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Fraternité N° 3692 du 12/9/2014

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Entretien avec le professeur Placide Clédjo sur les risques d’inondations au sud Bénin : « La prévention, c’est de créer des retenues d’eau et non de déplacer les population »
Publié le vendredi 12 septembre 2014   |  Fraternité




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L’alerte est au rouge. Et pour cause, les eaux pluviales du septentrion descendent de façon non maîtrisée vers le sud. Cette situation crée déjà la psychose au sein des populations de 11 communes méridionales qui craignent les inondations. L’insomnie gagne le rang des dirigeants qui appellent déjà à la rescousse. Tout le monde se mobilise pour parer au pire. Pour mieux comprendre les causes et surtout les solutions à apporter à cette situation cyclique, nous nous sommes rapprochés du professeur Placide Clédjo, géographe, climatologue à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac).

Depuis quelques jours, l’alerte est au maximum au sud Bénin. Cette alerte fait état de ce qu’il y a des menaces d’inondation qui planent sur certaines communes méridionales. Dites-nous, est-ce que la situation est aussi grave ?
Il y a effectivement 11 communes au sud de notre pays qui sont menacées par les inondations. Chaque année, lorsque les pluies commencent au nord, c’est par le fleuve Ouémé que les eaux descendent pour inonder le sud. La période de pluie au nord dure de juin à juillet. Les eaux mettent deux mois pour descendre au sud, donc août à septembre. C’est dans leur descente que ces eaux inondent le sud. Nous avons la chance que l’agence qui s’occupe de cette question a un programme d’alerte, raison pour laquelle, l’alerte a été déclenchée très tôt cette année. C’était 11 communes qui étaient sous la menace d’inondation, mais le nombre a évolué puisque l’eau est déjà au niveau de Pk 11. Chaque année, on aura ce problème d’inondation si rien n’est fait.

Que faire alors pour éviter la descente de ces eaux vers le sud ?
Il faut les retenir en amont afin de les réutiliser pour faire de l’agriculture, de l’élevage et autres. Ce n’est pas qu’il faut empêcher l’eau de descendre vers le sud, mais il s’agira d’organiser sa descente. Il faut donc créer des retenues d’eau et lorsqu’on la retient, on pourra créer des ouvertures pour que l’eau glisse doucement vers le sud. Il s’agit donc d’une régulation. L’eau qui descend vers le sud Bénin est évaluée à 13 milliards de mètres cube par an et tout descend vers le sud sans être régulé, raison pour laquelle il y a des inondations. Mais ce qui est paradoxale, tout juste après cette inondation, on tombe dans la sécheresse à partir de novembre et les populations manquent d’eau pour vaquer à leurs occupations. Donc, il n’est pas bon de laisser les eaux descendre comme nous l’observons actuellement. Ce serait avantageux pour notre pays de les bloquer pour les réutiliser. C’est cette gestion qu’on appelle la maîtrise de l’eau car, on retient l’eau pour d’autres fins et en même temps, on lutte contre les inondations. L’agence qui a été créée parle surtout de la prévention, mais la prévention dont parle l’agence, moi, je ne la vois pas de cette manière. La prévention à mon niveau, c’est de faire des retentions d’eau. Mais la prévention de l’agence, c’est de déplacer les populations pour qu’elles ne soient pas inondées lorsque l’eau arrivera.

Quels conseils pouvez-vous prodiguer aux populations face à cette situation ?
Ils faut qu’elles prennent leurs précautions. Et c’est là l’utilité de l’agence. Une fois qu’on est déjà sûr que l’eau est en train de descendre, il faut que ceux qui sont dans des bas-fonds quittent ou érigent leurs maisons sur pilotis. L’agence est là pour aider les populations à trouver un abri.


Propos recueillis par Isac A. YAÏ

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