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Fraternité N° 3692 du 12/9/2014

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Les jeunes et la lecture à Cotonou : Une idylle à l’épreuve des Ntic
Publié le mercredi 17 septembre 2014   |  Fraternité


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La joie éprouvée par les plus anciens à dévorer des livres est depuis quelques années en nette régression à Cotonou. Malgré la disponibilité de bibliothèques pour les y inciter, les jeunes n’y vont pas. Et quand ils y sont obligés pour des recherches et autres exercices à eux demandés par leurs enseignants, ils préfèrent de loin jeter leur dévolu sur les Ntic pour atteindre leur objectif.


De nos jours, les jeunes lisent de moins en moins
Il est 16h. Assis autour d’une table rectangulaire, tête baissée, les yeux fixés sur leurs livres, Zadji et Sanny, à l’instar de d’autres enfants et jeunes, lisent attentivement des romans à la bibliothèque de l’Institut français de Cotonou. En ce mois de septembre, ils sont à peine une dizaine de lecteurs dans la bibliothèque. Zadji, élèves en classe de première est une abonnée des lieux. « J’aime lire. C’est à cause de ça que je suis venue à la bibliothèque », déclare-t-elle. Comme elle, Sanny, un nouveau bachelier est un rat de bibliothèque. « Je suis très souvent à la bibliothèque pour faire des recherches », laisse-t-il entendre. Pour certains, la lecture est un moyen d’enrichir son vocabulaire. « La lecture est une activité intellectuelle qui nourrit le cerveau, permet de découvrir d’autres réalités et d’avoir un esprit d’ouverture. Elle permet d’embrasser une diversité culturelle, facilite la manipulation de la langue française », explique David Amoussou, un professeur de français.
Mais, tous ceux qui viennent à la bibliothèque n’y sont pas pour la lecture. Hans fait partie de ceux-là. « Je n’aime pas trop la lecture. En classe, quand il s’agit de la lecture, je suis ennuyé et je suis obligé de demander à côté pour être au même niveau que mes camarades », affirme-t-il, tout en jouant sur sa tablette. Tout comme Hans, il y a beaucoup de jeunes qui préfèrent s’adonner à d’autres distractions que de se plonger dans la lecture d’un livre. D’après quelques bibliothécaires rencontrés à Cotonou, les conditions d’accès à une bibliothèque sont très simples. Il suffit de s’abonner et cela demande juste des photos d’identité, un peu d’argent et de remplir une fiche où figurent quelques renseignements. Malgré cette facilité d’accès aux bibliothèques, l’engouement pour la lecture est en baisse chez les jeunes.

A la mode technologie
Pour David Amoussou, professeur de français, le désintérêt pour la lecture est dû à la multiplication des nouveaux canaux d’information. « On n’a plus forcément besoin de lire pour s’informer. C’est à cause de l’évolution spectaculaire des sciences et de la technologie qu’il y a ce désamour et cette désaffection par rapport à la lecture », affirme-t-il. Selon le professeur, ces canaux d’information qui sont la télévision, l’internet, les jeux vidéo, les téléphones portables peuvent aussi contribuer au développement de la capacité intellectuelle. Nathalie Akodo de la bibliothèque de la Fondation Zinsou, explique autrement le désintérêt des jeunes pour la lecture : « Les jeunes n’aiment plus lire maintenant parce que ce qui les intéresse, ce sont les réseaux sociaux comme Facebook et Whatsapp ». Joseph Dossè, ancien bibliothécaire pense de son côté, que le fait que les jeunes aillent vers les nouvelles technologies n’est pas de leur faute. « C’est le système éducatif actuel qui autorise que l’enseignant envoie l’élève à aller faire des recherches sur internet. L’apprenant effectue ainsi une lecture pour voir ce qu’il peut prendre. C’est aussi une manière de lire sans les livres ». Et pour David Amoussou : « Tous les canaux d’information sont utiles pour le développement de l’homme. Regarder la télévision par exemple, permet de développer la capacité oculaire et auditive ». Toutefois, souligne-t-il, il y a des conséquences psycho-didactiques en ce qui concerne l’absence de lecture chez l’élève. « L’élève qui ne lit pas, souffre de la carence lexicale. De plus, il n’est pas équilibré mentalement. Cela a aussi des répercussions sur la réceptivité des autres disciplines dispensées. Ce genre d’élève écrit sans arrière-pensée », confirme le professeur David Amoussou. Pour éviter ces conséquences, le professeur conseille : « la lecture est nécessaire à tout homme, elle offre assez de potentialités aux jeunes dans la mesure où ils vont accroître leur connaissance du point de vue lexical, linguistique et sémantique. Il y a aussi la facilité de discerner les subtilités de la langue ».

Regina GAFFAN (Stag)

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