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Le Matinal N° 4431 du 12/9/2014

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S’y flotte… - Gbadamassi : l’effronté boulanger de Parakou
Publié le samedi 13 septembre 2014   |  Le Matinal


Rachidi
© Autre presse par DR
Rachidi Gbadamassi


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C’est à l’occasion des premières élections locales de 2002 et 2003, que le monde politique béninois a vu émerger, tel un ovni, cet homme à la voix d’outre-tombe. A l’occasion, il fut élu maire de la plus grande ville du nord-Bénin, damant ainsi le pion à un ténor de la ville aujourd’hui président d’une institution de la République.


On en était là lorsqu’en septembre 2005, le 1er président de la Cour d’Appel de Parakou fut trouvé assassiné. Il s’en est suivi une vague d’arrestations dont celle de celui-là qui passa plusieurs mois de taule avant d’être libéré par une décision de justice un peu surprenante. Dès lors, il se réfugia à l’Assemblée nationale du Bénin à la quête d’une carapace parlementaire. Depuis lors, l’homme ne cesse de se faire remarquer et de se faire signaler aux yeux et aux oreilles de ceux qui lui prêtent attention. Au Parlement comme dans des meetings politiques, l’homme a souvent eu des propos durs, voire graves, à l’encontre de telles ou telles personnalités de la République. La dernière en date des frasques verbales outrancières du « Buffle » de Parakou, c’est sa sortie politique dans la ville de Banikoara le week-end dernier. A ce meeting politique de remerciement au « Baron d’Ararouna » qui venait de renouveler son gouvernement. L’homme, dans ses déclarations, a fait d’une effronterie jamais égalée.
Morceaux choisis des déclarations de l’homme : « … Moi, j’ai souvent dit qu’il y a une différence entre les intellectuels et les titulaires de diplômes. On peut être bombardé de diplômes et ne pas être intellectuel. Sinon, comment comprendre que des titulaires, des soi-disant agrégés font la confusion entre l’appui budgétaire ciblé et l’appui budgétaire non ciblé ? C’est vraiment grave… Sinon comment comprendre que ceux-là qui aspirent à la Magistrature suprême, ceux-là qui veulent nous diriger font la confusion totale… ?... Donc, les jours à venir à l’Assemblée nationale, nous allons nous retrouver et nous allons nous apprendre les cours d’économie. Puisque cet ignorant ne peut pas faire la différence alors, nous allons le faire au Parlement. » Fin de citation.
Pour celui qui a suivi l’actualité nationale ces derniers temps, on comprend aisément à qui s’adressent ses propos du « Buffle » de Parakou. Il n’a pas eu, du tout, la bouche tremblée avant de s’adresser ainsi au président du Parlement béninois qui, on se rappelle, il y a quelques jours, avait saisi l’occasion d’un bilan de collaboration avec le pouvoir, pour dire sa désolation et, surtout, son amertume. Et, le Buffle de Parakou fait partie de ses besogneux à l’attitude de chiens de courre lancé aux trousses du Professeur agrégé en Agronomie et président du Parlement. Et, c’est celui-là, que l’homme à la voix d’outre-tombe a traité de « cet ignorant » dans la République de Yayi Boni. C’est à cet enseignant de niveau universitaire que celui-là même qui a fait de hautes études jusqu’en classe de 4ème prétend donner des cours d’économie. Et ça se passe sous le régime du président Yayi Boni, docteur en économie !
Et puis, l’homme de Parakou ajouta dans ses déclarations : « … la victoire est certaine pour Yayi, Allah. Aujourd’hui, Yayi Boni demeure incontestablement notre leader charismatique… Donc, préparez-vous. Je vous préviens, populations de Banikoara… »
A l’analyse de cette portion des propos de ce député d’obédience Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent, proche de Yayi Boni), peut-on l’interpeller pour qu’il nous explique davantage de quelle victoire, il prédit pour Yayi Boni dont le second et dernier mandat constitutionnel vient, impérativement, à terme le 06 avril 2016 au petit matin ? Est-ce en parabole que le député de la 8ème circonscription électorale parle à la nation, au regard de toutes les suspicions de velléités de tripatouillages dont on accuse, à tort ou à raison, son leader charismatique et dont il ne manque d’occasions de chanter les louages et gloires ?
Et, c’est là qu’intervient l’autre facette de l’homme : le boulanger. Qui ne se souvient pas qu’au moment où son collègue député Nicaise Fagnon a subi une humiliation au salon d’honneur de l’Aéroport de Cotonou, ce parlementaire élu à Parakou a, depuis l’Allemagne où il était en séjour, ameuté les médias locaux en déclarant qu’il est prêt à mourir en martyr. Faisant ainsi allusion à la fouille humiliante dont a été victime son collègue. A l’époque, on voyait venir un opposant au pouvoir en place. Mais rapidement, ayant compris qu’il ne doit son salut qu’en se collant à la ligne de conduite tracée par Yayi Boni, l’homme, tel un boulanger, a commencé, depuis son retour au bercail de l’Allemagne, à rouler son leader charismatique dans la farine. Il pense endormir Yayi Boni afin d’être positionné sur la liste Fcbe lors des législatives de mars 2015. Ainsi, une fois réélu, le « Buffle » de Parakou pourra trouver l’occasion de montrer sa vraie face à Yayi Boni. Croit-il que ce dernier est assez incrédule pour mordre à son appât ? Croit-il qu’en chantant les louanges ou en ventant, à tout vent, les mérites de Yayi Boni, ce dernier le prendrait en sympathie pour ne pas l’élaguer de sa liste des prochaines législatives ? Il est connu que Yayi Boni est un animal politique très calculateur. En témoigne le grand retard qu’accusent, depuis plus d’un an, les élections municipales et locales bloquées sans raison convaincantes. Que le député de Parakou se le tienne pour dire ! Son manège est connu de son leader charismatique qui sait qu’il n’est plus avec lui depuis qu’il a fait diffuser sur la toile mondiale ses photos prises dans un hôtel parisien en début d’année. Comme nous l’enseigne un dicton de chez nous : « L’ancien cheval n’agite plus la queue ». C’est ce que je crois.

Je reste Apol

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