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La Nation N° 6071 du 16/9/2014

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Reprise des négociations syndicales : Début de consensus entre gouvernement et syndicats
Publié le mardi 16 septembre 2014   |  La Nation


François
© Autre presse par DR
François Abiola, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique


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La commission paritaire gouvernement-confédérations syndicales renoue avec ses séances. Hier lundi 15 septembre à l’Infosec, les deux parties se sont retrouvées pour des discussions autour des préoccupations actuelles de la classe ouvrière. Sur l’ensemble des points inscrits à l’ordre du jour de la séance, il y a eu au finish plus d’entente que d’achoppement.


Par Josué F. MEHOUENOU


Les discussions entre le gouvernement et les confédérations syndicales dans le cadre des négociations de la commission paritaire sont reparties sur de bonnes bases, c’est le moins qu’on puisse dire, à la lumière de la séance tenue hier à l’Infosec de Cotonou. Près de cinq heures d’horloge, et au finish, sourire, et satisfaction, pourrait-on dire. Pourtant, tout n’était pas si bien parti. A l’entame de la séance, les divergences étalées par les représentants des travailleurs ont contribué à rendre l’ambiance délétère. Beaucoup ont craint une suspension et même un avortement de la séance. La division qui fouette le monde des travailleurs depuis quelques temps s’est invitée au grand jour, et le gouvernement a pu se rendre à l’évidence que ses vis-à-vis ne parlaient pas d’une même voix. D’un côté, il y avait la délégation de la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (CSTB) esseulée, et de l’autre, le bloc formé par le reste, à savoir COSI-Bénin, UNSTB, CSA-Bénin, CSPIB. «Je m’interdis à ce qu’on amène les querelles de la Bourse du Travail ici», dira alors Paul Essè Iko, secrétaire général de la CSTB pour qui, «il n’est pas normal que les syndicalistes se tirent entre les pattes». Fatigué par ce manège qui portait prioritairement sur le nombre de représentants dans chaque camp, le ministre d’Etat François Abiola propose une suspension de cinq minutes pour harmoniser les positions. De retour de celle-ci, l’achoppement était toujours visible. Cette fois-ci, c’est plutôt l’ordre du jour de la séance qui est au cœur de la discussion. Entre la proposition du gouvernement de laisser chaque organisation exposer ses points de revendications validés par le camp CSTB et celle des autres confédérations qui ont voulu qu’on s’en tienne au listing fait et signé par eux en amont à cette rencontre, l’unanimité n’a pu se faire. Au finish, le consensus sera trouvé, loin des micros et caméras des médias permettant ainsi aux discussions de se poursuivre. Début d’entente entre gouvernement et syndicats Les cinq heures de discussions hier à l’Infosec de Cotonou n’ont pas accouché du néant. Pour une fois, les deux parties aux échanges ont fait des bonds qualitatifs. Sans concéder la moindre suspension, syndicalistes et membres du gouvernement sont allés au bout des échanges et ont abouti à des accords non négligeables. Les principaux points de discussion ont porté sur la restitution des prélèvements opérés sur les salaires de l’année 2012, l’extension de la jouissance des 1,25 point aux enseignants, la sédentarisation des enseignants vacataires, le problème du personnel médical et enfin, les nouvelles orientations à donner aux négociations. Le tout premier porte sur la restitution des défalcations opérées sur les salaires de l’année 2012, pour fait de grève. A ce sujet, les parties ont convenu que lesdites ponctions soient reversées intégralement sur les salaires du mois de septembre prochain. Pour ce qui est des 1,25 point, le ministre d’Etat François Abiola a fait savoir à la fin des échanges que le gouvernement a compris qu’il y avait une lecture différente à faire par rapport à la prime d’incitation à la fonction enseignante. « Nous nous sommes entendus pour la compréhension qu’il faut avoir », dit-il. Pour lui en effet, il ne s’agit pas d'une nouvelle prime, mais l’application du décret portant sur l’augmentation des salaires des fonctionnaires de 25%. Au sujet de la sédentarisation des vacataires, «nous avons retenu de mettre sur pied un comité pour faire le recensement. C’est un dossier sérieux et profond à examiner pour continuer à ne plus vivre la baisse de la qualité au niveau de l’enseignement secondaire », a expliqué le ministre François Abiola dans sa synthèse. Un comité a été mis en place à ce propos et la prochaine rencontre entre les deux parties doit permettre de faire un pas supplémentaire à ce propos. Pour ce qui est de la préoccupation relative au personnel de santé, les membres du gouvernement auraient marqué le souci de l’Exécutif de voir les agents de santé renoncer à tout mouvement de débrayage et de laisser les négociations se poursuivre. «Nous avons demandé aux Centrales de nous aider à les convaincre que le dossier n’est pas oublié et sera examiné lors de la prochaine rencontre», a annoncé le ministre d’Etat. L’autre point important sur lequel la commission paritaire de négociations s’est accordée, c’est qu’il faille à l’avenir se pencher autrement sur les négociations. Ses membres ont convenu qu’il serait plus utile de ne plus faire des «négociations ponctuelles », mais de trouver « un mécanisme pour avoir une rentrée apaisée et une année apaisée», le tout sur fond de « concertation permanente pour devancer les choses au lieu de venir chaque fois éteindre le feu ». Début de satisfaction dans le rang des syndicalistes Même si les représentants des travailleurs n’ont pas jubilé à la fin de la séance tenue hier, tout porte à croire qu’ils en sont sortis moins déçus qu’à l’occasion des précédentes. En dépit de la divergence qu’ils ont affichée à l’entame, ils ont su extirper la contradiction pour s’accorder sur l’essentiel. «Nous nous sommes entendus sur la question de la défalcation et le principe est retenu que ces défalcations seront restituées en bloc sur les salaires de septembre 2014», soutient Pascal Todjinou, porte-parole de circonstance. Pour ce qui est des 1,25 point, c’est une «injustice finalement comprise», s’exclame-t-il. S’agissant de la sédentarisation des enseignants vacataires, il a fait savoir qu’il s’agit là d’une «question très délicate» et attend de voir le comité mis en place, et au sein duquel siègent deux représentants de travailleurs sur les cinq membres, aboutir à la résolution définitive de ce problème. Malgré ces légères avancées qui ouvrent la voie à l’optimisme pour les séances à venir, le secrétaire général de la CSTB, Paul Essè Iko, pense pour sa part qu’ils sont venus faire du «dilatoire». Il faut noter qu’en dehors des ministres reconduits au gouvernement comme ceux de la Santé, de l’Enseignement secondaire, de la Justice, de l’Enseignement supérieur déjà habitués à ces séances de négociation, certains nouveaux ministres comme ceux en charge de l’Agriculture, des Relations avec les Institutions, du Dialogue social, de la Fonction publique, ont fait leur baptême de feu. Quid de la prochaine rentrée ? Beaucoup attendaient de voir la rencontre gouvernement-syndicats d’hier se pencher sur la reprise des classes et même accoucher d’une date à ce propos. Mais il n’en a rien été. Ce qui est sûr, les avancées enregistrées ont contribué à baliser le terrain pour une bonne rentrée des classes et pour une année académique apaisée. Il n’est donc pas exclu que la reprise des négociations, prévues pour le lundi prochain, donne la chance aux deux parties de fixer les usagers de l’école béninoise sur ce point. Mais avant, il faudra sans doute tenir compte de la menace que brandit déjà la CSTB. JFM

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