu’il a fait au cours de son séjour. Etant donné que l’auditeur interne n’a produit aucun rapport, je ne peux donc vous produire copie de ce rapport.

Damase Danvoéhou, Sg Syntra-Came : « La Centrale se porte très bien et a un bel avenir »
« Tout se passe bien à la Came ». Ces propos du Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Centrale d’achat des médicaments essentiels (Came) traduisent l’état de gestion de la Centrale par le Directeur général, Kokou O. Afogbé. Selon Damase Danvoéhou, toutes les décisions engageant la vie de l’institution se prennent au Comité de direction qui se réunit ordinairement tous les derniers vendredi du mois. « En cas d’urgence, des Codir extraordinaires se tiennent », a-t-il fait remarquer. Il n’y a donc pas de décision unilatérale prise par la direction car un représentant du Syndicat prend part aux sessions du Codir. Sont débattus au cours des sessions, les problèmes courants, l’achat des médicaments, les recrutements, la gestion du personnel et la gestion financière de la Centrale. « Le recrutement se fait sur la base d’un test organisé en bonne et due forme », certifie t-il. S’agissant de la gestion financière, le Secrétaire général du Syntra-Came n’a noté aucune déviance. A l’en croire, il existe un manuel de procédure et tout décaissement se fait conformément aux recommandations dudit manuel. « Le suivi du respect du manuel de procédure par le Directeur et son staff est fait par le contrôleur de gestion. Ce dernier est nommé par la Direction. Il contrôle les services de la Came et rend compte à la Direction qui prend des décisions. Il contrôle en même temps le Directeur général. Pour qu’une décision soit prise par la Direction, ce dernier doit donner son visa », atteste-t-il. S’agissant de l’acquisition des médicaments, il affirme qu’aucune commande ne se fait sans l’aval du Comité de gestion. « Les médicaments sont achetés par appel d’offres. Mais avant l’approvisionnement, plusieurs commissions siègent pour faire l’évaluation des besoins exprimés. C’est après cela que le Comité de direction valide » a-t-il expliqué.

Une gestion efficiente des ressources humaines

« La Direction de la Came fait ce qu’elle peut en matière de la gestion des ressources humaines. Mais on ne peut pas dire que tout est reluisant car plus le travailleur se donne, plus il a envie de réclamer » a déclaré M. Danvoéhou. Nous travaillons de 08heures à 17heures voire 19heures parfois tous. L’effort supplémentaire est pris en compte pour les agents non-responsables. Pour ce qui est de l’ambiance de travail, il n’y a aucun problème selon Secrétaire général. Tout se passe bien et le Syndicat est en négociation permanente avec la Direction générale pour améliorer davantage les conditions de vie des travailleurs. Les salaires sont payés à temps et les agents travaillent pour mériter leur salaire », a révélé M. Danvoéhou .

Sobemap et Sogema : Gestion concertée, pas de brouille en vue
Les syndicats de la Société béninoise de manutention portuaire (Sobemap) sont unanimes. Pas de difficultés particulières. L’actuel directeur général a selon eux fait le choix du consensus en associant tous les acteurs à la gestion de la société nationale. Même les syndicats qu’on savait très virulents et intraitables sur certains dossiers (les dockers et les manutentionnaires) semblent afficher un air pacifique à l’endroit du numéro 1. Mais qu’en ai t-il de sa gestion ? Les avis ne divergent pas non plus. Rien à reprocher. Pas d’actes particuliers de mauvaise gestion dénichés, pas de politique d’exclusion comme on peut le condamner ailleurs. L’ambiance à en croire le Secrétaire général adjoint du Syntra-Sobemap, Alexis Sessou est au bon fixe entre les responsables syndicaux et la hiérarchie. Idem pour le Secrétaire général des dockers, Bernard Honvou qui a lui aussi affiché la même posture. Les quelques revendications corporatives tiennent à la valeur ajoutée sur le revenu, la réglementation concernant la procédure de recrutement de certains pointeurs etc. « On n’a pas problèmes en tant que tel. Les quelques revendications que nous avions, sont déjà sur la table des responsables hiérarchiques. D’ici-là on va se voir pour en débattre », avancent les secrétaires généraux rencontrés l’air rassurant. Selon les explications de certains militants syndicalistes rencontrés, l’auditeur interne envoyé par le gouvernement pour contrôler la gestion a été déjà rappelé. A la Société de gestion des marchés, la collaboration entre les responsables syndicaux et est visible. La plupart de ces responsables sont promus et travaillent en étroite collaboration avec le Directeur général. Pour le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Sogema, El-Hadj Moustapha Marouf, l’atmosphère de travail est détendue. La gestion est à l’en croire collégiale et concertée. Au-delà des revendications qui trouveront à coup sur de solutions selon lui, aucun ‘’affrontement’’ n’est en vue.
« Avec l’actuel directeur général, on n’a pas du tout de problème. Il est à l’écoute de tout le monde. Il n’est pas comme les autres. En fait, le problème est qu’il y a sous les autres Dg la tendance à imposer des vues, ce que nous n’acceptions pas. Mais cette-fois-ci, on est associé et c’est bien. L’auditeur interne qui nous était envoyé est déjà parti il y a de cela 4 à 5 mois de cela. Il a été rappelé. C’était un capitaine. Mais il ne gênait personne. Il faisait son travail. Je ne sais pas les raisons », a déclaré le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Sogema, El-Hadj Moustapha Marouf.
Au centre hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga, (Cnhu/Hkm) on n’est pas trop inspiré pour parler de tout ce qui concerne la gestion à la tête de cette structure. Les langues ont du mal à se délier. Si pour certains, il faut saisir la base et avoir son autorisation expresse, pour d’autres, c’est tout simplement une question stratégique. Le secrétaire général du plus important syndicat de la maison, Syntrac-Cnhu, M Houndéladji affirme n’intervenir qu’à l’issu des prochaines élections pour lesquelles il se positionne comme l’un des favoris. De peur peut-être que son intervention modifie son électorat, l’agent du service Orl du Cnhu a préféré observer la loi de l’omerta. « D’ici quelques semaines je serai plus disposé à vous parler. Pour l’instant, je ne peux rien dire. Le moment ne s’y prête pas », a-t-il fait savoir.

Contraste

« Ici, ça va très bien sous la direction de l’actuel Directeur général. Nous sommes associés à la gestion de la société. ». Voilà en résumé ce qu’ont déclaré des Secrétaires généraux de syndicats dans plusieurs des entreprises publiques parcourues, au lendemain de la révélation de la mauvaise gestion à la Sonacop. De la Sonapra, à la Cnss en passant par la Came, la Sobemap, la Sogema et consorts, les syndicalistes pour la plupart applaudissent la gestion des Directeurs généraux. A les entendre, les entreprises publiques citées sont plus ou moins bien conduites, parce qu’ils sont associés à la gestion. Mais à y voir de près, ces propos contrastent avec l’idée qui se répand dans l’opinion publique sur la gestion des sociétés d’Etat au Bénin. En effet, la semaine écoulée, le Président du Conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), Sébastien Ajavon, entouré d’autres membres du Conseil a dénoncé et fait des révélations troublantes sur la gestion du Directeur général de l’entreprise, René-Auguste Ali Yérima. « Ce qui se passe à la Cnss est dangereux. Il y a déjà plus de 2 milliards de perte du fait du Dg… », a-t-il déclaré. Et pourtant, le Secrétaire général du Syndicat national des agents de sécurité sociale (Synass), Gilbert Sêtondji Boco, lui pense que : « La Cnss n’a aucun problème de gestion… ». Curieusement, c’est au lendemain de la révélation du scandale financier à la Sonacop par les syndicalistes qu’on observe cette attitude chez des responsables syndicaux qui hier étaient prêts à tout dénoncer. Pourquoi subitement, des syndicalistes décident-ils de pratiquer la langue de bois ? Veulent-ils, le moment venu, essuyer les mêmes récriminations que Dieudonnée Lokossou ? Voilà autant de questions que l’on se pose. Avec notre descente dans les structures concernées, on s’attendait à ce qu’ils saisissent la balle au bond pour mettre sur la place publique la mauvaise gouvernance au sein de ces sociétés. C’était l’occasion de montrer la force du syndicalisme dans la bonne gouvernance. Malheureusement, exceptés quelques cas, on avait affaire à des Syndicats "complices" ou "poltrons". C’est du moins ce qu’on peut dire de l’attitude des uns et des autres sur le terrain (cas du Cncb et de l’Ortb)

Où sont passés les auditeurs internes nommés ?
Le limogeage sur pression syndicale du désormais ancien directeur général de la Sonacop Expédit Houéssou lève un coin de voile sur une question tout aussi importante. Le gouvernement, dans son souci d’assurer la bonne gouvernance dans les entreprises publiques a nommé le 9 juillet 2011 en Conseil des ministres, des auditeurs internes A quoi ont-ils servi réellement et où sont-ils aujourd’hui ? Une lecture approfondie du relevé du Conseil des ministres du 9 juillet 2011 montre que le gouvernement a une idée nette de la qualité de la gouvernance au niveau des sociétés d’Etat. Il s’agit d’un diagnostic parfait qui peint dans les moindres détails le système de gabegie instauré en règle dans ces sociétés d’Etat. Le texte parle de défaillance des organes de gouvernance, d’irrationalité dans la gestion administrative et comptable, financière et des immobilisations, de gestion des ressources humaines non conforme aux objectifs de développement… C’est donc fort de ce constat tout aussi alarmant que le gouvernement a décidé de nommer au sein de ces structures, des auditeurs internes dont la mission première est d’être l’œil vigilant du gouvernement auprès de ces entreprises. Selon les lignes du relevé du Conseil des ministres, ils doivent rendre compte périodiquement au Président de la République et au gouvernement, des dysfonctionnements qu’ils auront constatés dans la gouvernance de ces entreprises. Sans attendre, le gouvernement a fait prêter serment à ces auditeurs, tous des intendants militaires, qui avaient la lourde charge de corriger les dérives dans ces entreprises. Mais près de deux années après, il est loisible de faire le bilan. Les objectifs sont-ils atteints ? Les entreprises publiques sont-elles mieux gérées ? Les auditeurs assermentés ont-ils rempli convenablement la mission à eux confiée ? Ceux qui n’ont pas pu les remplir, quelle a été la sanction qui leur a été infligée ? Combien de fois ont-ils rendu compte au Chef de l’Etat et où sont les rapports qu’ils ont pu produire ? et si ces rapports sont disponibles comme c’est le cas avec « poste voyages » (voir page 15), qu’en-a-t-on fait concrètement ? Autant d’interrogations qui sont jusque-là sans réponse. Le gouvernement a bien fait de nommer des auditeurs au sein de ces structures, des gens qui étaient certainement lourdement payés. Mais il a semblé qu’aucun suivi n’a été fait. L’affaire Sonacop est une illustration qui vient bien à propos. Et s’il est permis de faire le parallèle, on peut dire sans risque de se tromper que bien de responsables d’entreprises publiques ou semi publiques seraient en train de couver la mauvaise gestion de leur structure.

Des auditeurs déjà partis

Et ce qui est même étonnant est qu’on les croyait encore au poste, mais ce n’était qu’une vue de l’esprit. Notre descente dans ces entreprises nous a permis de nous raviser. Ces auditeurs internes assermentés sont tous rappelés selon nos sources. Sans crier gare et sans communiqué ou information officielle, le gouvernement a choisi de les enlever. Nommés par décret et installés avec éclat, ils ont disparu du système en silence. A quoi a-t-il alors servi cette initiative pompeusement relayée dans les médias ? Le gouvernement ne laissera certainement pas ses compatriotes sur leur faim.

LM

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