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Le Matinal N° 4434 du 17/9/2014

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Opinion de Olympe Bhêly Quenum: le lit du fascisme
Publié le jeudi 18 septembre 2014   |  Le Matinal




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Olympe Bêhly Quenum, l’écrivain béninois, se préoccupe intensément de la situation sociopolitique du pays. Bien qu’étant hors du pays, il s’est senti interpellé par tout ce qui s’y passe. A cet effet, il a saisi sa plume pour fustiger les dérives du Président Yayi Boni, notamment, la corruption qui, selon lui, est aujourd’hui institutionnalisée. Rendant le professeur Albert Tévoédjrê responsable du malheur des Béninois, il propose des manifestations populaires et pacifiques afin que le fascisme n’étale son lit. Voici ses propos.

« Quand les agissements de monsieur Thomas Boni Yayi m’avaient fait réagir en 2008, messieurs Assani Vianney et Alain S. Kokouvi ont volé sur commande au secours du « Messie » et de « l’Oint » que la politique du ventre encensait en la personne de celui pour qui j’avais fait voter en 2006 parce que le Changement était au cœur de son programme dont les insuffisances ne m’avaient pas échappé. Homme qui joue toujours cartes sur table, je n’ai pas épargné l’ex-candidat quand j’ai eu piégé le faux prophète en attirant son attention sur le dossier Un enfant d’Afrique, mon ouvrage inscrit au programme scolaire, mais ostracisé par un fait du prince du philosophe Paulin Hountondji.

En lisant L’Apocalypse (cf. 13,11-18 : Le faux prophète au service de la Bête), tout Béninois - même passablement lettré - y verra un portrait en pied de monsieur Thomas Boni Yayi ainsi que le démontage de sa psychologie ; en apportant son soutien intéressé à un tel homme avec son art de mettre la poudre aux yeux des petits lettrés, Albert Tévoédjrè qui doit tout au Dahomey, ensuite au Bénin sans avoir rien donné à ce pays, a fait montre de la médiocrité de sa connaissance en sémiologie en braillant : Yà yì ! La souffrance est partie, la souffrance s’en est allée. Où en est, depuis lors, le pays où il se campe maintenant en Frère Melchior ? De la souffrance que générait la pauvreté, le Bénin a été précipité dans la « régression préjudiciable » dénoncée par le regretté R P Codjo Benoît Alphonse Quenum et dans la misère. Ma lettre ouverte du 23/12/2008 à monsieur Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin, a outragé messieurs Alain S. Kokouvi et Assani Vianney qui ont dû écrire pis que pendre de l’écrivain que je suis ; la lettre de monsieur Vianney lui a valu, de ma part, de le traiter de sicaire et il a fait machine arrière. Monsieur Alain S. Kokouvi voyait en moi « quelqu’un qui a quitté le pays depuis 1948, qui a vécu royalement chez le colon » ; sociologue sans envergure, ni base culturelle, ni compétence en anthropologie sociale qui lui permettraient de m’affronter, il a jaboté sur la « décadence d’un écrivain au soir de sa vie ».

Alléluia ! La « décadence de l’écrivain » semble perdurer ; le « soir de sa vie » aussi. Gloire à Dieu Tout Puissant ! Oui, amoureux de son pays, d’un amour sans partage, le vieil homme continue de réagir contre les nuisances que sont monsieur Thomas Boni Yayi et sa coterie, mais aussi, de créer des œuvres traduites en anglais et en grec, de publier des articles en Italie, aux Usa, à Athènes. Quid de ces thuriféraires de 2008 ? Casés et heureux ? Largués par le pouvoir ? Déçus et retirés chacun dans sa carapace ? La collusion entre l’Armée, l’organisation des Amazones, la Gendarmerie, la Police nationale et le système du régime
dictatorial en cours n’est un mystère pour personne, puisque les aveugles aussi la ressentent et en parlent : « […] si nous ne voyons plus, nous sentons quand même ce qui se passe, ce que cet homme-là a fait et persiste à faire de notre pays ; nous mourons dans la misère, est-ce que lui mourra dans la richesse ? On n’emporte rien dans la mort… », m’a fait écrire un ami âgé de 98 ans, mon aîné de dix ans.En 2012, quelqu’un du sérail du pouvoir militaire m’écrivit : « S’il… n’y a pas encore de coup d’Etat…ce n’est pas parce que Yayi est chef de l’Armée et autres tintouins, c’est surtout parce que trop de structures s’engraissent grâce à lui, et puis, il y a que le pays n’aime pas les bains de sang ; toi non plus puisque tu ne souhaites pas l’insurrection des Mille Haches comme dans une de tes nouvelles. »Naguère,

Jean Roger Ahoyo, vieil ami, intellectuel notoire, aussi ancien ministre de Kérékou, m’a écrit qu’il n’aimerait pas que les militaires reprennent le pouvoir. Voilà rapidement quelques-uns des messages auxquels je pensais quand l’humour me fit suggérer la Politique d’akoko. Jean-Roger Ahoyo a été surpris que j’aie pu parler, de fait, du prince à propos de son « ami Paulin Hountondji. » Eh bien ! Pour la première fois, je rends public un document officiel investi de la signature de l’ex-ministre d’Etat Kogui N’Douro. Il n’y a pas eu d’exécution et un Franc-maçon m’a écrit : « Une fuite a informé Paulin Hountondji en colère ; tout a été étouffé. Mon très cher Frère Olympe, voilà le pays, même avec un intellectuel du niveau de ce philosophe ; qu’est-ce que tu lui avais fait ou aurais fait pour qu’il y ait une telle haine ? »
C’est une lapalissade que de dire : la corruption existait sous Kérékou ; certes, mais à l’évidence, le régime de monsieur Thomas Boni Yayi l’a institutionnalisée ; les acteurs-bénéficiaires en sont ses acolytes du gouvernement et autres affidés ; qui parmi eux osera démissionner à cause de la corruption qui gangrène le Bénin ? La semaine dernière, je lisais dans un message : « …Doyen, croyez-moi certains journalistes jouent double jeu et, eux aussi, ils sont comptables de la ruine morale et économique de notre pays ; dans un de vos articles que ces gens-là ne diffusent pas, vous avez employé le terme biblique « les ouvriers de mal », oui, ces journalistes en font partie mais que faire ?… » Que faire ? Masse et Puissance : il faut que partout dans le pays le peuple - les mains nues, sans aucun objet contondant - descende massivement dans la rue ; si l’Armée, la Gendarmerie et la Police osent dissiper une telle manifestation populaire, ce sera, objectivement, parce qu’elles font le lit du fascisme et le soutiennent. Faudrait-il en appeler à une insurrection des Morts afin de faire rendre tripes et boyaux à monsieur Thomas Boni Yayi ? Tout est possible et je le dis sans rire ».

Olympe Bhêly-Quenum

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