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Le Matinal N° 4434 du 17/9/2014

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Incertitude sur la tenue des élections et menaces sur les libertés:La démocratie béninoise en berne sous Yayi
Publié le mercredi 17 septembre 2014   |  Le Matinal


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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L’un des baromètres de la démocratie est la tenue régulière des élections. La démocratie est encore plus en marche lorsque les élections se soldent sur des alternances. A cela s’ajoute le respect des libertés fondamentales. Si de 1991 à 2006, ces principes sacro-saints ont été respectés, il est regrettable aujourd’hui, avec le régime de la Refondation, de constater que le Bénin perd de plus en plus de la superbe de son label démocratique en Afrique de l’Ouest.

Le chef de l’Etat, Yayi Boni a entamé, sans nul doute, la descente aux enfers de la démocratie béninoise. En effet, depuis juin 2013, les élections communales, municipales et locales n’ont pas été organisées. De ce fait, les Conseils communaux et locaux enregistrent des difficultés. Certains élus sont contestés par leurs mandants qui attendaient la tenue des élections pour les éjecter. Ailleurs, des Conseils ont perdu des élus, réduisant le nombre légal admis. De même, le mandat des députés arrive à expiration en avril 2015, soit environ dans six mois. Or, la situation sur l’organisation des élections communales est telle que rien n’est certain. La Cour constitutionnelle, dans ses contradictions, conditionne l’organisation des élections à la disponibilité de la liste électorale permanente informatisée (Lépi). Au même moment, la même Cour insiste et fait pression pour que les élections aient lieu en 2014. De même, les dispositions légales relatives aux préparatifs des élections sont en train d’être violées allègrement. C’est dans ce conteste qu’interviennent les interdictions de manifestations politiques, au seul motif, que la hiérarchie de l’Alliance politique n’est pas informée. Tel est le cas le samedi dernier à Bembèrèkè. Ces agissements qui constitueront des précédents, si rien n’est fait, portent entorse à la Constitution du 11 décembre 1990. Et, il est triste de constater, qu’à l’exception du 1er article, tous les autres articles du Titre premier de la Constitution intitulé « De l’Etat de droit et de la souveraineté » sont violés. Le principe basé sur le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple est vidé de toute sa substance. Si Abraham Lincoln était Béninois, il ne devrait plus être fier de ce pays. Tellement, Yayi Boni, de par sa gestion, a porté un coup de massue à la démocratie béninoise qu’il ne lui reste qu’à l’ensevelir.

Et pourtant, Obama veille au grain

Le premier président noir des Etats-Unis d’Amérique, Barack Obama n’est pas honoré de savoir que des chefs d’Etat de son continent d’origine portent entorse à la démocratie. C’est la raison pour laquelle, il a convoqué, ceux qui développent des velléités pour s’éterniser au pouvoir. Pour le patron de la Maison blanche, « l’Afrique a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts ». Le cas du Bénin, dans ce conteste, paraît si évident que les dirigeants actuels sont plus forts que le peuple. Quelle trompette faudrait-il emboucher au président Yayi Boni pour qu’il le comprenne ? A défaut de renforcer le processus démocratique, il est mieux de le maintenir au cap où il l’a trouvé. Depuis 1990, la seule chose que le Bénin exporte réellement, en dehors de quelques tonnes de coton, est la démocratie. Ce petit pays du Golfe de Guinée, avant l’avènement de Yayi Boni, a marqué les esprits, au point d’être qualifié de « laboratoire de la démocratie en Afrique de l’Ouest ». En effet, les élections se tenaient régulièrement. Ainsi donc, de 1991 à 2006, en respectant les délais constitutionnels, le Bénin a organisé 4 élections présidentielles, 4 législatives et les premières communales et municipales en 2002. Mais depuis 2007, les premières élections de l’ère Yayi furent les législatives. Elles ont connu beaucoup de difficultés, avec des reports sans précédents. Les premières communales, municipales et locales organisées sous Yayi en 2008, ont sérieusement cafouillé avec beaucoup de contestations et des reprises à certains endroits. Les ayant-droits ont fini par abandonner les contentieux électoraux, parce que lassés par l’absence de sérénité au niveau de la Cour suprême. La tenue des communales en 2014, qui chancelle, ne permet pas au régime de la Refondation de rattraper les égarements de 2013. En invitant Yayi Boni aux assises des 04, 05 et 06 août 2014 à Washington, Obama a voulu faire du Bénin un cas d’école de mauvais exemple de la démocratie en Afrique. Mais, Yayi a-t-il pris conscience de cette réalité ? Certainement pas. C’est maintenant qu’il redouble d’ardeur à sacrifier la démocratie sur l’autel de l’autocratie. C’est ce qu’il faut comprendre avec la manipulation de certains maires qui ne sont plus, dans leur ensemble, légitimes aux yeux des populations.

Jean-Claude Kouagou

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