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Le Matinal N° 4114 du 3/6/2013

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Gestion des entreprises publiques et offices d’Etat : Les syndicalistes présentent l’état des lieux
Publié le mardi 4 juin 2013   |  Le Matinal


Dieudonné
© Autre presse par DR
Dieudonné Lokossou, actuel secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin)


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Suite au constat de mal gouvernance fait à la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop), le Conseil des ministres du 13 mai 2013, a condamné l’ancien Secrétaire général du Syndicat maison, Dieudonné Lokossou. Eu égard à cette situation de mauvaise gestion à la Sonacop, le gouvernement par le même Conseil, a décidé de procéder au recrutement de cabinets d’audit internationaux ; ceci aux fins de faire l’état des lieux des entreprises publiques dont l’Ortb, la Cnss, la Sobémap et la Sbee. En attendant, voici le regard que portent les syndicalistes internes sur la gouvernance au sein de ces entreprises publiques et offices d’Etat. C’est à travers ce dossier de la rédaction.

Sbee : il y a eu des avancées, mais tout n’est pas rose

Que se passe t-il réellement à la Société béninoise de l’énergie électrique ? La plupart des travailleurs estiment que leur structure se porte mieux. C’est ce qui ressort également de l’entretien que nous accordé le Secrétaire général du Syndicat indépendant des travailleurs de la Sbee (Synint Sbee). Selon Ayivi Durand, il y a eu des avancées. « On ne peut pas parler de mauvaise gestion sous l’actuelle Directeur général. Il est à l’écoute des travailleurs. C’est déjà mieux par rapport à ses prédécesseurs. Si quelqu’un vient vous dit autre chose, il a menti. Nous connaissons des avancées. Depuis son arrivée, la société est passée de sa situation déficitaire à l’équilibre. Il a mis en place son système. Il facture l’Etat qui paye. C’est pourquoi je parle d’avancées. », a soutenu Ayivi Durand. « Mais ce n’est pas pour autant rose », avertit le syndicaliste. L’équipe dirigeante est parfois critiquée à cause de ses choix pour faire face aux problèmes qui sont liés à certaines activités. « Nous dénonçons le fait que nous ne savons pas tout ce qui se passe dans cette structure. On n’est pas mêlée à la gestion. On ne comprend pas grand-chose. Or la loi nous autorise à faire partie du comité de direction. Les syndicalistes doivent apporter leur point de vue, discuter, et trouver ensemble des solutions avec la direction générale », fait observer le responsable syndical.

La privatisation : une menace permanente

La privatisation de la Sbee est toujours à l’ordre du jour dans les débats. Tout au long de cet entretien, le mot est revenu et est perçu comme une menace pour les travailleurs. Le Sg Synint de la Sbee estime que cela ne peut pas se passer et se demande si c’est le gouvernement lui-même qui l’autorise. On parle des actes déjà posés pour privatiser les secteurs commerciaux de la structure. Le Sg Ayivi Durand ne s’en doute pas et pointe son doigt accusateur sur une certaine mafia dont il connait les acteurs. A l’image du leader syndicaliste, certains travailleurs estiment qu’à allure où vont les choses, la fraude peut être généralisée. « Nous dénonçons le gouvernement de vouloir privatiser ce secteur de la maison », a protesté Ayivi Durand. « Nous sommes une entreprise et demeurons une entreprise », a martelé un autre membre du bureau du Synint Sbee.
Malgré le délestage sauvage qui frappe de plein fouet le pays, la seule société de distribution de l’énergie électrique se porterait mieux. Elle est bien gérée que par le passé.

Calme à la Sonapra

Tout semble aller pour le mieux entre le Directeur général actuel de la Société nationale pour la promotion agricole (Sonapra), Idrissou Bako, et les travailleurs. « Pour le moment, on ne reproche rien au Dg actuel. Il nous associe à la gestion. Et, nos conditions de vie et de travail s’améliorent progressivement… », a déclaré le tout nouveau Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Sonapra (Syntra-Sonapra), Jacob Alabi. Il a souligné que le personnel veille au grain pour dénoncer toute mauvaise gestion de l’entreprise. Mais, par le passé, la Sonapra a fait l’objet de mauvaise gouvernance sous plusieurs Directeurs généraux.

Les révélations d’un ancien Dg de la Soneb

« Pour tomber dans la même situation que mon ami Expédit Houessou de la Sonacop, c’est facile. Quand on est à ces postes de responsabilité, on vous demande des choses impossibles. Chaque fois, on vous réclame des millions pour financer les manifestations politiques… », a déclaré, dans un entretien informel, un ancien Directeur général de la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb). « J’ai résisté à toutes ces pressions. Au finish, on m’a limogé. Aujourd’hui, je marche tête haute et circule librement… », a-t-il ajouté. Pour lui, les pressions politiciennes amènent certains responsables d’entreprises publiques dans ces genres de travers. « Nous, cadres béninois, devrons faire attention. Nous n’avons pas besoin de nous faire manipuler par des politiciens… »,a-t-il conseillé.

Léopold Hounkpè, Secrétaire général du Syndicat des
travailleurs du Cncb (Conseil national des chargeurs du Bénin)

« Revenez dans une semaine. Je vous donnerai assez de détails sur les problèmes que nous avons au Cncb »

Angelo Amoussou, Secrétaire général des travailleurs de l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb)
Apparemment ouvert au premier contact, Monsieur Amoussou nous a fait comprendre qu’il nous rappellerait parce que certainement pas disposé à nous répondre. Deux à trois heures plus tard, l’attente de son appel aura été longue. Et nous serons obligés, vu l’urgence du dossier, de le rappeler plusieurs fois et ceci à intervalles réguliers. Mais hélas, Angelo Amoussou n’a plus décroché. Il n’a pas eu non plus la gentillesse de nous contacter en retour. Pour l’heure, les problèmes à l’Ortb ne seront pas connus.

Pas de grands scandales financiers à la Soneb mais…

A la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb), tout ne va pas pour le mieux, mais ces dernières années la gestion financière de l’entreprise publique semble ne souffrir de grandes irrégularités. A en croire le Secrétaire général du Syndicat indépendant des travailleurs du secteur des Eaux, (Synint-Eaux), Alphonse Badou, les grands scandales financiers se font rares depuis la bataille épique menée par les travailleurs depuis 2004-2005. Sous l’ancien Directeur général, Adrien Dossou, il y avait un conflit d’attribution qui l’opposait au Président du Conseil d’administration. Une situation, a souligné Alphonse Badou, qui a paralysé pendant plusieurs mois le bon fonctionnement de la Soneb. Pour lui, les difficultés ne sont aussi si alarmantes à la Soneb. Des rapports d’audit ont été établis sur la gestion interne de la société, mais comme dans la majorité des entreprises d’Etat, ce sont les maux dénoncés par les organisations syndicales qui sont au mieux des cas repris par les auditeurs. « Des rapports pas souvent disponibles car toutes nos tentatives pour rentrer en possession du dernier établi par l’auditeur interne nommé par le gouvernement, ont été vaines », a-t-il déclaré. Et à propos de cet auditeur interne, le Secrétaire général du Synint-Eaux a montré que sa présence au sein de la Soneb a été vraiment inutile. Alphonse Badou confiera que tout n’est pas rose à la Soneb et que les travailleurs sont toujours en état de veille. Pour ce qui concerne la gestion des ressources humaines, le syndicaliste a souligné que le dernier recrutement réalisé au sein de l’entreprise est fait de dysfonctionnements. Selon lui, alors qu’il était convenu que les manœuvres exploités par la Soneb soient privilégiés lors dudit recrutement, cet engagement pris par la Direction générale auprès des syndicats n’a pas été respecté. Au cours de la première sélection, a déploré Alphonse Badou, tous les manœuvres ont été éliminés. Et le processus a dû être arrêté en attendant de nouvelles mesures. Enfin, il a fait remarquer que les conditions de travail des agents de la Soneb ne sont pas des meilleures.

Urbain Philippe Kanlinsou, Secrétaire général du Syndicat des travailleurs du Port autonome de Cotonou (Syntrapac)
« Nous avons des difficultés de trésorerie alors que pour la lutte contre l’insécurité (opération Djakpata), on demande à toutes les sociétés d’Etat de souscrire à hauteur de 200 millions Fcfa. Sur quel budget ? Dans le même temps, on doit un milliard à la Sbee et on est allé faire un prêt auprès des banques partenaires. C’est le gouvernement qui a tout créé. Comment une grande société comme le Port peut-il avoir un Directeur général par intérim depuis 10 mois ? Il y a des décisions qu’un intérimaire ne peut pas prendre…. Mieux, le Port n’a pas de Président de Conseil d’administration. C’est le ministre de l’Economie maritime qui joue le rôle mais il n’a jamais le temps. Dans ces conditions, quelle orientation on veut donner à l’entreprise ? S’il y a un problème, à qui on va demander des comptes ? On joue avec le Port… Le vrai Directeur général du Port aujourd’hui, c’est le Président de la République lui-même. Le Port est dirigé depuis la Présidence. La porte est ouverte. Normalement au moment où le Dg est intérimaire, c’est le Conseil d’administration qui donne les orientations alors qu’on n’en a même pas. L’auditeur interne qu’on nous avait envoyé n’a pratiquement rien fait. Le syndicat s’est plaint tout le temps ».

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