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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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entrée politique de l’Alliance ABT à Parakou: Forte mobilisation autour de Bio Tchané
Publié le lundi 15 septembre 2014   |  Le Confrère de la Matinée


Abdoulaye
© Autre presse par DR
Abdoulaye Bio Tchané


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L’homme était l’objet de toutes les attentions ce week-end, à l’occasion de la rentrée politique organisée par son alliance. A la conférence publique consacrée à l’agriculture béninoise comme à la finale du tournoi dédié en son nom, Abdoulayé Bio Tchané a drainé une immense foule de Parakoises et de Parakois derrière lui.

Têtes couronnées, personnalités politiques et religieuses, éleveurs, agriculteurs, associations de transporteurs, bref, tous les acteurs du secteur rural du Borgou ont répondu présents à l’appel de Abdoulaye Bio Tchané. Le Centre Guy-Marie Riobé de Parakou était devenu subitement trop petit, vendredi dernier, pour contenir le grand monde des invités du président de l’Alliance ABT. Une manière à eux pour lui confirmer une fois encore leur attachement à son combat et à ses ambitions pour le développement du Bénin. Ils y étaient conviés pour s’imprégner des grandes lignes de sa stratégie en vue de l’amélioration des performances de l’agriculture béninoise. Mais avant, Jean Détongnon, docteur en agronomie et ancien directeur général de l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) a eu l’honneur d’animer une conférence publique sur le thème : « Agriculture béninoise, réalités et perspectives ». Dans son intervention, Abdoulaye Bio Tchané a soutenu l’idée d’une augmentation des ressources accordées au secteur agricole à hauteur de 45 milliards de FCFA par an. Il s’agit, à le croire, d’accorder au secteur au moins 10% du budget national par an, conformément à l’engagement pris par les Chefs d’Etats africains à Maputo en 2003. Avec ces ressources, il entend moderniser l’agriculture béninoise pour la rendre moins pénible qu’aujourd’hui. Il pense aussi mettre en place un Fonds national de l’agriculture doté de ressources consistantes pour s’occuper de la modernisation du secteur, les infrastructures rurales et la formation des encadreurs et des paysans. Le jour suivant cette conférence publique qui lance la rentrée politique de l’Alliance ABT, les férus de football de Parakou se sont retrouvés le terrain de l’Ecole primaire publique pour la finale du tournoi organisé en hommage au président de l’Alliance ABT. Comme au Centre Guy Riobé, la veille, il a y eu également du grand monde ici. Ils étaient très nombreux, les militants et sympathisants de ABT qui sont venus lui témoigner leur amitié et leur sympathie autour de la fête du cuir rond. C’est le club de Zongo qui a emporté le flambant trophée à la satisfaction de tous les fans du football et de Bio Tchané, qui ont célébré l’évènement toute la journée de ce samedi.

Extrait du discours de Abdoulaye Bio Tchané à la conférence publique de l’Alliance ABT à Parakou sur l’agriculture béninoise

« …………..Pourquoi ce secteur a du mal à se développer alors que nous avons les terres, l’eau et le soleil? Pourquoi nos paysans peinent-ils tant à vivre de leurs durs labeurs? Les raisons suivantes ont été évoquées : premièrement le rôle de l’Etat dans l’organisation de la production agricole. Force est de constater que depuis deux ans l’état s’est invité à nouveau dans la production du coton. Il est évident pour nous que la gestion de la filière coton par l’Etat, telle qu’elle se fait aujourd’hui, est une situation exceptionnelle dans laquelle le Bénin ne peut perdurer.
En réalité, il s’agit tout simplement de l’organisation du monde paysan et de la gestion des relations entre les différents acteurs, que ce soit l’Etat, les opérateurs économiques privés et les paysans, de façon à sauvegarder les intérêts de chaque maillon de la chaîne. Cette relation est aujourd’hui caractérisée par une crise de confiance profonde qui s’est traduite par la prise en charge du secteur cotonnier. Les partenaires internationaux de notre pays sont très regardants par rapport à l’interventionnisme de l’Etat dans le secteur productif et nous nous sommes engagés à en sortir.
En contrepartie, nous pourrons nous investir davantage dans l’encadrement et les autres fonctions du secteur.
L’alliance ABT estime que le retour à une implication significative et dynamique des opérateurs économiques privés dans la production agricole est indispensable. Pour le Coton par exemple, Il faut ramener tout le monde autour d’une table et réorienter le partenariat dans un climat apaisé avec le souci premier de sauvegarder les intérêts des différents acteurs notamment des paysans et la survie de la filière coton.
Dans mon programme d’action, je déclinerai plus largement ce que nous entendons faire de façon pratique.


Deuxièmement, la modernisation de l’agriculture est nécessaire et elle doit viser trois objectifs:
1- l’accroissement de la production
2- la réduction de la pénibilité du travail
3- l’augmentation des revenus des producteurs
Ladite modernisation doit inclure la mécanisation, l’accroissement des rendements, l’amélioration des semences, l’irrigation, la formation des paysans et des agents d’encadrement entre autres.

L’accroissement des rendements:
Les paysans et le secteur agricole ont un problème crucial: celui du rendement des productions. Si je prends le cas du coton, les études ont prouvé que depuis 1960, les rendements au Bénin tournent entre 600 kg et une tonne à l’hectare.
Et pourtant à côté de nous au Burkina Faso, et non loin de nous au Mali, il y a des fermes dont les rendements atteignent deux tonnes à l’hectare. Le Benin manque t- il à ce point de compétences pour faire de meilleures performances? Je suis certain que non. Le problème à mon sens se pose à plusieurs niveaux:
1. dans le choix de la qualité de nos intrants ;
2. dans la sélection de nos semences ;
3. dans la formation de nos producteurs et enfin ; 4. Dans l’appui technologique que nous leur apportons.
Chers amis, sur lequel de ces points, ne sommes-nous pas capables d’agir dans ce pays ? Aucun!!! Nous devons à cet égard travailler à faire du choix des intrants et des semences une priorité absolue, conduite avec le conseil libre et contradictoire des techniciens béninois de l’agriculture. Le problème des intrants et des semences est une question transversale pour tous les produits agricoles : le maïs, le haricot, le manioc, toutes les céréales et tous les tubercules. Et il se pose avec encore plus d’acuité dans la filière Palmier à huile.
Savez-vous que des chercheurs béninois ont mis au point des sélections semencières de palmier capables d’atteindre 45kg par régime, alors que la moyenne nationale peine à atteindre 20 kg. Mieux, ces plants sont parfaitement adaptés aux exigences tropicales, particulièrement à notre climat et à notre hydrographie.
Malgré tout cela, et nonobstant la volonté manifeste des producteurs, on peine à relancer le palmier à huile. Trouvez-vous cela normal? Eh bien Non!
Et c’est pour cette raison que la recherche agricole adaptée aux besoins de notre pays sera au coeur de nos actions.
Enfin l’une des spéculations les plus pratiquées au Bénin est le maïs. Nombre de paysans ayant renoncé au coton pour le maïs, nous ont dit que ce produit est aussi porteur de bénéfice que le coton, si le cours restait stable. Notre rendement actuel est de moins d’une tonne à l’hectare alors qu’au Malawi, un pays aussi pauvre que nous, il est de 3 à 4 tonnes à l’hectare…
Le choix de l’intrant ou de la semence peut permettre de doubler ou de tripler le revenu, quelle que soit la filière choisie lorsqu’elle est soutenue par un encadrement ou une formation technique adaptée. De bons intrants, de bonnes semences, un bon encadrement ne peuvent suffire à relever la performance du producteur béninois si ce dernier doit continuer de travailler comme ses ancêtres.
La question de la mécanisation agricole au Benin est à mon sens celui du choix des machines appropriées aux réalités du terrain.
Par exemple pour des petites surfaces on ne peut envisager des tracteurs mais des motos agricoles. Pour ce qui est de la diversification des produits agricoles nous devons créer de nouvelles filières agricoles qui cadrent avec la réorientation et l’évolution de la demande sur le marché international. Prenons par exemple le soja: ce produit assuré rentable aujourd’hui, doit être soutenu et encouragée pour renforcer les efforts des producteurs, des organismes non gouvernementaux et des partenaires étrangers déjà actifs sur cette spéculation.
Bien d’autres produits doivent faire l’objet de filières dynamiques. Je veux parler de l’anacarde par exemple. Pour ce produit le Bénin est classé parmi les pays qui produisent la meilleure qualité. C’est un trésor national auquel nous devons accorder une attention particulière.
Prenons le cas maraichage béninois, il s’agit d’un domaine agricole florissant. Nous devons favoriser l’accès de nos produits maraîchers au marché international en organisant la filière et en encadrant techniquement et matériellement les producteurs afin qu’ils soient plus exigeants dans les normes de productions. C’est à une filière internationale mieux organisée qu’il faut passer.
L’élevage est l’une des préoccupations les plus importantes à mon sens. En effet lorsqu’on évoque la question de l’élevage au Bénin, l’un des problèmes auxquels on pense systématiquement est le conflit entre éleveurs et cultivateurs. La pomme de discorde se situe au niveau des dégâts que causent aux paysans les bêtes conduites ou en divagation.
Il s’en suit souvent des disputes passionnées et parfois sanglantes qui débouchent sur une véritable haine entre ces deux catégories de producteurs qui pourtant ont chacun besoin l’une de l’autre. Il y a une solution à ce problème: nous devons exploiter les conclusions des réflexions initiées par la CEDEAO sur la Transhumance et les propositions des différentes médiations et rencontres nationales sur cette question. Il faut ériger des corridors intérieurs et des zones spécialisées de pacage à l’intérieur desquelles il est aménagé des retenues d’eau.
La santé animale a toujours été une préoccupation nationale. Plusieurs projets ont été initiés avec l’aide des partenaires internationaux, mais ces projets ont connu des résultats mitigés. Croyez-moi, en tant qu’éleveur moi-même, je me sens particulièrement concerné par ces difficultés rencontrées et je fais de cette question une préoccupation très importante.
Le financement de l’agriculture est sans aucun doute la clé de voûte du succès de tout ce qui précède.
Sur ce point je vous fais observer qu’au Bénin moins de 2% de l’encours général des crédits accordés par les banques est consacré à l’agriculture. De même seulement 5,5% du budget national est consacré à l’agriculture. Pour un pays dont l’économie est essentiellement agricole cela est TOTALEMENT inadmissible !!!
Face à cette situation et pour soutenir les réformes d’ampleur dans le secteur, des mesures importantes s’imposent :
1- porter à 10% au moins la dotation budgétaire consacrée à l’agriculture conformément à la recommandation de MAPUTO des chefs d’états et de gouvernements africains.
2- Créer un fonds national pour l’agriculture destiné à couvrir les besoins suivants:
-la modernisation de l’agriculture
- la formation des producteurs et des encadreurs
- les infrastructures rurales
Quand vous prenez la totalité des crédits que les banques donnent au Bénin aujourd’hui, il y a seulement 2% qui vont aux agriculteurs, alors que nous avons 70% de paysans. Est-ce que c’est acceptable ? Non. Si vous prenez le budget de l’Etat ; sur un budget qui fait approximativement 1000 milliards de FCFA, il a seulement 5,5% qui soient consacrés à l’agriculture. Il faut accroitre de manière substantielle les financements mis à la disposition des paysans si nous voulons faire ces réformes dans le foncier, dans le rôle de l’Etat, da s la modernisation de l’agriculture, dans la diversification et dans le financement des infrastructures comme des pistes rurales. Il y a des fermes ici où vous ne pouvez pas aller pendant la saison des pluies. Comment pouvons-nous développer l’agriculture dans ces conditions. Les pays africains se sont engagés à accorder 10% de leurs budgets à l’agriculture. Si nous le faisons aujourd’hui, c’est 45 milliards de FCFA que nous allons accorder à l’agriculture par an. La deuxième chose que nous allons faire, c’est de mettre en place un fonds de développement de l’agriculture. Et ce fonds va faire exactement ce que j’ai dit tout à l’heure : financer les infrastructures, financer la modernisation, financer la promotion de l’emploi des jeunes dans l’agriculture.
Voilà mesdames et messieurs, chers invités quelques remarques sur certaines des questions abordées cet après-midi au cours de cette conférence.
Je veux terminer en faisant une mention spéciale à la presse béninoise pour tout l’effort quelle déploie dans des conditions difficiles pour nous informer et faire en sorte que nous soyons ensemble dans la paix.
Merci de votre présence.
Je vous prie de vous associer tous à moi pour féliciter le modérateur, le conférencier, le comité d’organisation et le Chef du projet de la présente conférence. Encore une fois (merci en dendi d’abord) et pour nos frères qui ne parlent pas le dendi: Merci. Que Dieu vous raccompagne dans vos foyers respectifs!

Je déclare close la conférence de Parakou!!
Vive l’agriculture béninoise!
Vive l’alliance ABT !
Vive le Bénin! »

Wandji A.

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