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La Nation N° 6069 du 12/9/2014

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Augmentation de l’importation des œufs de table réfrigérés au Bénin : Les aviculteurs en colère contre le ministère de tutelle
Publié le samedi 13 septembre 2014   |  La Nation




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L’Inter profession de l’Aviculture du Bénin (IAB) a manifesté hier jeudi 11 septembre, sa colère contre l’importation des œufs de table réfrigérés. C’est à travers une marche de protestation organisée depuis l’Etoile rouge qui a échoué au ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) où les manifestants ont pu rencontrer le ministre en personne.



Peu avant 8 heures hier, plusieurs centaines de manifestants sont mobilisés à la place de l’Etoile rouge d’où a pris départ une marche de protestation. L’objectif principal des aviculteurs béninois est de se mobiliser contre ce qu’ils appellent la concurrence déloyale. A savoir l’importation abusive des œufs de table réfrigérés depuis l’Europe qui inondent le marché béninois. Ces œufs qui, selon les organisateurs de la dite marche, sont subventionnés et produits industriellement sont vendus sur les marchés béninois à un prix inférieur au tarif normal. D’où la mévente observée au niveau des aviculteurs béninois qui ont décidé de mettre fin à ces pratiques pour obliger les autorités du Bénin à faire la promotion de l’ensemble des produits issus de l’élevage au Bénin. En effet, l’importation s’est accrue ces deux dernières semaines, ce qui inquiète les manifestants.


«On avait appris qu’il y a un conteneur qui est arrivé au port, mais dernièrement on apprend qu’il y a huit qui sont encore arrivés, et un conteneur compte environ 30 000 œufs. Vous comprenez que ça doit nous révolter», a déclaré Constant Kènoukon, secrétaire général de l’IAB. Les manifestants venus de tout le pays dont certains ont été acheminés par une quinzaine de minibus ont donné de la voix tout au long de leur parcours. La plupart avaient des bandeaux jaunes et rouges noués autour de la tête en signe de mécontentement. Ils scandaient à des intervalles réguliers, des slogans de colère tels que : «Oui à la production des œufs, non à l’importation des œufs réfrigérés» ou encore «unissons-nous pour la promotion de la filière avicole». On pouvait en lire autant sur la demi-douzaine de banderoles déployées à cet effet.


Les manifestants étaient encadrés à l’occasion par des policiers qui assuraient leur sécurité.
L'assurance du ministre La marche a pris fin dans l’enceinte du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche où Constant Kènoukon, secrétaire général de l'IAB a lu au ministre leur motion de protestation. Dans leur plate-forme revendicative, les manifestants ont dénoncé l’acte destructeur de la filière avicole moderne posé par la Direction de l’Elevage en signant une autorisation d’importation des œufs de table réfrigérés. Ils demandent la suspension de tout nouveau dépotage d’œufs réfrigérés et l’annulation de l’autorisation. Ils exigent du gouvernement la prise d’un acte administratif d’interdiction de l’importation des œufs de table réfrigérés au Bénin en vue de renforcer le mémorandum d’entente signé depuis 2005. Ils se disent déterminés à poursuivre la lutte contre ces genres de pratiques qui ne feraient que désorganiser une filière qu’ils ont mis une décennie à organiser et à structurer dans l’esprit du Plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA).


Par ailleurs, les aviculteurs affirment mener des démarches pour rencontrer le président de la République afin qu’une décision soit prise au sommet de l’Etat pour mettre fin une fois pour de bon à ce problème qui fait souffrir une bonne partie des Béninois.Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Issa Azizou qui les a accueillis, a reconnu la justesse des revendications des manifestants et leur a promis de rendre compte au président de la République. Il a admis que des erreurs ont été commises dans la réorganisation de la filière après le mémorandum d’entente signé depuis 2005. «Il est urgent de mettre fin à cette importation des œufs et de faire la promotion des produits issus de l’élevage au Bénin», a dit le ministre El Hadj Issa Azizou.



Par Lazare AKPAHOU et Bénédicte AMOUZOUN (stagiaires)


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